my life be like

Mais.. il la poursuit ? Il ose. Ainsi donc il ne veut pas qu'elle se retire. Inconscient ! Fait demi-tour pendant qu'il en est encore temps ! J'entend d'ici ton ventre crier famine. Elle le nourrira peut-être si elle ne le déchire pas avant. Mais prend garde l'ami, prend garde aux mets, prend garde au poison. Prend garde à elle.
Brusquement elle s'arrête et fait volte face, le foudroie de son regard venimeux. Vipère. Et il se jeta dans la gueule du loup.

Elle ne répond rien. Se contente de le dénuder du regard, immobile. Et puis elle se décide à faire un pas. C'était comme si la glace qui figeait son corps venait de se briser. D'une lenteur exécrable, elle s'approche. Elle colle sa joue à la sienne et murmure. Tu n'as pas peur d'être maudit ?

Elle sent la pression qu'il exerce sur sa ganache et cette fois, se laisse faire. Elle reste immobile, ne répond pas mais ne refuse pas le contact. Bien sûr que tu l'es déjà. Murmure t-elle. Tu m'as suivie. Poursuivie. Un tendre sourire prend place sur son visage. Sûrement ne le verra t-il pas mais pourra t-il le sentir, tout contre sa peau. Pourquoi ? Il ne l'a pas laissé fuir, elle n'a pas réussit à filer entre ses griffes. Pourquoi les avoir refermé sur elle ?

Son contact est léger, respectueux, délicat. Elle le supporte amplement. Se surprend même à l'apprécier. Elle tourne lentement la tête et effleure à son tour son encolure, du garrot à son visage. Jusqu'à sa bouche. Elle saisit avec délicatesse sa lèvre inférieure et la tire vers elle en la mordillant voluptueusement. Après de trop courtes minutes, elle finit par la relâcher. Comme ça ?

Isildure sait beaucoup de choses, mais pas ça. Elle n'a pas connaissance de la particularité qu'elle a en cette période, qu'elles ont toutes. Elle ne trouve pas la véritable cause de la sensation nouvelle qui semble habiter l'étalon. Elle pense l'être. Et techniquement elle a raison. Mais il y a des détails qu'elle ne saisit pas. Elle ne se doute de rien, alors elle ne se pose pas plus de questions. Elle ne prend pas garde au désir grandissant de l'isabelle, ne le soupçonne même pas. Quand il rompt le contact, elle entreprend même d'imaginer qu'il ne la désire plus. Elle gronde lorsqu'elle sent la glaciale sensation de solitude l'enrober. Sa queue fouette ses flancs, impatiente. Comment ?

Elle ne le quitte pas du regard. Observe la moindre de ses expressions, le moindre de ses gestes. Elle discerne en lui quelque chose de différent, quelque chose d'intéressant, d'extrêmement plaisant. Elle ne bouge pas d'un poil, majestueuse statue de marbre. Lorsqu'il s'approche enfin, son souffle se coupe. A mesure qu'il la caresse d'une redoutable délicatesse, son pouls s'accélère. Son cœur frappe plus violemment encore contre sa poitrine, prêt à la déchirer pour s'en échapper. Les pupilles sombres de l'étalon reflètent la lune, pleine, lumineuse, resplendissante. Elle tend son encolure vers le ciel, ne quitte plus la voûte céleste des yeux. Elle se laisse approcher, toucher, et même mordre. Rien ne peut la troubler. Pas même la douleur, pas même l'adrénaline de la souffrance. Pas même l'excitation.

Ses naseaux frémissent lorsque sa langue touche son corps. C'est frais, humide, sensible... Il revient mordiller son garrot en approchant un peu plus sa corpulence d'elle. Elle courbe doucement son encolure pour se retourner vers lui et le dévisager. Elle ne s'en lasse pas. A mesure qu'elle observe son corps, elle se doit de refouler l'envie de le dévorer. Tentation qui refait bien vite surface... Elle approche le bout de son museau du poitrail de l'étalon et l'effleure du bout des naseaux, réalisant d'agréables va et vient de bas en haut dans la commissure de ses muscles. D'une douceur sans pareil, elle continu de dorloter finement le buste de l'isabelle.