• electric soul

PAVLOVE
Pavel dort, Pavel ronfle. Ses poumons poussent sa cage thoracique en un doux grondement, prenant soin de ne pas réveiller le petit qui dort. Ses oreilles balayent parfois les mouches qui veulent l'accompagner dans son somme. Le petit prince n'ouvre pas un oeil, il sait qu'il ne craint rien ici.

SOLGÄRD.

Il ne craint rien, parce que je veille sur lui, ouais ! J'aimerais bien lui faire comprendre qu'il doit se méfier un peu du monde extérieur, mais bon, j'étais un peu comme lui à son âge. Et faut dire que je me sens pas trop dans la peau d'un père, moi qui aies encore tellement l'impression d'être un enfant, parfois. Je le regarde dormir en restant caché, observant mon fils presque amoureusement

Un regard se fait pesant, Pavel grogne, ses naseaux frétillent et finalement il ouvre un oeil, apercevant son père. Lentement le poulain sort de sa torpeur et relève la tête. « Tu n'as pas besoin de me surveiller Papa, je suis grand maintenant » Dixit l'enfant de quelques mois. Son assurance impressionne souvent tant elle est démesurée.

Je me laisse aller à rire parce que bon dieu, il est un savant mélange entre Zohra et moi ! Absolument sûrs d'eux-mêmes quoi. Je me rapproche un peu de lui, mimant la surprise. « Te surveiller ? Mais.. je te surveille pas voyons ! Je ne savais même pas que tu étais là, je passais juste comme ça »

Pavel plisse les yeux, il ne répond pas aux rires de son père, parfaitement sérieux. « Donc tu ne t'inquiètes pas d'où est ton fils ? Quel mauvais père tu fais ! » L'enfant est taquin, il pourrait rendre fou n'importe qui, ses parents en premier lieu. Son père est plus doux que sa mère, il supporte mieux ses infâmes jeux où il cherche simplement à se contredire.

En effet, moi je suis le bon papa à qui on peut demander n'importe quoi et faire tourner en bourrique sans que je ne m'énerve Même si Pavel en profite très souvent, il faut l'avouer. Je fais mine de redevenir sérieux, hochant la tête avec un air honteux. « Oui en effet, je suis vraiment le plus méchant des pères »

Pavel est content de voir qu'il marche dans son jeu - sans penser qu'il fait semblant -, il croit vraiment avoir un pouvoir de manipulation. Alors il s'approche de son père après s'être redressé en vitesse et pose ses naseaux sur les siens. « C'est pas grave tu sais, je t'aime quand même Et Mère aussi j'imagine » Il rajoute ce bout de phrase comme pour lui signifier que Zohra préfèrera toujours Pavel à Solgärd. C'était si évident dans sa petite tête à Pavlove qu'il était le centre du monde, le centre des attentions, le centre des émotions. Tout le monde l'aimait par-dessus tout.

Je serai presque jaloux, si ça n'était pas mon propre fils, que quelqu'un clame ainsi l'amour de Zohra. Mais bon, j'essaie de faire des efforts ¬¬ Je le prends contre moi, avec un sourire. « Moi aussi je t'aime, Pav. » Je lui fais un clin d'oeil et le décale un peu de moi pour pouvoir trouver son regard. « Alors, raconte-moi un peu les news, tu as fait des rencontres ? »

Pavel se laisser aller contre son père même s'il finit par grimacer, les enfants ne sont jamais friands d'affection. Pour l'enfant c'est une perte d'énergie. Plus tard il comprendra à quel point ces moments-là comptent. Puis il secoue la tête de gauche à droite. « Négatif patron ! J'évite de croiser des gens. Ils ont l'air bêtes, je les aime pas » Balance le jeune naïf avec son air hautain et suffisant.

Cet air, il le tient de Zohra à coup sûr, parce que c'est loin de me ressembler d'être comme ça, moi qui aime tout le monde « Ils ne sont pas tous bêtes, voyons » essayé-je de lui faire comprendre, avec un ton plein de douceur.

Pavel hausse les épaules, son père est trop gentil parfois. « Peut être, mais ils n'ont pas l'air aussi cools que moi ! » Voilà, cette phrase était certainement plus juste. L'enfant a du mal parfois à formuler son ressenti, ce sentiment de supériorité.

Je décide de céder (comme toujours) et d'acquiescer à ses paroles. Je serai réellement un mauvais père, de toute façon, que de contredire mon fils sur le fait qu'il est le meilleur. « Eh bien peut-être en trouveras-tu certains qui te feront changer d'avis et qui seront presque aussi cool que toi ! »

Les paroles de son père sont censées, drôlement intelligentes même. Pavel n'a pas encore eu le temps de penser à tout et certainement pas à la possibilité que quelqu'un soit aussi cool que lui. A part Mère. « Et comment je fais pour les trouver ces personnes chouettes ? Je dois me coltiner tous les pas-chouettes pour trouver les chouettes ? » Olalah, ça s'annonçait barbant ! Mais si son père lui donnait des conseils, Pavlove se devait d'au moins essayer de les respecter.

Je hoche la tête plusieurs fois. « C'est exactement ça figure-toi ! Comme ça, quand tu trouves une personne chouette, tu as le sentiment qu'elle est exceptionnelle ! »

zohra

Et t'égorge les pas chouettes, pour ne plus avoir à les croiser ensuite J'en ai toute une liste, si tu veux t'entraîner Après son sport matinal - surveiller ces putains de frontière sans qu'un con n'y fasse pipi par exemple - elle rejoint sa petite famille dans leur cocon rien qu'à eux. Cette île, c'était celle des privilégiés. Moi j'ai trouvé Solgärd chouette, enfin, lui il m'a trouvé chouette avant moi. Du coup on a fait un bébé. Parfois c'est comme ça. Mais les chouettes, ça se voit tout de suite qu'ils sont chouettes ... genre toi, Pavlovinou, si quelqu'un te dit que t'es pas chouette, pas c'est que lui il est pas chouette. ABUS DE CHOUETTE, Zohra a la langue trop pendue après sa patrouille.