we are infinity

(c'pour Budapest à la base mais il nous faut un topic oui )

Le ciel s'était fermé, gris et menaçant sans être orageux. Budapest parcourait GS parce-qu'il n'avait rien de mieux à faire, et que quelque chose au coin de son esprit le titillait encore, ou plutôt quelqu'un. Ils ne s'était pas revue depuis leur retrouvailles, et après avoir lentement été convaincu que la conséquence tant redoutée de leur acte ne se montrerait pas, il avait depuis quelques jours des doutes. Doutes qu'il voulait faire taire. Et même s'il s'était assuré que si elle avait besoin d'aide, elle l'aurait retrouvé, Budapest, même en connaissant très peu Alisha, il doutait aussi, elle était trop fière. Quoi qu'il en était, il s'était lancé comme but de la retrouver, au moins pour s'assurer qu'elle allait bien. Encore incertain de l'accueil qu'elle allait lui réserver - ils n'étaient, après tout, ni amants ni amis -, le pie savait qu'il devait le faire, au moins pour sa propre conscience.
Errant lentement sous ce ciel sombre donc, il contournait le lac miroir avec ses yeux rivés sur le reflet du ciel, pensif, un peu perdu. Beaucoup de choses se chamboulaient ces derniers mois, et il ne savait pas comment les gérer. Son instinct d'enfant lui aurait sans doute dit de fuir, mais à présent il se forçait à affronter ses problèmes, ayant vraisemblablement mûri.
Le miroir si parfait un instant, se brisa à celui d'après. Des grognements sourds et puis un plouf bien audible extirpèrent brutalement l’étalon de sa rêverie. Relevant son regard clair, Budapest ne vit que les remous à la surface de l'eau, qui émanaient de l'autre rive du lac. Immobile, il observa l'endroit, pratiquement sur que c'était un équidé qui venait de se jeter à l'eau. Poursuivi ?

(okay, tant pis )

Serein, Budapest s'était enfoncé dans l'eau se glaçant jusqu'aux jarrets, jusqu'à ce que la silhouette et les traits de cet être visiblement troublé lui étaient devenus familiers. Il se figea un instant, reculant quelque peu ses oreilles, pris d'incertitude. Sans quitter son attitude détachée, le pie quitta lentement l'eau, et contourna le lac, se postant silencieusement au bord de l'eau, à un mètre ou deux d'Alisha, sans rien dire, neutre. Les dires fusaient en ce moment, et il ne savait pas, ne savait plus, avait l'impression de perdre la tête à écouter les "on dit".

Elle fuyait encore. Quelque part, il était déçu. Il n'avait eu qu'une courte conversation avec Caelis la concernant, et Budapest n'avait pas voulu y croire. Mais visiblement, la grise n'avait pas menti, Alisha était bel et bien seule. Se décidant à attaquer ce coté-là de leurs différents plus tard, Budapest reprit le pas, lent et serein, arrivant face à l'alezane, la coinçant dans l'eau. " Tu m'évites encore ? " dit-il avec un regard désapprobateur.

Demeurant immobile, il la toisa, comparant ce qu'il voyait à présent devant lui à l'image mentale qu'il s'était construit après leur dernière rencontre. A vrai dire, elle avait l'air d'être devenue folle. " T'étais en exil alors ? " dit-il sans masquer son ironie, soutenant son regard même si elle fuyait le sien.

Malheureusement pour elle, Budapest n'était pas d'une inclinaison sympathique face à elle. Et il voulait arrêter de tourner autour de pot, tout ça avait pris beaucoup trop d'importance. S'il pouvait assumer, pourquoi ne pouvait-elle pas ? Ils avaient merdé, c'était la vie. " Tu as été pleine ? " dit-il brusquement, sa voix tranchante, presque empli de douleur.

Sans bouger, Budapest sentit pourtant son cœur bondir dans son poitrail, et il soupira légèrement. Son regard la fusillait mais sans agressivité, à vrai dire tout ce qu'il ressentait était de la pitié. Et de l'inquiétude. Où est-il ? dit-il doucement, essayant de masquer l'urgence dans sa voix.