• Se noyer dans l'existence et revenir à la surface, renaissance.

Jiyuu ? ne peut-il s'empêcher de répéter d'un air interloqué. C'est chelou. claque t-il, plus pour lui même, comme une pensée s'étant échappée d'entre ses lèvres mais dont il se moque des retombées. L'appaloosa en hausse même les épaules avec nonchalance, au fond, il s'en fout.
Il fait quelques pas dans l'eau, le mouvement de l'eau sur ses muscles endoloris le soulage, légèrement. Et qu'est ce qu'il t'amène sur nos beaux territoires ? Il était réellement curieux de le savoir, mais on sentait toute l'ironie et l'amertume liées à l'évocation de ses terres natales.

Alors qu'il continuait son petit manège dans l'eau, il s'immobilise brusquement et fixe son regard sur l'alezane. Je suis né au Sud, c'est chez moi et ça restera chez moi. Rien à foutre qu'Akan soit pas sorti du bon vagin et qu'il n'ait pas eut de terres en héritage et qu'il sache pas gérer sa frustration, rien à foutre qu'ils soient venu en bande alors qu'on était que deux, rien à foutre d'avoir perdu mon oeil et d'être dans un sale état. Je vais me refaire, et quand ça sera fait, ils retourneront tous se chier sur les pieds chez leur mère. Il crache dans l'eau pour montrer toute la haine qu'il pouvait voué à chacun des visages qui étaient présents aux Sables lors du combat, qu'ils aient participé ou non. Il se remet en mouvement, la mâchoire si serrée qu'il eut du mal à reprendre la parole. Et qu'est ce qui a fait que tu es partie de je n'sais où pour te perdre ici ?

Elle lui fait un peu penser à Phoenix, avec son caractère semblant inflammable. Un rictus malicieux s'empare brièvement de ses lèvres avant de disparaitre aussi vite qu'il était apparu. On a tous une définition bien à nous de l'enfer. Quelle est la tienne ? Son enfer n'était pas forcément le sien. Mais il avait du la marqué pour que s'assombrisse ainsi son regard. Il l'observe, il observe et analyse toujours. Il finit par arquer un sourcil, un brin provoquant, un brin insolent. Tu vas rester plantée sur la berge ou tu vas me rejoindre ? J'vais pas te manger. Du moins, pas tout de suite. ajoute t-il avec un sourire effronté. Peu à peu il se détendait et retrouvait ses bonnes vieilles habitudes.

Il l'écoute avec attention, une oreille tournée vers elle. Avait-elle vécu toutes ces choses ? Il s'interroge. Son oeil glisse vers elle, ainsi il remarque qu'elle approche. Il n'arrête pas pour autant son manège, serrant parfois les dents lorsque le courant se heurte à lui, même si cela reste plus ou moins doux. Il finit par afficher un rictus amer. Ce n'est pas l'enfer, c'est simplement la vie... rétorque t-il. Et cette version de la vie, il l'assènerait lui même pour se venger.

Il ne l'avait pas vu autant approcher, et lorsqu'il fait demi tour pour continuer ses allers et venues incessant, il écarquilla légèrement les yeux en voyant que la distance entre eux assez considérablement diminué. Il s'était laissé surprendre. Cela le fait légèrement rager contre lui même et rabat un peu ses oreilles en arrière en maugréant dans sa barbe.
En refaisant demi tour, il l'aperçoit observer le cours de l'eau et il finit par s'immobiliser à sa hauteur, à une distance respectable, pour eux deux. Hook observe à son tour, restant silencieux quelques instants. Puis il finit enfin par reprendre la parole. Si la vie c'est l'enfer et que l'enfer est la vie, soit donc un démon. Il tourne la tête vers elle, pour l'observer, elle.

Hook hausse les épaules avec nonchalance. Alors soit le diable. Tu n'auras à vendre ton âme à personne et tu seras reine des enfers, la vie et ses multiples facettes n'auront plus d'impact sur toi. Ô qu'il était mal placé pour parler le roi déchu. Au jour d'aujourd'hui, il n'avait qu'un principe : oeil pour oeil, dent pour dent. Il façonnait la vie à ses humeurs et ses envies, mais il faisait surtout et toujours en sorte de ne pas se laisser bouffer, toujours rebondir.

Hook lève les yeux au ciel sans répliquer, n'étant pas d'accord avec ces propos. La neutralité, c'est une façon masquée de ne pas se mouiller. rétorque t-il sans la quitter du regard. Elle pourtant, continue d'observer l'eau. Son regard passe de l'eau à ses pieds à elle, d'elle à l'eau à ses pieds. Suis moi. souffle t-il en se dirigeant vers la berger opposée à celle d'où ils venaient.

Au moins, elle le reconnaissait, bien qu'il se soit plutôt attendu qu'elle réplique à ça. Il ne savait pas trop sur quel sabot danser avec elle. Qu'importe.
Il s'engouffre dans la paroi rocheuse, grâce à un sentier, difficilement visible si on ne connaissait pas son existence. Il ne vérifie pas tout de suite qu'elle le suit, il ne le fait qu'au bout de quelques minutes, après avoir déjà bien avancé dans le sentier étroit et sombre. Bientôt, une lueur pointe à l'horizon, la fin du tunnel. Tu veux voir un truc cool ? demande t-il avec malice.