Échos des sirènes...B

L'étalon venait juste d'arriver sur le territoire d'un pas assuré, les yeux accrochés à ce ciel laiteux. Il émit une grande inspiration et continua sa promenade le long de la baie, la cœur léger. Il faisait frais, sa peau tremblait et ses oreilles étaient penchées des deux côtés de sa tête, l'esprit tranquille.

L'étalon déambula encore sur quelques mètres, tourna la tête et la découvrit. Elle. Il resta immobile, face à elle, détaillant minutieusement chaque partie de son corps. Au vu de sa taille fine qu'elle venait de retrouver, il en conclut qu'elle avait mit bas. Étrangement, ce n'était pas une nouvelle très réjouissante pour lui. La savoir avoir eut un enfant avec quelqu'un qui ne prête aucune attention à elle le répugnait. Pourtant ne l'avait pas-t-il fait lui aussi ? Non. Non bah non c'était pas la même chose. A cet instant il était jeune et con, maintenant il à changé. En fait c'était ce qu'il essayait de se répéter. Non là c'est différent, avec elle. Oui c'est différent avec Brie et seulement avec Brie. Il chassa un instant ces pensées de sa tête pour pouvoir se concentrer sur quelque chose de plus important. Eux. Leur situation, leur envie l'un pour l'autre, ce baiser, ces caresses, ce désir. Alors tout en continuant à l'observer, il huma l'air et son parfum au passage. Brie.

Elle reste encrée à lui, ça le fit sourire. Il n'osa pas s'approcher et resta immobile, comme pour l'inviter, elle, à faire le premier pas. De ce fait, il voulait savoir ce qu'elle allait faire. S'avancer ? Fuir ? Rester ? Ça déterminerai sans doute ce qu'elle pense de leur relation, à tous les deux. Quand on à fait une connerie, on ne se jette pas à nouveau dans les bras de celui que l'on considère comme une erreur. Aurait-il peur d'être abandonné ? Lui, le jeune mâle qui à passé sa vie à enchaîner les conquêtes ? Un jour ou l'autre, les rôles s'échangent et ce jour pour lui, est arrivé. Oui, c'est aujourd'hui, avec elle. Brie. Ses yeux s'échappent un instant des siens, tenant de remettre de l'ordre dans son esprit. Puis en relevant la tête, il glissa tendrement son regard sombre dans les iris de l'isabelle. Reste à savoir si tu te souviens du miens.

Le mâle hoche la tête. Je confirme. Il observa la jument se rapprocher de lui en montrant ses atouts et se redressa pour paraître encore plus imposant, jouant de sa carrure. Puis il y eu un contact. Ce contact, entre la peau si douce du museau de Brie et le pelage bicolore du corps de l'étalon. De tout son corps, comme s'il ressentait les fines caresses de la jument sur son corps tout entier en partant des oreilles jusqu'à ses sabots, de ses entrailles jusqu'à son cœur. Un frisson le surprit lorsqu'elle se rapprocha de son oreille. Kjell. Elle s'en souvenait. Il tourna la tête, plongea son regard noir dans les iris de Brie et souffla sa chaude respiration sur son front. Reste près de moi cette fois, dit-il doucement d'une voix grave.

L'étalon laissa ses lèvres danser sur celles de la jument laissant ses émotions parler, le contrôler. Ses naseaux frôlèrent les siens et il se retira lorsqu'elle lui répondit. Elle allait lui échapper, encore une fois, le laissant seul avec ses pensées de jeune gamin perdu au milieu de ses sentiments. Mais il ne pouvait pas lui en vouloir, il ne voulait pas, et se rattacha à elle, tout près d'elle. Il se sentait pitoyable, minable, irrécupérable. Dépendre autant d'une personne était-ce normal ? Un instant il crut que non puis revint chercher le contact de ses lèvres et s'en empara, insatiable.

Mais ce contact si doux fut rompue par Brie. Les iris noires du mâle se glissèrent dans les yeux de la jument. Il l'observa un instant et finit par lui répondre, laissant la jument prendre autant de distance qu'elle le voulait. Considère que je suis tiens, dit-il d'une voix douce. C'était vrai, il était sien, de ses lèvres à ses os, de son cœur à ses entrailles, il était sien.

L'étalon ressentit des papillons dans le ventre lorsqu'elle revint se coller à elle. Désormais c'était officiel, désormais, elle était sienne. Le rythme de son cœur s'accéléra et Kjell resserra son étreinte autour d'elle, comme pour l'envelopper d'un cocon éternel. Tout chaud et tout doux. Un rictus amusé vint se dessiner lorsqu'elle fit référence à leur première rencontre. Hum... moi aussi.