Spleen

« Tu as bien fait. » répond-il très vite, pour couper court à toute once d'hésitation qu'elle pourrait ressentir. Sur le moment, Oroszlàn s'en fiche de savoir qu'il va souffrir, après. Il n'est plus à ça près, de toute façon. Il la laisse s'éloigner, lui laissant un peu d'intimité, tentant de s'enlever de la tête l'image d'Elune au sol. Froide. Morte.
Quand elle revient, il tourne la tête vers elle. « Je ne dirai rien à Maddie et Red. »

La petite blanche sourit à son ex-amant, avec douceur. Elle n'a pas envie de le quitter. Mais son temps est compté. Et Moon compte bien profiter au maximum de ses derniers instants avec lui. Alors elle retourne se blottir contre lui, pour cacher les larmes qui montent, menaçant de se déverser sur ses ganaches dans un flot incontrôlé. Merci ... Souffle-t-elle, reconnaissante. Pourras-tu leur dire que je les aime ?

Il la serre contre lui lorsqu'elle vient blottir son corps frêle contre le sien. Il veut lui donner toute la chaleur dont il est encore capable d'éprouver, pour la réchauffer, une dernière fois. « Je leur dirai... »

La jument sussure un Merci à peine audible et se blottit un peu plus contre l'Argenté.
Son contact lui a manqué. Cruellement.

Sa gorge est nouée. Quand devra-t-il lui dire au revoir ? Il sait que ses démons se nourriront de cette nouvelle perte. De cette nouvelle culpabilité qui germe doucement en lui, comme une épidémie.

Moon relève les yeux vers lui. Tu me fais visiter ce nouveau Nord ? Lui demande-t-elle, doucement. Changeons de sujet. Vite.

Oui, vite. Il acquiesce simplement, se détachant un peu d'elle. « Oui, mettons-nous en route. Nous ne sommes pas très très loin. » Il commence à marcher, avant de s'arrêter quelques pas après, s'assurant qu'elle suit. Il ne veut pas la brusquer, ne sait pas comment agir face à sa maladie. « Pour moi, il ne vaut pas notre ancien chez-nous. » confie-t-il d'une voix plus basse.

Je te suit dans ce cas Et elle lui emboîte le pas, dans un cours silence. Elle a hâte de découvrir ces terres qui désormais accueillerons sa famille. Même si elle devra les quitter sous peux, elles aussi. Mais autant ne pas y penser. Un petit rire lui échappe. Allons allons Oros' ... je suis certaine du contraire. Tu n'as certainement pas encore trouvé ce petit truc qui te fera les aimer. Avec douceur, la blanche lui met un petit coup d'épaule, osseuse. Ça viendra va, tu t'es bien fait à ma présence et à mon caractère de chien, tu vas bien arriver à te faire à ces nouvelles terres .

Il laisse échapper un sourire légèrement tendu. Cette conversation lui échappe, elle est étrange, comme déplacée. Il a l'impression, déjà, de parler à un souvenir. « Ton caractère est bien facile à côté du mien, voyons ! » fait-il avec un petit rire. Elle aurait été si déçue de voir ce qu'il est devenu... Il garde le pas, ne voulant pas la presser en prenant une allure supérieure.

Moon jete un regard en coin à l'Argenté, accompagné d'un sourire amusé. Vraiment ? Lui répond-t-elle, amusée. Ce n'est pourtant pas le souvenir qu'elle a de leurs années de vie commune. Tu es sûr de ce que tu avances ? D'eux deux, elle a toujours été la plus ... spéciale.

Mais les années sont passées, et elle découvrirait bien d'autres choses dans le caractère du Lion, aujourd'hui. Bien d'autres visiteurs. Il se contente néanmoins d'un sourire. Pas besoin de s'embarrasser avec ça. « Sûr et certain ! »

Un petit rire s'échappe des lèvres cendrée d'Elune, tandis qu'elle continue à suivre l'étalon, un peu nostalgique.

Peu à peu, l'herbe cède la place aux roches et la terre se fait plus humide. La neige commence à apparaître, et le vent se fait plus frais.

L'air frais qui leur parvient du Nord à mesure qu'ils se rapprochent rappelle de magnifiques souvenirs à la petite jument. La voici enfin rentrée.

(On fais quoi on fais une suite ou on continue ici ?)

on peut continuer ici si ça te va ?

L'étalon contemple la grande étendue enneigée. Un vent mauvais et froid vient les cueillir directement à leur arrivée, mais il y parait insensible. Par instinct, il se rapproche un peu plus d'elle, comme s'il pouvait faire barrage de son corps contre le froid, comme s'il pouvait faire muraille entre elle et sa maladie. « Nous voilà dans la Taïga. Il y a quelques caribous, parfois, mais généralement c'est un espace vaste. Et vide. »