Être ou ne pas être mère? Telle est la question.

Mara hennissait joyeusement, éclaboussée par les remous de la cascade. Ses oreilles étaient plaquées contre sa nuque pour éviter que l'eau y entre, mais ses naseaux dilatés témoignaient de son amusement et de son excitation. Bien entendu, elle restait où elle avait pied.

Barbotant un peu plus loin, Caelis gloussait en voyant sa fille jouer. Sa tâche à elle était de nettoyer sa robe grise poussiéreuse. Le courant de la cascade emportant les saletés, c'était un réel plaisir pour elle que de nager, se sentir léger et flotter. Elle ressortit ensuite de l'eau, trempée, pour prendre un bain de soleil.

Caelis, les yeux fermés, avait l'impression d'avoir entendu du bruit. L'attitude de Mara l'en convaincu. Il y avait quelques chose derrière la cascade. Un monstre marin? Jument grise hésita. Qui avait-il là derrière? Elle passa sa tête sous es trombes d'eau, alors qu'elle venait à peine de sécher. Elle arrivait en contraste avec la lumière, s'enfilant totalement dans la grotte, ce qui fait qu'on ne pouvait pas vraiment la reconnaître. La silhouette effrayée et fatiguée ne ressemblait pas à son amie. Mais l'était-elle encore? Alisha?

Mara s'agitait devant la cascade, oreilles dressées. Il y avait quelque chose derrière. L'isabelle hennit, puis suivit sa mère. Postée derrière les postérieurs de caelis, on ne la voyait pas d'où était Alisha. La pouliche passa sous le ventre de sa mère, toujours invisible aux yeux de l'alezane.

Caelis renâcle. Alisha est devenue folle ou quoi? Elle incline la tête de côté, illuminant en partie son visage. Alisha? Tu vas bien? Elle se rend compte de l'état de son amie. Faible. Sans doute ne se nourrit-elle plus. Alisha, calme toi. C'est Caelis. Elle fait un pas en avant, Mara toujours sous son ventre. La jument grise ne sais pas ce qui arrive à l'alezane, voilà un bon moment qu'elles ne se sont pas vues. Elle laisse sa fille un peu derrière elle et s'approche d'Alisha, touchant ses naseaux avec les siens et soufflant de l'air chaud dans ceux-ci.

La pouliche observe la scène, mais s'en détache vite. Le spectacle qu'offre cette grotte lui semble bien plus intéressant, elle laisse sa mère faire en restant où elle est.

Caelis plaque ses oreilles contre sa nuque elle aussi, mais reste près de sa fille. Alisha, je te présente ma fille. Mara. Elle fit signe à son enfant d'approcher, et souffla entre les oreilles de la pouliche tendrement. La jument grise ouvrit à nouveau la bouche pour parler. Iwa va bien, elle a mangé et retrouvé sa demi-sœur. Mais sans toi elle court de graves dangers. La lueur du dehors devenait tremblotante sur le corps de Caelis, lui donnant des allures Chamaniques à cause des mouvement de la cascade. Laissant à nouveau sa fille où elle était, Caelis s'approcha d'Alisha pour la rassurer.

Caelis posa ses naseaux contre l'épaule d'Alisha, avec douceur et délicatesse, résistant à l'étrange envie de la mordre un coup. Comme les juments dominantes avec les juments dominées qui se font remettre à l'ordre. Elle n'avait pas vraiment été saillie...elle s'était faite saillir plutôt, mais la jeune mère ne releva pas. Budapest, comme toi. Elle l'avait dit avec légèreté et tendresse. Mais en entendant la suite, l'ignorance de l'alezane concernant ses gènes, elle remit ses oreilles en arrière, et poussant un petit cri strident, elle pinça son amie. Réellement. Ta fille. Que tu as....oublié. Je l'ai nourrie. Elle s'appelle Iwa.
Mara était complètement désintéressée des deux juments, elle avait trouvé un nouveau moyen d'occupation. Poursuivre un scarabée. mais redressa la tête en entendant le nom de sa demi-sœur.

En sentant sa morsure, elle releva la tête avec fougue et son toupet gris lui tomba sur un œil. La grise avait du mal à croire que Budapest ait pu la saillir de force. Déjà qu'il avait à moitié hésité avant de la saillir elle. Caelis lança un regard suspicieux, et dit, penaude: Excuse-moi. Elle ouvrit la bouche, la referma. Et puis Alisha se mit à crier, et la jeune mère fouetta l'air de sa queue, agacée. Elle aussi cria: Menteuse! Elle a ta silhouette, et les yeux de Budapest...et puis tu viens d'avouer! Et Dap m'a dit.

Mara ne voyait pas la scène, son œil aveugle dirigé vers sa mère et l'alezane. Et bien qu'elle les entendait, certains mots lui étaient inconnus. Non, toute son attention était tournée vers le scarabée. La pouliche hennit doucement, grattant le sol d'un sabot, tête inclinée.

Caelis se radoucit, ignorant la rage d'Alisha. Ah ouais, t'as l'air traumatisée, pourquoi alors? Et... Ses naseaux cendrés sentaient une légère odeur de lait. T'as pas mal au tétines, par hasard, dis moi? Caelis savait que, quand elle ne nourrissait pas Mara assez souvent, même si la pouliche ne réclamait pas, ses mamelles gonflaient et lui faisaient mal. Si l'alezane avait été enceinte, elle avait sans doute très mal à l'heure qu'il est. La grise ignora les remarques de son amie - l'était-elle encore? Caelis marqua un temps de pause, son regard doux posé dans celui d'Alisha. Elle recula par respect.