♛La ville dans les oreilles, la fumée dans les poumons.

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Semphora

Elle croquait les juteuses cerises en hauteur, n'ayant qu'a tendre le coup. C'était un délice, c'était frais et succulent.

Spoiler:

Lentement, tu te mouves entre les cerisiers, ton regard se baladant avec un petit air hagard sur le paysage qui s'offrait à tes yeux. Tes apparitions te jouaient des tours, modelaient le monde à ta place. Tu avais l'impression que tout était sombre. Faisait-il nuit ? La brume qui s'étalait sur le sol te faisait penser au petit matin, ce moment où le soleil n'est pas encore levé. Mais tout n'était qu'une illusion, pauvre esprit torturé. Dans la réalité qui échappait à ton esprit, il faisait beau et le soleil brillait. Tu ne vois toujours pas la jument qui est plus loin, concentré sur ce lieu dont tu respirait la fausse apparence ténébreuse.

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Se mêlant à l'odeur sucrée des cerises, une odeur plus forte et marquée, sonna dans ses naseaux. Un étalon, qu'elle ne chercha pas à voir tout de suite. Elles étaient si bonnes, ces cerises. Puis lorsqu'aux alentours, il n'y eut plus de fruits, elle bougea son corps blond parsemé de rouge, non pas du sang, mais plutôt du jus -quoique certaines personnes, les prennent comme synonyme, et elle alla dans la direction de l'étalon noir, qu'elle percevait au loin à présent.

Pour ta part, tu ne la remarques pas tout de suite, trop absorbé par la contemplation de ce monde parfait. Ce monde sans lumière auquel tu t'assimilais davantage qu'à un monde où brillaient de mille feux l'amour et la sincérité. Puis entre deux clignement de cils, tu revois le monde tel qu'il est, et tu redescends soudainement du rêve dans lequel t'avait plongé cette apparition de toute beauté. Les naseaux dilatés, tu humes l'air au parfum de cerise qui a remplacé l'odeur de souffre. Mais tu n'es pas déçu, car tu es incapable de ressentir quoi que ce soit. Tu notes alors la présence de la blonde plus loin, et tu te diriges vers elle, un air engageant sur ta figure androgyne.

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En trottinant doucement, elle arrive près de l'étalon noir, puis le salua de sa voix de cristal « Bon-jour ♪ » dit-elle, toute joyeuse.

Tant de joie qui transpirait de ce simple mot, du doux timbre de voix de la jument. Au fond de toi, tu avais soudain envie de lui tordre le cou, d'entendre chacun de ses os craquer sous ta puissance. D'écouter ces douces bulles d'aires éclater dans sa gorge en un bruit humide. Un frisson te traverse. « Bonjour. » Répondis-tu d'une voix plus calme, plus posée. Rien ne trahissait tes envies meurtrières. Tu étais un individu parfaitement normal.

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Et la blonde n'y voyait que du feu. Il avait juste l'air un peu ailleurs, comme elle de temps en temps, qu'elle étourdie elle fait. Elle fit un tour de l'étalon -par simple curiosité, et afficha un joli sourire. « Pffiou, vous m'avez l'air bien en forme. » Avec sa grossesse de deux poulains, elle n'était plus la mannequin d'avant, mais elle comptait retrouver sa forme.

Après tout, ils y voyaient tous du feu. Car tu ne faisais strictement rien pour leur donner une preuve de tes mauvaises intentions. Tu agissais toujours avec intelligence et discrétion, mais pas moins d'efficacité. Un léger sourire au coin de tes lèvres charbonneuses, tes yeux aux profondeurs abyssales se posent sur la silhouette aux douces courbes de la jument. « Qu'est-ce qui te fais dire ça ? » Demandes-tu, sans passer par le vouvoiement pour ta part. Tu aimais aller à l'essentiel.

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« Non, mais j'ai mis au monde deux poulains, et je suis moins bien qu'avant. Alors je parle tout haut. » puis elle rigole, se reprend, le fixe de ses prunelles noisettes et continue « Ça n'a aucun sens en plus! Je me sens bête. » Puis elle parle tout haut encore.

» ♛La nuit dans la bouteille, la journée dans les bouchons.
» De l'eau dans les oreilles.
» Cours dans la ptite ville.
» pour une fois , dans la ville de foi , une dame de foie ....
» ( La fumée prit feu )