✦ electric think

Bailey fait face au lac, le vent s'étant levé légèrement, emmêlant ses longs crins noirs et ondulés sans qu'elle ne s'en offusque. Son regard est tantôt porté sur l'horizon, puis son reflet, et finit son parcours sur les nuages qui se regroupaient dans les cieux. La pluie était à venir.

(ouep !)

Le vent lui apporte une odeur méconnue et lorsqu'elle porte son attention dans la direction donnée, son regard se pose sur une bien jeune silhouette masculine. Le petit l'observe et elle décide alors de se joindre à lui. Bailey regarde avec attention ses constructions, qui lui arrache un sourire. Elle lâche un sifflement impressionné. C'est joli ce que tu fais ! Tu as besoin d'aide ? Avant qu'il ne réponde, elle relève la tête pour observer les alentours, voir si la mère du petit pouvait être dans les parages. Ta maman n'est pas là ?

Une certaine assurance et maturité se dégageait de lui, et surprise, elle faillit se laisser déstabiliser mais se contenta d’hocher la tête, un léger rictus amusé bordant ses lèvres. Elle s’avance vers le tas de bois qu’il lui avait désigné. Bee ne fut pas choqué de le savoir seul, si sa mère l’avait jugé assez débrouillard pour, certainement qu’il l’était. Elle aussi laissait de la liberté à sa fille, même si parfois c’était encore un peu difficile, cette peur viscérale au ventre qu’il lui arrive quelque chose.
Elle fait mine de réfléchir, fait mine de ne pas savoir quel bois choisir. Peut être que toi tu peux m’aider ? J’ai jamais fais ça.

Bailey ne faisait pas seulement mine de s'intéresser, elle le faisait réellement, comme si au final ce n'était pas elle qui distrayait l'enfant mais l'inverse, et dieu seul savait combien elle en avait besoin.
Elle analyse avec attention et minutie et finit par choisir un morceau de bois plus large que long et le pousse à l'écart du bout des naseaux, attendant la suite des instructions.

Bee hoche vigoureusement la tête une nouvelle fois, et se remet à la tâche. Elle choisit avec rigueur ses morceaux de bois, les empilent les un sur les autres, et alors qu'elle pensait mettre la touche finale, tout s'écroule brusquement. L'ultime morceau de bois encore dans la bouche, elle observe son œuvre détruite de manière décontenancée.

Elle fait une petite moue contrite lorsque le ton du poulain se fait réprobateur, agacé aussi peut être. Bee est déçue de ne pas être parvenue jusqu'au bout de sa sculpture, et elle se serait remise au travail si il ne l'avait pas légèrement de court. Elle ouvre la bouche pour répondre mais rien ne lui vient. Depuis combien de temps n'avait-elle pas lâcher prise et fait quelque chose qu'elle aimait faire ? Longtemps. Très longtemps. Trop longtemps. Tellement qu'elle ne parvient même pas à se souvenir. Et puis un souvenir finit par émerger. Faire la course !