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Il comprend difficilement ce qu'il se passe. Il regarde autour de lui, où tu n'es plus là, et il vous voit, vous deux, plus loin. Il se sent un peu à l'écart, un peu exclu, comme si on le mettait volontairement de côté – ce qui est le cas. Loin de s'imaginer que c'est pour que ses jeunes oreilles n'entendent pas ce que vous dîtes, il pense qu'il repousse les autres. Il s'approche d'une source, tranquillement. L'enfant observe son reflet. Pourquoi est-il si pâle ? Pourquoi ses yeux semblent presque transparent ? Pourquoi sent-il que quelque chose cloche ?

Huumm, Gwen est présentement absente, donc je crois qu'on peut lentement continuer sans elle jusqu'à ce qu'elle revienne, non?

Elle n'a pas conscience qu'il se sent exclus. Et ce n'était vraiment pas son but. Voyant que Redjim ne semblait pas vouloir du mal à Salem, elle se déplaça subtilement de manière à pouvoir garder un oeil sur le jeune. «D'accord. Moi c'est Phoenix. Je suis guérisseuse, c'est pourquoi j'étais là pour assister Lövojka.», annonce-t-elle. Elle se rapprocha doucement du poulain qui regardait son reflet dans l'eau. «Ça me rassure de savoir qu'il a de la famille ici.», dit-elle à l'intention de l'oncle de Salem. Elle se penche à son tour au-dessus de l'eau, près du nouveau-né. «Salem? Voici ton oncle, Redjim.», lui dit-elle doucement pour ne pas le sortir trop brusquement de ses pensées

je pense oui



L'enfant relève lentement la tête, détachant ses prunelles claires de son reflet pour le poser sur toi. Il te dévisage lentement. Pourquoi avez-vous tant de couleur sur vous et pas lui ? Il se pose mille questions mais seulement dans la tête. Il ne les posera pas. Pas maintenant. Ses yeux suivent tes paroles, comme si elles étaient des flèches, des guides fantômes. Ses iris se posent donc sur toi, ledit oncle. C'est quoi exactement, un oncle ? « D'accord.. » répond pourtant docilement l'enfant.

Il n'a pas l'air aussi enjoué que tout à l'heure. Ou peut-être se fait-elle des idées. «Qu'y a-t-il, Salem?», demande-t-elle dans l'oreille du poulain blanc. Elle est légèrement inquiète. Son attitude semble soudainement changée. Il a l'air troublé par son apparence, alors qu'il est simplement différent. Et pourquoi pas? À quoi bon être tous pareils? À quoi bon être dans les normes de la conformation?

Mais Salem ne te répond pas. Il garde les yeux un peu dans le vide, jusqu'à-ce qu'il sente tes yeux, à toi « l'oncle » posés sur lui. Il tressaille de tout son long, se sentant lié à toi sans savoir pourquoi et comment. Et c'est effrayant, pour un enfant. Une lueur de panique traverse ses yeux clairs, comme une trace-fantôme, et de nouveau il pose son regard dans le tien, guérisseuse. « Qu'est-ce que.. qu'est-ce qu'il va se passer, maintenant ? » Si tu n'es pas sa maman, et qu'il n'a pas été présenté comme un papa, alors avec qui va-t-il aller ? Est-ce qu'il va se retrouver tout seul ? Il vous regarde, tour à tour, incertain, si fragile encore. Toujours fragile, à jamais. Ses prunelles reflètent ses inquiétudes. Est-ce que vous allez me laisser ?

Et maintenant, c'est tout? L'inconnu il va partir avec le poulain et elle devra faire comme si rien de tout ça ne s'était passé? Non, elle ne peut pas. Ou alors elle ne veut pas. Elle qui n'aurait souhaité que cela quelques instants plus tôt rechigne à le laisser partir. Non pas qu'elle veut en prendre le contrôle ou quoique ce soit du genre, mais elle s'est quand même attachée à l'orphelin. Elle aimerait garder un oeil sur lui, savoir qu'il va bien. L'alezane ouvrit la bouche pour protester, mais un simple «Je...» n'en sortit, le regard dans le vide. Une lueur de tristesse et de désespoir y fit son apparition. L'air obligé qu'affichait le mâle ne la rassurait pas non plus. Puis, elle reporta son attention sur le poulain qui semblait vraiment inquiet. Elle se rapprocha de lui et l'étreignit pour le rassurer, ou pour qu'elle puisse se consoler, à voir. Elle ne répondit rien quand elle se recula et son regard se perdit dans le vague. Déchirée, voilà comment elle se sentait.

Euh, ben je me permets, en espérant ne pas me faire frapper ( )

Un devoir. La charge d'un enfant n'aurait jamais à être vue ainsi. Et elle n'attend aucun remerciement/paiement/etc. Mais oui, il y a un os. Et bien qu'il ne soit pas agressif et que Salem a une grande famille, quelque chose la bloque. Et il faut qu'elle le fasse savoir. Pourquoi aurait-elle à se la fermer? Elle n'a rien à perdre dans cette situation. "Non. Y'a effectivement un truc qui va pas. Je me suis pris un bon coup pour tenter de le protéger. Et je suis bien contente d'avoir réussi. Et quand Lov est partie et que la seule qui aurait du avoir l'instinct maternel a disparu, j'ai été là pour prodiguer les premiers soins à Salem. Et là je dois faire comme si rien de tout ça ne s'était passé, le regarder partir et oublier?" À ce qu'elle sache, elle n'avait été irrespectueuse. Elle avait le droit de s'exprimer.