video games

La grande jument avance dans l'ombre des arbres, les frôlant délicatement. Elle décide de se poster sous l'un d'eux et d'y faire une pause histoire de réfléchir un peu.

la jeune grise s'est écartée des nordiques. ses pas fluides la mènent à travers une vallée aux arbres étranges. son regard mémorise l'image de ces troncs difformes. elle poursuit son expédition, balayant chaque arbre de ses yeux attentifs. ces derniers finissent par détecter une masse sombre qui se repose au pied d'un de ces végétaux anormaux. otsoa décide de s'arrêter. elle hésite à rejoindre l'inconnue ou à continuer sa route.

Perdue dans ses pensées, Isildure ne remarque même pas la nouvelle venue. Son regard fixe est posé sur la délicieuse sève écarlate qui coule le long de l'arbre le plus proche.

elle finit par se décider. d'un pas silencieux, elle rejoint l'inconnue. elle essaie de faire le moins de bruit possible pour ne pas troubler la tranquillité du lieu. elle ne dit rien jusqu'à se retrouver face à la noire. sa robe lui fait penser à minuit et son corps se crispe face à cette image violente, ravivée par sa mémoire. « excusez-moi. » elle l'interpelle de sa voix faible.

Petit à petit, une forme grise devient la cible de son regard. D'une toute petite voix elle vient doucement sortir Isildure de ses pensées. Elle n'aurait pas pu être mieux ramenée à la réalité. Oui ? Interroge t-elle d'une voix mielleuse.

à chaque fois qu'elle croise un cheval à la robe sombre, la grise ne peut pas s'empêcher d'avoir des souvenirs en rapport à minuit. toute sa confusion lui fait perdre la raison de son interpellation. la honte grimpe en elle. « je n'aurais pas dû vous déranger. » elle avale sa salive en portant son attention sur les environs. son regard arpente les alentours comme si otsoa est en pleine quête. cette recherche visuelle ne lui apporte rien.

après ce moment d'égarement, otsoa repose ses yeux sur l'inconnue. « je m'appelle otsoa. » elle se présente pour chasser le grand noir de son esprit. ce dernier est attaqué par des pensées nocives. la grise sait qu'elle doit penser à autre chose, mais passer à l'action lui est difficile. un pauvre sourire vient étirer ses lèvres pour masquer son embarras.

En un si court moment de présentation la Reine a l'impression d'avoir déjà parfaitement cerné le personnage. Il n'y a pas de mal Otsoa. La rassure t-elle calmement. Je suis Isildure.

isildure ? ce nom sonne bien mais otsoa se tait. elle n'ose jamais faire de compliment, ayant peur d'embarrasser autrui. elle essaie de se détendre, d'atténuer sa méfiance. cette inconnue n'est pas méchante, d'après l'analyse de la grise. « vous faisiez partie de l'exode ? » elle parle de la migration, se demandant si la noire est une native d'ici ou comme elle, elle vient des anciennes contrées dominées à ce jour par les hommes.

cela lui ravive de vifs souvenirs. ils sont brefs mais assez pour apporter la confusion dans la tête de la jeune grise. elle calcule le nombre de fois qu'elle a subi la puissance des bipèdes, qui l'a fait s'exiler vers d'autres terres. otsoa comprend qu'elle ne sera jamais en sécurité, quelque soit le monde où elle vivra. elle n'a pas lâché son regard de la noire. elle espère que celle-ci ne lui a pas encore répondu, sinon elle va être obligée de lui faire répéter.

Effectivement. Grogne la jument. C'est aussi ton cas je présume ? Le regard pesant de la grisette lui fait brusquement tourner la tête, elle plante son regard polaire dans le siens. Isildure est t-elle si intéressante ? Elle n'apprécie pas qu'on l'observe plus qu'elle ne le fait. Elle n'apprécie pas être dévisagée comme une inconnue, comme une sauvageonne sortie de nul part. La brune fixe avec insistance Otsoa, histoire de la mettre mal à l'aise.

et cela marche. le poids du regard de la jument pèse sur otsoa. l'effet est radical, elle détourne les yeux vers le paysage. « je m'excuse.. » elle se sent obligée de demander le pardon pour la gêne occasionnée. « j'ai perdu tous les repères. vous savez où on se trouve par rapport au nord ? » son regard ne rejoint pas celui de isildure et continue à fixer le lointain comme si elle était attirée par quelque chose dans l'horizon.

Elle s'excuse ? Quelle politesse. Ça ne déplaît pas à Isildure ; la jument est pardonnée. Très au Sud. Si tu continues par là tu débarqueras aux Sables. Pour qu'Otsoa puisse la croire sur parole, elle reprend. La température nous le montre bien. Effectivement, le climat certifie ses dires : chaud & sec.