Ψ Sound of breakness

Comme à son habitude depuis qu'il était arrivé ici, Hönir s'était calmement laissé conduire, histoire de bien leur faire croire qu'avec lui, tout était quasiment gagné d'avance. L'étalon avait montré des signes de rébellion une ou deux fois, afin de ne pas trop leur faire gagner en confiance et cela avait plutôt bien marché : le jeune palefrenier qui le menait par la corde relié au licol de sa tête se tenait en respect par rapport à lui, lui parlant doucement, sans pour autant oser le toucher. C'était pas plus mal. Observant les alentours, l'isabelle commence à se demander où ils pouvaient bien l'emmener. Puis, comme il était apparu, le gosse disparut, après l'avoir attaché à un poteau, avec quelques mots se voulant rassurants. Du genre "tout ira bien si tu te laisses faire". Hm. Etrange.

Et cette fois ce n'est pas un cheval domestiqué qu'on lui ramène, mais bien un étalon sauvage. H ne l'a jamais vu sur les terres de gs, mais il est facile de voir d'où il vient à son allure et la façon donc le gamin le mène ici. Tournant la tête vers lui - non sans mal - l'isabelle tente de le regarder un peu mieux. L'inconnu arbore une robe bicolore, faite de blanc et d'or. Sa crinière est elle aussi de nacre. Enfin plus jaune sale que nacre en fait, vu toute la poussière qui rôde ici ... « Bonjour .. » Lâche simplement Hönir, avec calme. Ce mot est celui qui lui correspond le mieux : calme. Rester calme pour apprendre et observer, pour mieux se venger. Telle était sa devise.

H observe l'étalon user son énergie en vain. Et il soupire en secouant la tête, ce qui fait claquer sa longe contre le bois. Le bruit le surprend légèrement et il ne peux s'empêcher de légèrement tressaillir, avant de se rendre compte de l'inutilité de son geste. « Je ne suis pas d'ici non. Je suis le Gardien Méridional, Hönir. Je suis ici pour tenter de trouver une solution pour nous sortir tous de là. » Répond l'isabelle, en reprenant son attitude calme d'observateur. « J'observe les hommes et leurs habitudes. Et je garde mon énergie, je l'économise. Se battre constamment contre leur installations ne rime à rien, c'est du gâchis d'énergie, rien de plus. Laissez tomber, cette corde ne rompra jamais. » Lâche ensuite le mâle, en s'ébrouant, ce qui génère un nuage de poussière assez imposant, tout autour de lui.

Tirant un grand coup sur sa longe, réussissant par la même à la détendre légèrement, H réussit à tourner complètement la tête vers Noxium, pour le regarder, droit dans les yeux. « J'ai jamais dit que je t'enterais de m'enfuir de manière pacifique Noxium. J'ai dit que je les observait pour trouver un moyen d'aider tous les sauvages comme nous à s’échapper. Nuance. » Claque-t-il, alors qu'un coup de vent vient soulever ses crins ébènes, découvrant à la vue du bicolore ce visage ruiné, balafré, tuméfié. Et cet œil à jamais opaque à moitié fermé. Douloureux souvenir de ses expériences passées.

Hönir soupire. « Mis à par garder nos forces en ne nous rebiffant que quand ils s'y attendent le moins pour tenter de les blesser ou leur faire peur, je n'ai rien trouvé de concluant. Je ne suis pas ici depuis assez longtemps. » Confie l'isabelle, légèrement désabusé. Mais ce n'était pas pour autant qu'il allait se laisser faire. « D'autant plus que le temps presse. La migration ne va pas tarder à commencer et si nous voulons les rejoindre, il va falloir trouver une solution. Et vite. » Nouveau soupire, un peu irrité : s'il perdait à nouveau, si les dominant découvraient qu'il n'a pas été utile, à quoi bon revenir ? « Sans parler du yearling né ici ... il est trop faible pour survivre à une tentative suicidaire d'évasion par la force ... »

Un court silence accueille les questions de Noxium. Et un nouveau soupir. « Oui, sa mère est une sauvage, elle a du mettre bas après sa capture ... » C'était tout ce qu'il savait. Quant à la suite ... « À vrai dire, les dominants n'ont pas été foutus de se mettre d'accord sur la marche à suivre. Et ils ont préféré m'envoyer prévenir nos semblables capturés qu'il organisaient une grande migration. En bref, soit on se sort de là à temps et on les rejoint, soit ils nous laissent crever ici. Aucun plan, rien. Les observer et tenter de mettre quelque chose au point est la seule chose que je puisse faire. »