► pleine lune

Ses yeux scrutaient son visage aux traits magnifiques sans qu'il ne s'en lasse. L'ébène ne pouvait s'empêcher de sourire, bien qu'il n'avait pas tellement envie de reprendre la route. J'aurais aimé avoir plus de temps avec toi, mais on dirait qu'on a pas trop le choix. dit-il dans un rire léger avant d'inviter sa belle à marcher à ses côtés.

La jument joint son rire au sien, prenant le pas à côté de son amoureux, ne le quittant pas du regard. Moi aussi. avoue-t-elle. Mais on aura tout notre temps arrivé à destination ! et elle espère que ce sera bientôt.

Les yeux de l'étalon ne la quittaient pas vraiment, trop absorbé, trop hypnotisé. Une vraie sirène qui l'attirait sans qu'il ne puisse résister. Je sais. Mais c'est difficile d'avoir un peu d'intimité en attendant, on est nombreux.

C'est vrai, mais si on se voit plus souvent, tu vas finir par en avoir marre plaisante-t-elle en bousculant son épaule, avec néanmoins une part de vérité.

Il leva les yeux au ciel, néanmoins accompagné d'un rire léger et amusé. Je me lasserai jamais de toi, Lyra.

C'est ce que tu dis ! elle lui tire la langue, enfantine. Tu ne connais que mon côté calme

Njörd éclata de rire en lui donnant un petit coup de museau. Et toi tu connais que mon côté de dépressif calme

Elle s'apprête à répliquer, mais reste bouche bée. Celle là elle s'y attendait pas

Le noiraud fronça des sourcils, intrigué par sa réaction. On dirait que t'as vu un fantôme.

Je viens de me rendre compte que tu as raison. elle lui attrape les crins pour le.tirer vers elle. Dis moi tout, qui es-tu réellement ? demande-t-elle avec une voix faussement menaçante.

Il fit mine de résister avant de se laisser attirer à elle. Une étoile malicieuse dans le regard, il se prit à jouer le jeu. Sa question le déstabilisait un peu. Elle savait tout ce qu'il y avait à savoir sur lui, à ses yeux. Je suis un espion qui saute sur tous ceux qui posent trop de questions. dit-il en se jetant sur elle pour la chatouiller un peu avant de se calmer.

Lyra lâche aussitôt les crins de son compagnon pour essayer à son tour de se défaire de son étreinte. Cause perdue. Elle ne cesse de rire, des larmes roulantes sur ses joues.

L'étalon rigolait toujours avec cette nouvelle joie de vivre, vivre à ses côtés. Il finit par cesser de l'attaquer en la chatouillant, le sourire aux lèvres. Il vint lui voler un petit baiser rapide, juste pour la forme.

Tu es vraiment un enfant ! fit remarquer la jument blanche, qui ria à nouveau même lorsqu'il relâche son étreinte. Elle se relève, accueillant son baiser avec tendresse même s'il ne dura que quelques secondes.

Ouais, ça m'arrive ! s'exclama-t-il en rigolant. Bien, sa façon de s'éloigner un peu du sujet antérieur de la conversation avait fonctionné. Sa question l'avait surprise et il n'avait pas su lui répondre. Il vint effleurer sa joue du bout des naseaux, tout doucement.