le chant des sirènes ► S

Le chef des bandits se tenait là, observant la pureté de ce lieu. Il n'était pas de ces dits « méchants » qui se prétendaient détester chaque endroit pouvant être appréciable pour les dits « gentils ». Artistiquement parlant, il était vrai que cet endroit était magnifique. Seulement, il pouvait être esthétiquement attirant, Seth ne convoitait rien de ces rives. Il observait avec lassitude le paysage. Il ne cherchait rien, il découvrait juste.

Loin derrière la jeune adulte et l'étalon noir, Kishin observait depuis un moment ce qui allait s'en suivre et constata que l'odeur de la femelle lui rappelait quelqu'un. Citrouille? Le monstre l'examina un long moment avant de finalement se rendre compte que c'était bel et bien sa soit disant fille qu'il avait passé de longues journées à lui inculquer l'art du combat afin d'être en mesure d'être comme son papa. Alors, le vent devint un tant soit peu plus fort et les trois odeurs se mélangèrent donnant un mixte très particulier. C'était étrange, effectivement.

Seth était à tête reposé sur la rive, et quand ses sens aiguisés le mirent en alerte d'une autre présence, il redressa avec une inquiétante confiance en lui son regard vers une jument alezane. Ses yeux d'une profondeur abyssale la dévisageaient sans gènes. « Bien le bonjour, jeune demoiselle. » Fit-il d'une voix pleine de chaleur. Le masque était de retour, et son aura parlait pour lui bien qu'il soit une sorte de magicien, manipulant qui il voulait à sa guise.

Kishin était parfaitement caché et de loin, il n'entendait pas tout, mais il savait que les deux chevaux s'échangeaient de merveilleuses paroles. Le monstre eut envie de sortir, mais se retint pour simplement patienter le temps qu'il faudrait et voyant la jeune Citrouille s'avancer, le psychopathe reconnut en elle, une partie de lui. C'était un véritable exploit qu'il avait fait là. Son odeur était parfaitement camoufler par de la boue et ainsi empêcherait les autres de le sentir, même avec un vent puissant.

« Cela se pourrait bien. Qu'est-ce qui vous fait penser cela ? » Il prenait des précautions. Il ne connaissait quasiment rien de ces terres, et n'avait rencontré jusque là qu'une sombre idiote qui s'était laissée dupée par son charme. Seth ne montrait rien de ce qu'il pensait, mais il voyait bien au regard de cette jument qu'elle n'était pas comme les autres, et c'est donc pour cela qu'il ne joua pas vraiment la carte de la séduction. Il préférait se faire passer pour un touriste pour le moment, le temps d'en apprendre davantage sur les habitants de ces terres.

Camouflé, le monstre ne sentait pas encore le besoin de s'approcher et donc, il demeura à la même position, silencieux. Son regard malsain se posa sur l'inconnu, l'examinant avec soin et se demandant ce qu'un être aussi musclé, grand pouvait bien faire dans le coin. Juste en l'observant, le psychopathe avait su tout de suite qu'il n'était pas d'ici, sa façon d'être et ce qu'il dégageait, le monstre n'avait jamais rien vu de tel ici.

Le chef des bandits dégageait toujours cette aura monstrueusement sombre, sans égale. Il avait vu beaucoup de choses dans sa vie de brigand, et il n'était pas fondateur de la seconde génération des brigands pour rien. Il ne voulait pas faillir à sa tâche comme l'avait fait son grand-père, Hadès. Il était ici pour faire le mal. « J'apprends à connaître ces terres. » Il ne mentait même pas. Il ne révélait juste pas ses intentions. Après tout, elle n'avait pas formulé la question de façon aussi pointue. Seth jouait beaucoup sur les mots face à ses interlocuteurs, et il était rayonnant d'intelligence dans ce domaine.

Le ciel était d'un gris épais et le monstre décida de s'approcher, c'était le moment. Il était calme, mystérieux et le rouan savait que cet étalon devait être une personne soit disant importante. Agir et obtenir. C'était ainsi qu'il vivait. Kishin arriva derrière la jeune adulte et toisa du regard le grand noir de son regard impavide. Un signe de tête simple et brusque. Bienvenue.

Cette aura malsaine ne quittait pas le grand noir, qui aperçu dès qu'il sortit de sa cachette cet inconnu. Ainsi donc ils étaient observés depuis tout ce temps. Décidément, ces terres recelaient de surprises. Et ça lui plaisait, bizarrement. Lui qui n'aimait pas les imprévus, c'était une première. « J'aviserais si je trouve une raison de rester. » Répondit-il finalement à la rousse. Son regard s'était rivé dans celui du gris, et il le dévisagea d'un air naturellement supérieur. Toute sa fierté au lauréat, il était loin d'être impressionné face à deux équidés qui, il le sentait, pouvaient être très agressifs.

Le cruel étalon observait discrètement l'autre étalon qui se pétait déjà les bretelles et s'arrêta près de sa fille, ne lui jetant aucun regard. « Bonjour. Vous faites partit des bandits. J'en suis sûr. » Sa déclaration fut brusque et vive. Kishin n'allait pas par quatre chemins. Par contre, la différence entre les deux, c'était que le démon ne se montrait pas plus supérieur et important. Il connaissait sa place. Mais, son esprit tordu, son être démoniaque et cette façon d'agir, le rouan avait de l'expériences. Il n'était pas dupe non plus.