Talk to me. # P

Surprise, mais elle avait touché dans le mille. Léïne ne pouvait pas esquiver le regard de la rousse. Bien vu. Lâcha-t-elle, sans émotion avant de reprendre. J'ai été avec un ami, mais il y avait un truc de spécial ce jour, je me sentais comme une autre, et lui aussi... On s'est laissé embarquer dans une danse mais... Le blocage de la peur du jugement ? Eh oui, c'était ça, mais fallait bien qu'elle finisse. Pheonix savait très bien qu'ils n'avaient pas fait une partie de cartes à la fin. On a eu un rapport non protégé, et j'ai peur quoi.. Avoua-t-elle, quittant le regard de la jument pour finir sur le paysage.

C'était loin d'être dans l'optique de tout déballé comme ça a une inconnue pour Léïne mais toutes ces questions fusaient en elle un doute énorme, et un stress incontrôlable. Soulagée que la jument l'enlace avec aucun jugement, un léger sourire était apparu sur les lèvres de l'ébène.Oh... Ça me soulage, merci beaucoup... Mais là n'était pas son interception, c'était les dernières questions de la jument, baissant les yeux, un peu honteuse. Elle remonte au fur et à mesure son regard vers elle. Et bien, il s'appelle Ghanan. Je l'aime bien en ami, mais il n'y a rien de plus quoi.

Les chaleurs de la jeune jument arabe étaient encore bien présentes, signe qu'elle n'aurait pas de poulain. Tant mieux. Mère à un si jeune âge... Encore faut-il que la mère survive! «Ce n'est rien.», lui assura-t-elle. Cependant, elle se sentit un peu mal de lui avoir posé plus de questions et de la rendre un peu mal à l'aise. Elle se sentit aussi mal d'avoir le ventre noué en entendant le nom de l'étalon. Ghanan. Elle le connaissait et... Entre eux aussi il s'était passé quelque chose, mais ce n'était pas allé trop loin. N'était-elle donc pas la seule à qui il avait caressé les flancs avec ses naseaux? «D'a-d'accord. C'est peut-être mieux ainsi.» Non, mais tu te rends compte de ce que tu dis? Tu es réellement blessée d'entendre cela? Peut-être bien que si.

Cela lui importait peu, sauf que la réaction accompagnée du bégaiement sur les dernières paroles de la rousse donnait une quelconque curiosité à l'ébène.Oui, c'est mieux ainsi.Elle lui laissa un léger sourire, essayant de se fouiller un chemin pour en savoir un peu plus. Il s'est passé quoi avec lui? Je suis là pour t'écouter aussi. Léïne donna un léger coup de naseau sur l'encolure de la rouquine, voulant la mettre à l'aise à son tour.

La voilà rouge jusqu'à la pointe des oreilles. Heureusement qu'elle n'est pas blanche! Elle gratta nerveusement la terre du sol aride du bout du sabot. Y avait-il seulement quelque chose avec lui? Elle ne savait pas si elle devait oser y croire ou pas. Et maintenant que Léïne lui avait tout dit, il fallait qu'elle le fasse à son tour, pas vrai? «Rien d'important, sans doute. Juste... Je sais pas trop en fait.» Oh, oui tu le sais très bien.

Elle est pas schyzo' aufaite

Je suis là si tu veux, je te jugerai pas non plus.Malgré tout, Pheonix n'avait rien fait de mal pour avoir attiser la jalousie de Léïne car celle-ci ne ressentait rien, aucune émotion à part de l'empathie envers la rousse. Elle tend alors l'encolure vers la jument, preuve qu'elle pouvait lui faire confiance.

Elle savait qu'elle pouvait faire confiance à Léïne, mais elle avait peur. Peur qu'elle soit jalouse, peur qu'elle lui en veuille. C'est ce genre de peur qu'elle ressent. Pas la peur des hauteurs ou de quelqu'un, mais des sentiments. De ses sentiments surtout. Parce qu'elle ne sait pas non plus ce qui s'était passé entre eux et dans son coeur. L'aimait-elle ou ce n'était qu'une folie qu'elle avait fait avec lui? Ce n'était pas allé aussi loin qu'entre l'ébène et Ghanan, mais c'était si... Passionnel et... Comment le décrire? «Je... Il était charmant avec moi. Il m'a offert ceci (elle montra la pierre bleue éclatante derrière son oreille, juste à côté de sa plume rousse) et je lui donné une plume que j'ai attaché à ses crins. Puis, il posé ses naseaux sur moi et m'a massé un bout de temps. Et... on s'est embrassé.», expliqua-t-elle, mi-rêveuse, mi-gênée. Mais que ça faisait du bien de parler de ça à quelqu'un! «Jamais personne ne s'était intéressé à moi comme ça et je ne savais pas quoi faire alors je ne bougeais pas, je le laissais faire. Mais le problème c'est que... je ne me suis pas reconnue, je ne sais plus quoi penser, quoi ressentir.», avoua-t-elle pour se confier. Car même une guérisseuse peut avoir besoin de se vider le coeur et de recevoir des conseils.

Léïne ne ressentait pas cette sensation de ' jalousie ', à vrai dire, elle avait elle aussi dérapé, mais l'ébène avait observé les traits de visage de Pheonix, ils avaient changé pendant un court instant. Je suis personne pour jugé Pheonix. L'ébène se stoppa, observant une quelconque réaction mais elle reprit aussitôt. Tu t'es senti désiré, comme toutes juments, je n'ai pas la science infuse mais tu es quelqu'un de bien Pheonix, et tu as bien réagi..
tout le contraire de moi à vrai dire. Marqua-t-elle, baissant légèrement les yeux. Un peu honteuse, elle avait l'impression de s'être autodétruite.

Elle ne pensait pas avoir bien réagit. Elle avait laissé une mauvaise vision de son être dans l'esprit de l'étalon. Elle ne voulait plus commettre ce genre de fautes. Mais alors qu'elle s'accusait, elle se senti mal pour Léïne. La jeune jument avait fait une plus grosse erreur qu'elle. Encore heureuse qu'il n'y ait pas tant de conséquences. «Ne dis pas ça. Tu t'es laissée emporter, c'est tout. Mais au moins, entre toi et lui il y a de l'amitié. Je crains bien que moi j'ai tout gâché. Je lui ai montré ce que je ne suis pas. Il ne me reconnaitra peut-être jamais pour ce que je suis vraiment.»

Justement Pheonix !S'exclama-t-elle, avant de reprendre en plongeant ses yeux sombres dans ceux de la jument. Tu t'es pas laissée, tu as montré ton vrai caractère. Pas celle qui accepte tout ! Avoua-t-elle, se visant elle-même par la même occasion. Après tout, c'est vrai. Pheonix n'avait pas l'air méchante, et elle avait bon fond aux yeux de la louve ébène.

La rebelle ne pensait pas ainsi. «Pas tellement. Je l'ai laissé faire, contrairement à ce que j'aurais du faire. Je crois que nous nous ressemblons beaucoup.»

C'est à dire?A vrai dire, elle n'avait pas totalement compris, mais elle reste curieuse, encore et encore.

Leur coeur serré, elle se força à répondre. «Toutes les deux, nous avons dansé. Avec le même. Et ça s'est mal fini dans les deux cas.»

Prenant en compte sa réponse, la louve s'approcha d'un pas rassurant vers la rousse avant de venir l'enlacer, silencieusement. Les mots n'était pas maîtrisé par Léïne, mais ses gestes représentait les mots.