❣ Missing

NELRYA

Nelrya ne se rappelait pas être passée par là pour s'aventurer hors des frontières du territoire du Nord. Elle tentait d'y retourner mais visiblement, elle avait du se tromper de chemin quelque part. La nuit avait commencé à tomber, et elle était complètement présente lorsque ses petits sabots foulèrent du sable. Cependant ses yeux ne voyait que cette eau incroyable, qui scintillait de milles diamants, et qui illuminait ses iris d'un bleu magnétique.

(Cooool avec tonton )
 
Nelrya approche de l'eau, comme attirée inexorablement vers elle. Elle la fixe sans pouvoir en détacher son regard, on aurait presque pu penser qu'elle était hypnotisée. Subjuguée, la bouche légèrement entrouverte marquant toute son admiration, la pouliche s'immobilisa à l'orée de l'eau, sans oser y faire pénétrer l'un de ses petits sabots. Elle ne remarqua même pas l'étalon non loin d'elle.

 
Du mouvement dans la périphérie de champ de vision finit par enfin lui faire lever la tête et la tirer de sa fascination pour l'eau scintillante. Elle lève son visage innocent et fixe ses pupilles bleues sur l'étalon d'or charbonné. Nelly se captive d'un rien et reste émerveillée sur sa robe quelques instants, avant de sourire délicatement à l'inconnu qui avançait vers elle. « Bonjour. » le salue t-elle poliment.

Incarnant l'innocence même, Nelly ne comprend pas et n'interprète pas son attitude menaçante et ses mises en garde. Mais tout de même inquiète par l'inconnu de part son comportement étrange, elle avance de quelques pas vers lui, reprenant de sa voix douce : " Vous allez bien monsieur ? " Elle regarde partout autour d'elle, et ne voit personne d'autres qu'eux deux.

Cela se passe très vite, trop vite. Le coup fuse et touche sa cible. Nelly ne s'y attendait pas, elle ne s'y serait jamais attendu. Bien trop douce, bien trop innocente, bien trop … Naïve. C'était la première fois qu'elle faisait face à une telle violence, et d'autant plus à son propre égard. Elle ne parvient pas à encaisser le choc et tombe au sol, sentant déjà sa pommette gonflée et apercevant de fines gouttes de sang perler sur le sable, auxquelles viennent se mêler des larmes incontrôlables. Tétanisée par un mélange de stupeur et de peur, elle n'ose pas bouger, ni même essayer de se relever, de peur de recevoir un nouveau coup inattendu. La douleur la transperce. Mais petit à petit, deux nouveaux sentiments se mêlent aux autres. L'amertume de l'injustice et la colère. Elle relève ses petits yeux mouillés vers l'inconnu, le fixant quelques secondes, le souffle court, tentant de ne pas céder à la panique. Elle finit par lui lancer du sable à la figure, espérant l'aveugler pour fuir.

En voyant qu'elle a atteint sa cible, Nelly n'attend pas une seconde de plus pour se relever et déployer ses longues jambes pour prendre la poudre d'escampette. Elle se laisse aller à sa peine et sa colère, les larmes obstruant sa vision. Elle manque plusieurs fois de tomber, mais l'envie de partir loin, très loin, de cet individu semble être plus fort que tout, elle se rattrape de justesse à chaque fois. Elle l'entend prendre sa suite et crier après elle, son cœur s'emballe. La pouliche pie ne comprend pas ce qu'il dit, sûrement qu'il lui veut encore du mal. Il risque de vite la rattraper, elle doit trouver une cachette. Là, à la lisière de la plage, une multitude de petits bosquets. Elle se dirige désespérément vers eux et se jette à l'intérieur, s'écorchant la peau au passage avec les petites branches, et tente de calmer sa respiration et ses pleurs pour qu'il ne la repère pas.

Nelly se tapit dans les branchages, et essuie ses yeux larmoyants contre son antérieur. Elle renifle bruyamment une dernière fois et ferme les yeux, pour se concentrer sur sa respiration. Elle expira lentement par la bouche, et seulement lorsqu'elle fut certaine de ne pas repartir en pleurs, la petite pie rouvrit les yeux. Elle réprima un hoquet de surprise lorsque ses prunelles bleues tombèrent sur la silhouette dorée de l'étalon de l'autre côté du bosquet. Il l'avait retrouvé. Décidément, elle n'était pas très douée pour se cacher. Mais peu importe. Sans qu'elle ne contrôle quoi que se soit, ses membres tremblent. De peur ? Peut être. Les mots de l'inconnu parviennent à son oreille. « Non, vous êtes toujours là. » assène t-elle, de sa voix pourtant douce. Elle fut une nouvelle fois déstabilisée par la colère qui l'envahie brusquement. Comment devait-elle réagir ? Elle n'eut pas le temps d'y réfléchir, les mots franchir ses lèvres sans qu'elle ne puisse les controler, eux non plus. « Aller vous en !! Partez ! » ordonna t-elle dans des cris, sa voix n'ayant plus rien de doux brusquement. Elle s'en voulu presque aussitôt, cela ne lui ressemblait pas. Son regard croisa brièvement celui du mâle, mais elle ne bougea pas pour autant de sa " cachette ".