set me on fire / e

Equinox marche quelques minutes dans le silence. Tu n'es pas obligée, mais tu veux m'expliquer pourquoi est-ce que tu souhaites partir ?

Il hoche la tête. Il ne fait pas de commentaire, il ne juge pas, Equinox. Il se contente d'écouter. Et d'essayer de comprendre. Tu en trouveras ailleurs. Après tout, il comprend aussi ce que c'est que de ne pas avoir d'air. Il n'a pas fui pour rien non plus, lui aussi. Il baisse la tête et souffle sur le sol en avançant toujours, observant discrètement la petite appaloosa.

Il y aura toujours de l'air quelque part, réplique-t-il avec un petit sourire encourageant, se permettant de lui donner un doux coup de museau. Il bifurque alors, s'enfonçant dans la forêt qui borde la muraille. Où comptes-tu aller ?

Il remarque assez vite l'inquiétude qui la gagne et il se rapproche légèrement d'elle, discrètement. Il a été entraîné à tout déceler, et remarquer un détail n'est plus qu'une question d'instinct chez le grand noir. Son flanc frôle celui de la jeune pie et il cesse de se rapprocher. Il regarde droit devant lui. Les montagnes... C'est de là que je viens.

Le grand noir ralentit et se place face à la jeune araloosa. Il l'observe, plonge son regard profond mais pétillant et vif dans le sien, qui semble déjà éteint. C'est normal d'avoir peur. Il hume l'air, pose ses yeux sur l'horizon qui se colore de rougeoiements charmants. Le courage ce n'est pas l'absence de peur. C'est savoir y faire face. Il laisse le silence conquérir leur espace vital, mais seulement quelques secondes. Comme un besoin urgent, il tourne de nouveau la tête vers elle et lui demande d'une voix douce mais grave : Comment t'appelles-tu ?

Il croit même entendre les battements jusqu'ici. Il la dépasse de plus d'une tête, et il aurait envie de la protéger, de l'accompagner. Mais il a un enfant, maintenant, qui a besoin de lui ici. Sinon, peut-être serait-il parti de nouveau. Il cherche son regard. Alors Alena, si un jour tu reviens, demande-moi. Je m'appelle Equinox.