And I know a boy who likes to keep his burner on.

Et pourtant, s'il savait combien de questions se bousculaient dans son esprit... Elle a presque mal au crâne tellement c'est le brouhaha en son for intérieur. Elle est totalement désorientée et lui, il en rigole. Une once d'agacement s'insinue en elle. Elle s'apprête à répliquer, plus enflammée que jamais, lorsque les lèvres d'Akan viennent saisir les siennes. Une bouffée de chaleur irradie son corps tout entier. Il recule d'un pas et elle reste un instant silencieuse, perplexe face à ce geste qu'elle définit comme étrange mais pourtant pas désagréable. « Je... » commence-t-elle avant de se taire. « Je ne comprends pas. » avoue finalement Syliah, sans le perdre du regard.

Elle reste un instant silencieuse, cherchant sa réponse. « Jamais. » réplique-t-elle en un souffle. Sur ce terrain la, elle n'est pas plus avancée qu'une enfant. C'est difficile pour elle de comprendre toutes les facettes de la séduction. Elle peine déjà à se faire une idée de l'amour et des couples. Ses oreilles se couchent rapidement sur sa nuque avant de se relever aussi vite. Il ose la défier ? Elle va lui prouver qu'elle en est capable. Elle avance d'un pas, effaçant le peu de distance qui les séparaient. Elle effleure ses lèvres des siennes, joueuse et provocatrice... Avant de s'en emparer, avec une fougue non dissimulée.

Elle ignore le bête sourire triomphal qu'il affiche. Ce jeu n'est pas fair-play, il est nettement plus expérimenté qu'elle en la matière. Enfin, d'un côté, c'est relativement plaisant d'être guidé, mais de l'autre... C'est infiniment frustrant. Elle le laisse faire, silencieuse. Finalement, ce n'est pas elle qui le fait brûler, c'est plutôt lui qui la fait brûler. « Un beau mec trop sûr de lui ? » Un rire monte dans sa gorge. « Ou p'tre même le loup qui, un soir de pleine lune, s'introduit dans la paisible bergerie en quête du petit agneau égaré... » Maintenant elle le sait ; elle s'aventure sur un terrain dangereux.

Syliah soutient son regard. Pourquoi se sent-il obligé de jouer avec elle ainsi ? « Peut-être. » se contente-t-elle de répondre en redressant légèrement l'encolure. « Joues-tu avec toutes les femelles que tu croises ? » Son côté terre à terre qui resurgit la pousse à quémander des réponses aux questions qu'elle se pose. Elle aimerait se protéger de ce loup qui joue dangereusement avec son cœur et son innocence.

Il s'écarte d'elle et un curieux mélange de soulagement et de déception se déverse en elle. Bon sang, qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? se demande-t-elle en se mordant la langue si fort que quelques gouttelettes de sang viennent perler le long de ses lèvres. « Excuse-moi. » Souffle la noiraude. Elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle le considérait comme un bourreau des cœurs, loin de là. Simplement, elle n'aimait pas sentir son cœur palpiter comme il le faisait chaque fois qu'il posait son regard sur elle. Elle ne comprenait rien à ce qu'il se passait. Le cœur était vraiment un organe capricieux difficile à cerner. « Je... Je ne sais pas pourquoi mon cœur s'emballe comme ça... » C'est déstabilisant... « Enfin... Oublie ce que j'ai dis. Je dois devenir folle. » Peut-être était-elle même mourante et que c'était pour cette raison que son cœur devenait lui aussi fou.

Elle l'écoute avec attention. Il n'a pas tord. Il est vrai que le cœur peut changer sa cadence pour plusieurs raisons et surtout sous le coup de nombreuses émotions comme la peur, la colère, la surprise... Et aussi par le jeu ou par une décharge d'adrénaline. Syliah offre alors un sourire à Akan, rassurée. Elle qui avait tendance à agir de manière impulsive, cette fois-ci, elle réfléchissait trop. « C'est... Je ne sais pas. C'est le fait de ne pas tout contrôler, j'ai perdu pied. » réplique-t-elle en bredouillant légèrement, telle une enfant dont la bêtise est découverte, légèrement gênée de devoir l'avouer au doré. Enfin, peu importe, puisque heureusement - ou pas - il change de sujet. Peut-être bien qu'elle a définitivement éteint l'étincelle et même mouillé la mèche de la bougie. Décidément, elle excelle vraiment dans l'art des relations sociales. J'ai vu ta nuque. Elle se fige brutalement et une sueur froide glisse sur sa peau trempée, la glaçant jusqu'à l'os. « Les parias... » marmonne-t-elle, d'une voix remplie d'amertume et de colère.

Elle finit par détourner son regard d'Akan. Elle n'a plus envie de devoir se battre pour sa liberté ; elle a déjà trop donné. Elle est fatiguée de se battre. Peut-être était-il temps pour elle de faire ses valises et de s'en aller d'ici. Après tout, elle était une vagabonde... Rien ne la retenait. « J'en sais rien. J'ai pas tellement envie de parler d'eux. » soupire-t-elle en se détournant pour de bon du mâle doré. La rage faisait encore bouillir son sang dans ses veines. Ses blessures n'étaient même pas cicatrisées. Elles étaient là pour lui rappeler à chaque heure du jour et de la nuit qu'elle était vulnérable et loin d'être libre. Elle abaisse légèrement l'encolure et sent un filet de sang glisser le long de sa ganache. Et cette foutue blessure qui est de retour accentue sa haine.