■ clap clip clap

Clapp, clip, clap, p'tite pluie d'avril, tombe du ciel en jolis diamants ! chantonnait une petite voix mélodieuse et enfantine, souvenir des mélodies que lui chantait sa mère. La mignonne petite Plum marchait d'un pas dansant, grimpant une petite colline devant elle. Arrivée en hauteur, pensant retrouver sa mère, c'est tout autre chose qui se dessina devant elle, en contre bas.
Un troupeau immense de chevaux, qui lui fit écarquiller les yeux. Sans crainte, elle s'empressa de les rejoindre.

En voyageant, un étrange sentiment l'envahit. Et bizarrement, ce n'était pas agréable. Il avait l'impression de reprendre la route entouré par trop d'équidés, deux choses qu'il n'appréciait pas. Il n'avait pas eu envie de recommencer à voyager, mais il le fallait. Et la compagnie des autres ne lui plaisait pas particulièrement, il ressentait une sorte de malaise à être au beau milieu d'une foule. Cela dit, lorsqu'une petite voix insouciante se glissa à ses oreilles, Vagabond ne put que redresser la tête pour voir d'où cela venait.

Plum arriva rapidement au bord du troupeau. Immobile, elle les fixait avancer tous dans la même direction, toujours aussi impressionnée ; il lui en fallait peu.

Le mâle pie fermait silencieusement la marche de son groupe. Ça lui permettait de s'assurer que personne ne prenait de retard et que Yume ne s'éloignait pas de sa mère.

La petite demoiselle passait inaperçue, parmi les jeunes mamans et leurs enfants. C'était une bonne occasion pour trouver un peu de tendresse chez quelqu'un ; elle en avait tellement besoin, ça lui manquait. Sa maman, lui manquait. Elle remarqua un papa en queue de file, qui surveillait un garçon. Elle l'avait déjà vue ! Alors elle se dirigea aussitôt vers son papa. Coucou ! lâcha-t-elle d'une voix féminine, sorti de nul part.

L'étalon surveillait attentivement Yume et Jiyuu, si bien qu'il ne remarqua pas la petite pouliche qui gambada jusqu'à lui. Il tourna la tête et eut un sourire doux et tendre en voyant la petite. Oh, salut !

Oh ! Plum ne pu s'empêcher de le regarder avec amour. Il a les mêmes expressions qu'avait sa maman lorsqu'elle la regardait. Je suis Plum !

Il ne pouvait que lui sourire avec douceur. Je m'appelle Vagabond.

Ecoutant sa réponse d'une oreille, mais attentive, son regard glissa avec curiosité sur le corps de l'étalon. Pourquoi tu t'es pas enlevé les tâches ? Maman dit toujours que c'est pas bien de pas se laver

L'étalon laissa échapper un petit rire amusé. C'est parce que je suis pie. Ma robe est colorée, c'est tout. expliqua-t-il dans un sourire. D'ailleurs elle est où ta maman ?

Comprenant qu'à moitié la réponse du papa, la petite demoiselle laissa échapper un ohhhh un peu hésitant, frottant sans gêne ses petits naseaux sur une tache du bicolore. C'était bizarre. Mais à sa question, elle baissa ses oreilles en avion, un peu tristounette. Ma maman elle a disparue, je suis toute seule..

Vagabond laissa échapper un petit rire amusé au contact chatouilleux de la petite pouliche. Il la regarda d'un regard chaleureux. Mais les paroles de l'enfant lui déchira le coeur. Une petite orpheline. Reste avec le troupeau, le clan prendra soin de toi. C'est comme une grande famille.

A sa proposition, Plum eut des étoiles dans les yeux. Une grande famille ? Elle en voulait ! Elle avait même déjà oublié les sages paroles de sa mère de ne pas parler aux inconnus. Ouaaaai ! lâcha-t-elle en sautillant à pieds joints autour de l'étalon.

L'étalon observa son enthousiasme avec amusement. C'était si agréable de voir tant de pureté dans un petit être. Il se promit de garder un oeil sur elle pour qu'il ne lui arrive rien, du moins jusqu'à ce qu'une jument mère décide de l'adopter.

Plum retourna près de l'étalon en trottinant d'un pas dansant. Tu crois qu'je vais me faire des copines ? elle ne voulait pas dire copain, parce que des fois, les garçons c'est méchant