» comme tu as de grandes dents ... - O

Je continuais mon petit bonhomme de chemin, espérant que l'étrangère ne m'ait pas suivi. J'avais pas envie qu'elle m'ennuie encore. Les soirées pyjama & prout, j'avais passé l'âge.

En fait, il avait pas l'air si sympa que ça.
Si bien qu'au bout d'une trentaine de secondes, le dialogue infructueux n'avait pas aidé la situation à se diriger du bon côté - du moins de ce qui était attendu par Ikéa. Et c'est toutes canines dehors que l'animal se mit en chasse de son apéro.

Oktori pu donc voir, en un éclair, une ponette lui passer devant en courant aussi vite que ses petites pattes le lui permettaient, les yeux hors des orbites, un loup à ses trousses. Dans son empressement, elle n'avait pas pensé deux secondes à gueuler, histoire de prévenir - non. Seuls son galop très serré a pu résonner à la sortie des fourrés.

La tête basse, mes lèvres cherchant quelque chose à se mettre sous la dent, quelque chose passa en trombe devant moi. Je relevais aussitôt la tête, effarée. Je me questionnai sur ce que je venais de réellement voir. C'était bien l'étrange jument, poursuivie par un loup. Ni une, ni deux, je pris moi aussi mes jambes à mon cou, n'étant pas vraiment désireuse à avoir le reste de la meute à mon cul. Je rattrapais non sans mal, la pie et me mit à sa hauteur. < Pétez lui au nez, ça l'arrêtera peut-être. > dis-je en rigolant à moitié. Sale puante.

< C'est vrai qu'en puant comme ça, le loup ne te mangerait même pas s'il t'attrapait. > Je pouffais de rire, de plus belle. J'accentuais mes foulées, dépassant d'une tête la petite ponette, tout en restant à ses côtés. < Mais t'inquiètes, s'il venait à t'attraper, je viendrais à ton secours ! On a tellement besoin de méthane, dans la vie de tous les jours. >

< Démerde-toi avec, gros tas puant. > dis-je bien mécontente que l'autre m'ait insulté. On gratte pas l'aide des autres en les insultant, drôle de technique. J'accélérais mes foulées, la devançant ; la laissant en proie au loup.

La laisser crever là ? Ou pas ? Quel dilemme. J'avais ralenti l'allure, repassant progressivement au pas et me demandant si je devais faire demi-tour ou pas. Est-ce qu'elle le méritait vraiment, cette peau de vache ? Pinçant mes naseaux, et me maudissant déjà, je repris le chemin inverse, me dirigeant vers l'autre vache. Je pris quand même mon temps, histoire que le loup commence à lui faire quelques écorchures.

Le massacre sans tronçonneuse, avait assez duré. J'arrivais enfin pour sauver cette affreuse et grotesque princesse. Arrivant par derrière, je chopais à pleines dents les fesses du canidé, l'envoyant valser de cette façon. Il ne s'y attendait pas, le pauvre. < On a pas beaucoup de temps, lève-toi. >grognai-je en pivotant sur moi-même pour faire face au prochain assaut du loup.

Lol, t'inquiètes, on l'utilise aussi dans le Nord les hauts-de-france devrais-je dire

Je m'attendais à ce que la pie se mette à courir mais il n'en fut pas le cas. Elle prit une direction opposée à la mienne, en boîtant comme une mamie avec un déambulateur. Je l'observais un instant, veillant quand même à ce que le loup ne récidive pas et ne la finisse pas en repas.

ikea a écrit:

Elle se contenta de s'éloigner en boitillant, sans pour autant lambiner.

je l'ai interprété ainsi.

< Je m'éloigne de toi ; de ton odeur et de ta poisse. > déclarai-je à la pie avec une voix portante puisqu'elle était un peu plus loin.