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Le bicolore détourna son regard de l'adulte, observant les horizons que lui offraient les terres des Gorges d'Azur et sentit alors une brise plutôt glaciale le transpercer. Shijin appréciait la sensation, même s'il était '' mort '' et complètement mystérieux, celui-ci aimait les choses de ce genre. Enfin, '' aimer '' était un mot qui ne voulait pas dire la même chose dans son cas et qui ne voulait certainement pas dire la même chose pour autrui.

Le jeune mâle finit par reposer son attention sur Njörd, le regard absent et inanimé. Le yearling n'avait rien à ajouter, enfin pour le moment du moins et s'ébroua un bon coup. On aurait dit que le ciel voulait se mettre tout le monde à dos, la neige commençait à tomber du ciel et le vent faisait des ravages. Le mystère tournoyait toujours autour du jeunot, qui laissait les autres dans l'incompréhension et le questionnement. Celui-ci parlerait quand il trouvera bon de le faire, pour l'instant, rien ne pressait vraiment et le silence était parfait, ici.

Eh bien! Il est bien différent le petit paint. Le noiraud garde le silence, respectant la tranquillité de l'adolescent. Il aurait été tenté de lui envoyer de l'eau dessus, comme il l'aurait fait avec tout autre poulain, mais peut-être que le résultat aurait été bien différent. Alors il s'abstint.

L'étalon le regarda faire et le suivit d'un pas calme, à distance respectable. Pas grand chose en fait. Ils sont venus pour prendre nos terres, c'est tout ce que je sais. répond-il avec sincérité. Il parlait au yearling comme il parlerait avec un adulte, naturellement et fluidement.

Et toi? Tu en as vu? demande-t-il simplement.

À quoi ressemblaient-ils?

En vérité, l'étalon de jais lui avait posé la question pour savoir si le jeunot avait rencontré les mêmes que lui. Mais la réponse que le jeune pie lui donne est bien vraie. Mais il est difficile de penser la même chose après avoir été attaqué par l'un deux. Tu n'as pas tort.

Comment un si jeune être pouvait demeurer si impassible devant tout ce qu'il voyait, vivait? C'était déroutant. Le grand mâle ne comprenait pas. Peut-être parce qu'il n'y avait rien à comprendre. Certaines personnes sont comme ça. C'est tout. La vie est ainsi faite.

Bien qu'il ne s'attende à rien de la part du jeune mâle, si ce n'est qu'un regard morne et d'une absence de compassion, il lui montre ses plaies. Ouais. soupire-t-il. Njörd n'était pas du genre à se vanter d'avoir des cicatrices. Car aucune cicatrice n'apparaissait sans combat.