• and so, you build a life on trust, though it starts with love and lust.

Le jours naissait sur sa peau, enveloppant son corps d'une agréable tiédeur, dessinant sur sa robe de jais de grands reflets, plus pâles les uns des autres. Il semblait serein et c'était au hasard qu'il marchait. Au hasard ? Il savait sa muse, il la devinait et il la sentait, il l'aimait. | Ecclesya ... Sa voix s'était perdue en un doux murmure comme ses sabots claquaient sur le col de la caverne. Il vint à elle, laissant ses naseaux frémissants frôler ses flancs qui portaient la vie.

L'étalon avait redressé son col pour mieux la voir, pour mieux contempler cette divine créature qu'il aimait plus que tout. Le temps semblait ne pas avoir de prise sur elle alors que la vie l'habillait de sagesse. Elle vint contre lui et, d'un geste aussi tendre qu'amoureux, il referma son col sur elle, pour mieux la sentir contre lui. | & je ne cesserai de vous revenir, ma très chère dame. Elle était son point d'ancrage, son origine zéro. Son droit à être. A être autre chose qu'une vulgaire machine seulement dotée d'un cœur. Il n'existait que par elle.

Son chanfrein osseux était venu se poser sur les flancs vitalement rebondis de la muse, sentant enfin cet être qui se débattait pour avoir le droit de vivre à son tour. Le noir aux oreilles étranges était chamboulé de cette vie, de cette rage déjà, de ce courage. Il était chamboulé de sentir cet être, cette vie qui, tant qu'elle vivrait, les unirait. | Je vous aime en mère de cette enfant mais je vous aime aussi en muse, vous qui faites battre mon cœur plus vite. Pas de mot de trop, pas de mot de plus, seulement ce sourire qu'il aurait fallu immuable.

Battait en son cœur de père un mélange d'euphorie et de panique. Lui qui semblait si sage se découvrait impatient mais aussi inquiet des minutes à venir. Vous lui aviez fait connaître et reconnaître la Mort mais jamais vous ne l'aviez éduqué à la Vie. Verwandlung savait la fin sans imaginer pourtant le début. Sa muse aux crins d'ivoire allait lui donner cette connaissance absolue et, ainsi, la boucle serait bouclée. Quel avenir ensuite ? Partir ou rester ? Il les aimerait. Il n'avait pas peur des épreuve et pour eux, sa compagne et son enfant, il serait prêt à tout. | Dites-moi ce que je peux faire pour vous, ma très douce amie. Mais finalement, il savait. Il savait sans savoir, en réalité. Son col, toujours au-dessus de celui de sa compagne, se durcit, comme pour l'inviter à s'allonger. Lui resterait debout, pour prévenir de n'importe quel danger et pour mieux aller encore à ses devants.

Et que n'aurait-il pas fait pour elle, à cet instant précis de leur vie ? Le passé, soudain, n'avait ni plus de sens ni plus d'écho en lui. Le puissant mâle se contentait de vivre ce présent merveilleux, se projetant même dans l'avenir qui lui était en fait de plus en plus proche. | Mais tout ce que vous me demanderez, ma farouche Reine. Et s'amusant comme elle, il fit une révérence, se rapprochant pourtant du corps déjà moite de la belle, effleurant ses flancs agités de spasmes de ses naseaux tendres mais brûlants.

Mais jamais vous ne l'aviez éduqué à la vie. Vous aviez préféré lui montrer les râles rauques et essoufflés qui marquent le point final des livres. Vous lui aviez appris la mort, non la vie qui débutait. Pourtant, maintenant qu'il s'était échappé de vous et qu'il l'avait rencontrée, elle cette muse sublime, il lui tenait à cœur d'apprendre le monde et sa délicatesse. Et maintenant, c'était prêt qu'il la regardait, une lueur farouche au fond des yeux. Il serait là, toujours là pour elle. | Courage Ecclesya, je suis là, tout près. Il pressa son encolure moite de sueur de ses doux naseaux, attendant.

L'étalon noir se découvrait impuissant. Impuissant à aider sa compagne qui, pourtant, souffrait. Autrefois, il aurait sans doute laisser voir une réaction violente, de rejet. Mais aujourd'hui, depuis qu'il la connaissait, tout était différent. Ecclesya donnait la vie et, si elle devait souffrir pour cela, Verwandlung l'en savait capable. Bientôt, apparu cette jolie pouliche, mouillée encore et tremblante, mais elle était là, frissonnante. Le noir n'avait pas de mot, pas encore. Il était comme figé, n'en revenant pas. Au bout de quelques secondes, pourtant, il fit glisser ses naseaux sur le col humide de la belle. | Félicitations, Ecclesya. Notre fille est là ! Il aurait voulu pouvoir toucher son enfant mais il savait ô combien il était important que sa compagne ne la lèche, pour activer tous ses petites réseaux sanguins.