▵La traque

S O S H A N

Une piste. Tel un prédateur traquant sa proie jusqu'à ce que l'épuisement l'emporte sur sa volonté, l'étalon rabicano suivait une odeur entêtante qui s'était insinuée jusqu'à ses naseaux. Cela avait commencé dans ces drôles de galeries marquées par les bipèdes sur les murs, pour l'acheminer jusqu'ici, une drôle d'île trônant seule sur un lac. L'atmosphère était humide, les nuages étaient drôlement bas, créant une atmosphère pesante et angoissante... Mais pas pour lui, il y était plus qu'à l'aise.

Otsoa est seule. La solitude la ronge. Quand elle sent l'odeur d'un étalon, son envie de le rejoindre l'enivre. Elle reste hésitante, sur la réserve. Au loin sa silhouette se dessine. L'île où elle se trouve aborde une colline où la jument grise est à sa hauteur telle une sentinelle. Ses yeux ne lâchent pas l'inconnu, s'informant de ses formes. Un étalon musclé, à la robe parsemée de blanc. Elle le fixe. Elle demeure silencieuse, stoïque. Seul, son regard bouge au rythme des mouvements de l'inconnu. Le vent vient fouetter son visage, emmêlant ses crins.

(Olalala désolée pour le retard )

L'île n'est pas immense, il en fait rapidement le tour en longeant ses côtes. Il ne trouve toujours pas sa proie inconnue, mais cela ne l'agace pas, au contraire, cela l'excite d'avantage. Soshan aime ce petit jeu de cache cache improvisé. Il espérait simplement ne pas être déçu une fois qu'il la trouverait.
Le vent caresse sa peau et s'insinue jusqu'à ses naseaux, lui apportant l'odeur sucrée qu'il traquait. Ses yeux se rive vers le centre de l'île qu'il n'avait pas encore explorer. Sans se précipiter, mais pas lentement pour autant, il se lance à sa quête. Au bout de quelques instants, il se retrouve au pied d'une colline et en son sommet, une silhouette féminine y trône. L'attendait-elle ? Félin, il la rejoint habilement. Le vent est plus présent ici, et virevolte dans ses crins, tandis qu'il laisse son regard danser sur ses courbes finement dessinées de la jument grise. Tu m'attendais ? questionne t-il dans un murmure en se rapprochant d'elle, si prêt que s'en était indécent.

« Oui. » Elle ne le connaît pas, pourtant elle se permet une telle réponse. Ses yeux rejoignent ceux de l'étalon. Il ne lui est pas connu. Elle n'a pas un répertoire complet des chevaux sur ces terres, mais celui-ci présente une marque, une odeur, d'un autre lieu. « Vous n'êtes pas d'ici. » Elle confirme cela, à haute voix.

Il penche légèrement la tête pour tenter de la sonder, plantant ses prunelles noisettes dans les siennes, inquisitrices et sans gênes. Déjà sa première réponse lui plait mais il veut en voir plus, en savoir plus. Il a soif, de découverte, de conquête. Mais je le serais bientôt. répond t-il avec un fin sourire, à la fois élégant et terrifiant. Paradoxe étrange et attirant.