fallen skies

Bailey sursaute au moment où elle sent le contact chaud et surprenant sur son intimité. C’était une caresse inattendue, tout autant que le plaisir qui se déploie en elle. Elle gronderait presque de mécontentement lorsqu’il cesse, son désir en devenant presque douloureux tellement il était gourmand et loin d’être rassasié, il venait tout juste de l’éveiller. Mais quelques secondes à peine après, il s’installait sur son dos, il n’y avait plus aucunes barrières pour la fusion complète et finale de leurs corps. Elle se sent stressée, excitée. Elle n’en peut plus, elle brûle au bord du supplice, elle l’en implorerait presque. Aaren... lache t-elle dans un gémissement, d’une voix suave et impatiente. C’est à ce moment qu’ils ne deviennent plus qu’un. C’est encore plus surprenant que ce qu’il avait pu faire quelques instants plus tôt. Indescriptible. Elle ne peut se taire, accompagnant le ballet de leurs reins. Le plaisir se propage dans l’ensemble de son corps, dans chaque particules. Elle se campe d’avantage.

Ils fusionnent, se confondent l'un dans l'autre, et c'est exquis. Il a l'impression qu'il va crever là, tant il bouillonne, tant il aime se sentir là où il est : en elle. Cette sensation de possession qui l'envahit le ravi au plus haut point, il a l'impression d'être le roi du monde et d'en faire sa reine. Son souffle chaud se heurte à la peau moite de la brune, tandis qu'il écoute chacun de ses souffles et de ses soupirs, de ces gémissements qui le rendent ivre de passion. Dans son esprit, il lui parle, lui insuffle tout le désir et le plaisir qu'il ressent. Elle n'entendait rien, mais pouvait le sentir. Ses antérieurs ses plaquent plus sauvagement juste derrière ses épaules, la serrant plus fort, alors que leurs corps exultent. Dans son corps, les émotions explosent, cognent dans tout son corps, et c'est au bout d'un plaisir qui lui parut trop court qu'il se sentit vidé de toute énergie, de tout ce qui lui restait comme ressource jusqu'ici. Ses souffles et ses soupirs se firent plus rauques, ses dents effleurèrent la peau de son encolure, avant qu'il ne pousse de longs grondements. Perdurant en elle, juste encore un instant, il se laissa glissé le long de son corps, pour que ses antérieurs retrouvent finalement le sol. Il se sentait engourdis, blindé en endorphine et en adrénaline, qui se livraient combat en lui. L'entier laissa son visage posé contre le haut de la croupe de sa partenaire, le souffle long et profond, laissant cet instant devenir peu à peu un souvenir.

Et elle ressent tout, de manière décuplé. Son souffle, son plaisir, sa puissance. Ce qui émane d’elle et ce qui émane de lui, tout se heurte, se jauge, et s’entremêle. Elle pourrait mourrir en cet instant que certainement elle s’en moquerait tant ce qu’il lui procure est libérateur, de bien plus de choses qu’il ne pourrait le soupçonner. Le temps d’un instant ils s’appartiennent.
Sentant ses antérieurs resserrer leur étau, elle arque l’encolure, ne sachant si elle sera capable d’encaisser plus de plaisir encore. Les derniers moments de leur danse arrivent, sans que les efforts et l’intensité du désir qu’il lui procure ne se tarissent. Sa peau est moite, son souffle est court, ses yeux sont clos, savourant chaque seconde de ces sensations inédites et exquises. Et lorsque leur ébat prend fin, elle ne se sent même plus la force de supporter son propre corps, vidée de son énergie, et à contrario, elle flottait pourtant sur un petit nuage. Ses jambes tremblent encore, et son corps lui frémit au souvenir des caresses et du souffle endiablé d’Aaren. Elle n’ose pas bouger, les yeux toujours fermés, rassasiée. Elle finit par tourner lentement la tête en direction de sa croupe, là où l’isabelle avait la tête posée. Cette vision lui arrache un sourire amusé, bien que fatigué.

Il reprenait son souffle, comme il le pouvait en tout cas. Ses années passées à devenir une machine de guerre ne l'avaient pas vraiment préparé à vivre un moment comme celui-ci. Il se sentait, du moins pendant ces quelques instants, vidé de tout, libéré de toutes ses frustration, de toute cette haine qu'il avait accumulée depuis sa naissance. Ce n'était certes qu'une illusion vivace, mais il profita de cet instant, court et intense. Ses paupières s'ouvrirent et son regard tomba dans celui de la brune. Il perçu l'amusement dans ses iris, et ne put s'empêcher d'émettre un léger rire un peu nerveux. Les conséquences ? On s'en fout c'est la fin du monde.

Les mots semblent d’être dérisoires et futiles, chaque idées ou pensées qui pourraient la ramener vers la réalité, les mettre face aux responsabilités de ce qu’ils venaient d’accomplir, elle les chassait immédiatement. Non, elle voulait être encore insouciante et inconsciente quelques instants, quelques heures, ou bien quelques jours encore. Mais elle savait que cela ne durerait qu’un temps, que ceci était illusoire. Et pourtant, depuis combien de temps ne s’était pas sentie aussi bien ? Son rire la séduit encore et elle tente de le masquer, se contentant d’un coup d’œil malicieux. Elle décale habilement ses hanches, bien qu’elle manque de trébucher au premier pas. La nuit commençait à tomber doucement. Ses yeux se lèvent vers les cieux qui s’obscurcissent puis redescendent dans ceux de Aaren. Tu restes ? Pour la nuit. Ils se confronteraient à la réalité demain, si un lendemain il y avait.

tu as trouvé quelqu'un pour le/la jouer ?

La nuit commençait à tomber, et l'air devenait plus frais. L'humidité bienfaitrice commençait à tomber et venait refroidir leurs ardeurs, et les pensées d'Aaren commençaient à se remettre en place. Son regard revint s'ancrer dans celui de la brune, tandis qu'il ne s'appuyait plus sur sa croupe, son souffle enfin retrouvé. « S'il n'y a que ça pour te faire plaisir. » souffla-t-il simplement, ses naseaux effleurant un instant l'arrière de sa cuisse, avant qu'il ne se remette à sa hauteur. « J'savais que tu pouvais plus t'passer d'moi. » Il lui tendit un sourire acide, provocateur, retrouvant son attitude habituelle.

(du coup tu as vu que oui )

Sa caresse inopinée à l'arrière de sa cuisse lui arrache un lent frisson, mais elle fait mine de rien, ne voulant pas clairement lui montrer qu'au delà de ce qu'ils venaient de vivre, oui, il continuait de la troubler. Face à sa réplique, elle glisse ses yeux dans les siens, une étincelle provocante et provoquée dans le regard. Bee finit par lever les yeux au ciel, un sourire mutin se glissant subtilement sur ses lèvres charbonneuses. Il avait pas été décrété la dernière fois que cela serait toi qui ne pourrait plus te passer de moi ? Ses yeux malicieux redescendent à leur place initiale, dans ceux d'Aaren. Elle hausse les sourcils puis lui passe devant, lui envoyant volontairement la queue dans le visage en fouillant l'air. Bailey ne se retourne pas en s'inquiétant qu'il la suive, ayant repérer un peu plus loin une grotte. Elle s'y engouffre, et se couche sur le sol poussiéreux, en profitant pour observer avec gourmandise l'isabelle qui se joignait à elle.

Il sentit un sourire amusé se peindre sur son visage lorsqu'elle fouailla sa queue contre son visage. « On avait rien décrété. J'aurai pas été d'accord avec cette décision. » Il s'avança alors, comme s'ils ne formaient qu'une seule masse de chaire vivante. Le paysage désolé de les atteignaient pas, ils se fondaient trop bien dedans. Leurs efforts physiques lui avaient donné encore plus soif que d'habitude, mais le mâle ne s'écouta pas davantage. Il chercha juste sur le chemin s'il y avait quelque chose pour subsister avant d'entrer dans la grotte.

Elle affiche un petit sourire amusé face à sa réplique, qui ne l'étonne pas. Comme si tu avais le choix, je suis trop irrésistible. renvoie t-elle avec audace mais surtout provocation, sans le lâcher du regard durant ses recherches. Tu as trouvé quelque chose ? Elle aussi, elle avait soif, voir même faim.

Il poussa un léger grondement à sa première remarque, refusant en bloc de l'admettre même un couteau sous la gorge. Il trempa ses lèvres dans une flaque qu'il espérait remplie d'eau potable, probablement laissée là par l'une des dernières rares pluies. Il grimace en sentant le liquide lui brûler la gorge au contre-coup. « Pas quelque chose de franchement utile. » Et puis il cracha un peu plus loin, souhaitant retirer ce sale goût de sa bouche.

Bailey ne peut empêcher un petit rire de franchir la barrière de ses lèvres en voyant sa tête lorsqu'il consomma ce qu'il avait trouvé. Elle ne s'inquiète pas vraiment que cela puisse le rendre malade, comme si il était une espèce d'entité intouchable.
D'un habile coup de rein, elle se relève, chose qui deviendrait difficile dans les mois à venir   Elle se met aussi à chercher, hasardeusement, jusqu'à tomber sur une touffe d'herbe masquée par les cendres. Elle redresse fièrement l'encolure et tourne le visage vers Aaren. Tu vois, tu serais perdu sans moi. Elle se met à rire avec légèreté, et l'invite à la rejoindre d'un signe de tête. Aussi maigre ce repas soit-il, elle allait le partager avec lui.

(1 pts pour Bailey, 1 pts pour Aaren )
   

Il entendit son petit rire amusé, quelques pas plus loin, et sa première envie fut de lui balancer une petite pique histoire de sauvegarder son ego, mais il se retint. Finalement, cela lui communiqua même un fin sourire. Lorsqu'elle prend la parole, il s'orienta vers elle, trouvant ce goût bien trop prononcé et coriace. Il s'approcha alors, une sorte de moue boudeuse sur le visage. « Merci. » fit-il simplement, un peu bougon, avant de prendre sa part du gâteau. Parce qu'ils souffraient tous de la faim.

Elle ne le taquine et provoque pas plus lorsqu'il la remercie, se contente de déguster sa part du festin. Cela ne la rassasia pas, mais cela suffirait pour quelques jours. Une angoisse la prend. Elle allait devoir redoubler d'effort pour trouver des vivres d'ici quelques semaines, non pas pour elle, mais pour l'enfant. Leur enfant. Elle ne voulait pas mettre le sujet sur le tapis, pas aujourd'hui, mais trop tard, elle l'avait en tête. Elle redresse l'encolure, glisse un regard vers Aaren en se pinçant les lèvres, sans savoir comment aborder le sujet. Y avait-il une manière de l'aborder ? Aaren... commence t-elle, hésitante. C'est quoi la suite ? Tu.. tu veux faire partie de sa vie ?