► pleine lune

Le noiraud sourit alors largement à la belle jument. Elle était tellement jolie, tellement amusante. Un vrai petit rayon de soleil. Il vint dégager ses yeux du toupet de son amante pour y avoir accès. Puis, il vint caresser sa joue à partir du coin de sa bouche pour finalement aller dans son encolure, sous sa crinière. Il restait toutefois collé contre elle, complètement séduit.

Lyra se retient de l'embrasser lorsqu'il effleure avec tendresse la commissure de ses lèvres, fermant finalement ses yeux pour apprécier au mieux ce contact brûlant dont elle ne pouvait se défaire. Durant de brèves secondes, elle se demande si il lui arrive de voir d'autres femelles ; mais cette idée disparaît bien vite. Faisant une halte sous ses crins d'argent, la jument en profite pour l'enlacer à son tour en passant son encolure par-dessus la sienne, se laissant doucement tomber sur les galets. Ils pouvaient partir ailleurs. Mais Lyra ne voulait pas bouger.

Il la laissa s'accrocher à son encolure tout en continuant ses caresses avec une douceur inouïe. Il finit par la bercer tendrement alors qu'elle s'étendait sur la plage de galets. Il s'installa à ses côtés en laissant ses naseaux vrombissants parcourir sa peau douce.

La jument se laisse faire sans poser de questions, bercée. Peu à peu, elle détend ses muscles un à un pendant qu'il se balade sur sa fine peau, où ses blessures refermées étaient encore visibles.

On pouvait facilement sentir l'hésitation de Njörd dans ses gestes alors qu'il s'aventurait près de son garrot. Allait-il trop loin ? Est-ce qu'il lui faisait mal ? Il prenait soin d'éviter ses blessures alors que ses lèvres n'allaient pas plus loin, ne voulant pas la faire souffrir involontairement.

Et la colombe sentait très clairement cette hésitation sur sa peau fine, et réprime un léger frisson. Il ne pouvait pas lui faire de mal, la blessée, aussi mentalement que physiquement. Lyra était capable aujourd'hui d'offrir sa vie contre la sien, et lui donnait entièrement sa confiance. Comment lui faire comprendre ? Avec douceur, la femelle dépose ses naseaux contre sa joue, déplaçant lentement sa tête sur ses blessures, jusqu'en bas de son dos. Tout avec lenteur.

Il voulait vraiment tout faire pour qu'elle se sente à l'aise avec lui. Il avait peur de lui faire du mal involontairement, il n'y pouvait rien. Il se laissa doucement guider par la blanche, un peu surpris qu'elle le dirige si bas dans son dos. Mais il avait compris et se laissa faire jusqu'à ce qu'il prenne son autonomie et qu'il dépose quelques petits baisers à la courbe de ses reins.

Retirant ses naseaux de la joue de son compagnon, Lyra pose alors sa tête sur les galets. Il avait compris. Mais quelque part ça lui paraissait étrange que quelqu'un puisse autant se préoccuper de ses émotions, sa douleur ; ça ne lui était jamais arrivée dans le passé. Les baisers du noiraud tirèrent la colombe de ses pensées, qui étouffa un faible rire lorsqu'il se balade sur ses reins.

L'étalon se permit de laisser ses lèvres parcourir son corps. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas ressentit cela, l'amour mélangé au désir. Je t'aime. souffla-t-il entre deux baisers.

Les mots de son complice ont engendré une accélération de son rythme cardiaque, avec cette impression que son coeur déchire sa poitrine. Elle inspire profondément pour récupérer un souffle normal, tournant sa tête pour faire face à la sienne. Moi aussi. souffle-t-elle avec tendresse, faisant balader ses lèvres sur sa peau de charbon pour finir sur ses lèvres.

Il se laissait enivrer par son charme et sa douceur, l'embrassant avec douceur mais passion. Et sa bouche repart à l'aventure sur son corps immaculé.

Lyra ferme doucement les yeux, laissant échapper un long soupire de plaisir sous les baiser tendres de son compagnon. Je ne te pensais pas si tactile. avoue-t-elle avec un sourire.

Le noiraud caressait ou embrassait la peau de son dos avec douceur et tendresse, les yeux fermés. Il ne pensait même plus à respirer. Un petit rire lui échappa avec amusement. C'est un défaut ?

Ouvrant ses yeux pour les poser droit devant elle, sans pour autant bouger, la jument hausse faiblement les épaules. Je sais pas encore, j'attends un peu pour me décider... dit-elle un brin coquine.

Un éclat malicieux et coquin s'empare de son regard lorsqu'il ouvrit brièvement les yeux. Ah ouais ? T'en veux plus ? demanda-t-il, espiègle. Et puis il osa franchir la barrière du bas de son dos pour aller à sa croupe et ses cuisses, lui-même tout frissonnant.