‹ bring me the horizon ›

OROSZLÀN.
Le doré observe le château, de dehors. Il tressaille. Tout est nouveau. Tout a changé – même lui. Il s'est encore affirmé. Pendant la migration, ses dernières formes d'enfant ont cédé la place à celles d'un étalon.
Ses crins argentés sont agités par une brise qui sent le renouveau.

Il sent directement son odeur. Il est resté à ses côtés durant toute la migration. Pour apprendre un peu. Les mots d'un dominant, son rôle, aussi, auprès des membres. Il l'a étudié, soutenu parfois. Le Lion a grandi, et ce en s'appuyant contre le noir. Il se dirige vers lui au petit trot. Son corps est devenu plus imposant, sa démarche moins maladroite, bien plus assurée, gracieuse et le tout lui conférant une prestance digne d'un Prince. Parfois.
« Nox ! » s'écrie-t-il doucement, à demi-mots, un sourire affectueux sur les lèvres. « Vous avez eu raison de vous arrêter ici. » Il lui manque encore la neige, le froid – le Nord – mais il se dit qu'ils le trouveront bien, un jour.

Pour moi oui

Le Lion incline sa tête sur le côté, comme quand il était gamin, comme son père, comme sa grand-mère. Il lui lance un sourire amusé. « Je sais. Je parlais de toi et de l'ensemble des dominants. » se justifie-t-il avec une mine enfantine dont il n'a pourtant plus la voix, qui s'est faite plus grave et chaude. Il baisse les yeux, ne sachant pas comment réagir au compliment. Pourtant, ça lui fait plaisir. Ça le faire sourire, malgré sa gêne. « Merci, ça me touche. »

« Nous n'avions plus le choix, Nox. » dit Septenrê, surgissant soudainement derrière son fils, dont elle effleure subtilement l'encolure. Elle lui sourit maternellement, et admire comme il a grandi. Elle incline la tête en guise de salut à Nox, une étincelle malicieuse dans le regard, un peu grave, aussi.

Il tressaille. Il ne l'a pas entendue arriver, comme bien souvent. Sa mère a des talents qu'il admirera toujours. Il ronflote à sa caresse discrète et l'observe. Aujourd'hui, il a grandi à tel point qu'il fait la même taille qu'elle. Il a pris de sa musculature développée, et ne garde de Murphy que la dorure de ses poils et la blancheur de ses crins. « Maman. » murmure-t-il en guise de salut. Il se tourne vers Nox, qui semble en plein doute. « Il n'y avait plus rien, là-bas. Nous n'avions pas le choix, en effet. J'aimerai explorer un peu les alentours, être ton éclaireur. Je veux trouver ce qui pourrait faire office de nouveau Nord. » Ah, ce Nord. C'est qu'il y tient, le Lion.

Elle sourit, fébrilement, à Nox. Leur relation n'avait jamais vraiment été stable, tantôt douce, tantôt orageuse. La seconde phrase de l'étalon noir fait naître une lueur malicieuse dans son regard d'un noir absolu. « Mon fils n'a plus rien à craindre de quoi que ce soit ... » La jument dorée observe la réaction du dominant du Nord, qui s'apprête à annoncer quelque chose. Elle lui intime, du regard, à se lancer.

Il hoche discrètement la tête vers Nox puis se tourne vers sa mère, se demandant ce qu'elle en sait. Après tout, qui sait s'il ne peut craindre quelqu'un ici, un danger inconnu ou bien même le Diable en personne ? Il décide de ne pas se poser excessivement la question. À son tour, il se tourne vers le noiraud, curieux de savoir ce qu'il semble sur le point d'annoncer, avec une pointe de curiosité intense et une certaine retenue, malgré-tout.

Rien qu'à sa première phrase, et à l'attitude qu'il adopte, 7 comprend qu'elle n'est pas là au bon moment. Redressant la tête et commençant à bouger avant qu'il prononce le reste de ses paroles, elle glisse entre deux phrases, d'une voix parfaitement calme: « Très bien, je reviendrai plus tard. » Et elle s'éloigne légèrement, avant de s'immobiliser une seconde, à l'entente de la suite de l'annonce de Nox. Alors, il sera père? Et il partira? Et pourquoi confie-t-il ça à Oros, alors qu'il n'est pas le seul enfant de Solheim? Elle se souvient alors, subitement, les regards intenses que l'étalon lançait à son fils. Un frisson étrange la parcourt alors. Un frisson de mauvais pressentiment, peut-être. « Où iras-tu? » Elle ne peut s'empêcher de le lui demander.