For the very last time (A)

Avalon était revenue sur ces terres, l'un des premiers lieu qu'elle avait visité. Le ciel se parait de voilures orangées alors que le soleil stoppait sa course dans le ciel. Un peu nostalgique, elle leva la tête vers le ciel, ne prêtant pas grande attention à ce qui l'entourait.

SOLHEIM.
Il est rare de te voir hors du Nord. Tu ne franchis plus vraiment les frontières de tes terres, il faut dire, ces derniers temps. Un peu comme pendant la guerre. Sauf que là, la guerre est en toi. Tu fermes les yeux, les rouvres, continue de marcher. Tu ne sais pas bien pourquoi tu es venu ici. Peut-être pour croiser le fantôme de Budapest. Peut-être pour flirter avec le feu de nouveau en croisant Alisha. Peut-être pour rien, en fait. Juste comme ça.
Peut-être pour ranimer un souvenir, un seul. Celui de ta première rencontre avec Avalon. Avec ta meilleure amie. Avec ton pilier qui ne t'a jamais tourné le dos.

Bien sûr, le lieu était symbolique pour elle aussi, et un sourire mélancolique tranchait ses lèvres cendrées. Elle ne réagit pas tout de suite en sentant l'odeur de son ami, croyant d'abord à un tour que lui jouait sa mémoire. Mais non, il était bien là. Elle hennit avec douceur pour attirer son attention.  

L'appel capte ton attention. Ta tête (si lourde, oh Dieu) se tourne lentement vers la silhouette d'Avalon. Ton coeur se serre. La revoir est aussi bon que douloureux. Tu t'avances lentement, tes pas sont pourtant encore lourds et forts. Tu as encore cette prestance que tu as acquise au fil des ans, au fil de ta domination. Une prestance devenue un peu plus sombre, parfois un peu plus interpellante, du coup. Tu arrives près d'elle et ralentis. « Avalon... » murmures-tu doucement, en guise de salut, des papillons noirs au fond des yeux, battant de leurs ailes fragiles pour croire qu'ils passeront la durée de vie limitée.

Elle lui sourit un peu tristement. Son regard était teinté de lassitude, tant elle était fatiguée des problèmes qui lui tombaient dessus. Enfin, tout était relatif. -Comment vas-tu ? La question lui avait échappé, mais elle n'avait aucun sens, et elle s'en rendit compte à l'instant même où les mots franchissaient ses lèvres.

« Bien. » réponds-tu en la fixant. À question sans cohérence, réponse inventive. Tu te rapproches pour ne pas avoir à lever la voix plus qu'un peu. « Et toi ? » veux-tu savoir, comme si c'était ta dernière volonté.