pop redemption • R

Ses yeux s'écarquillent légèrement de surprise face à la question de son amie, au plutôt face au fait qu'elle ait à devoir poser cette question, comme si tout ce qui pouvait accabler tout le monde était logiquement et imparablement de la faute de Bee. C'est ainsi qu'elle avait l'impression de ressentir les choses depuis la bataille. Ou bien cela remontait peut être même à la mort de son père, lorsqu'elle s'était retrouvée brusquement une grande fille seule avec des responsabilités qu'elle n'avait pas su gérer. Oui, à partir de là, tout semblait s'être cassé la figure. Je et bien je ... Elle balbutie, décontenancée . Les galeries, des terres se sont effondrées et regardent ce que c'est devenu après. J'ai abandonné mon peuple, leur ai tourné le dos en les insultant presque lorsqu'ils essayaient de rebâtir ce qui n'était plus, c'est comme ci j'avais craché à la figure de mes parents. Et les garçons, avec trois qui me font tourner la tête, ça finit par retomber sur ma fille aussi, perdue au milieu de tout ça... Le silence se fait soudain, et elle replonge lentement ses yeux dans ceux de la grullo, comme si elle attendait qu'une sentence tombe soudain.

Tu es magnifique, je suis certaine que tu ne vois même pas les gars qui te reluquent allègrement Elle fait la maligne, là, tout de suite mais ses mots l'ont atteinte, profondément. Cela lui fait comme l'effet d'une claque, littéralement. Gifle sifflante, invisible, laissant une marque tout autant imperceptible sur sa peau qui semblait pourtant en feu à la suite de ça. Et pourtant, ce ne sont que des mots. Des mots prononcés d'une manière si évidente que cela désarçonnait la brune. Elle se torturait depuis des mois, années peut être, mais dans la bouche de la grullo cela semblait si dérisoire, si simple à balayer. Elle inspire profondément, puis expire tout l'air avalé, son souffle vibrant d'émotion. Il faut que je lâche prise c'est ça ? questionne t-elle, comme si elle était incapable de prendre elle même une décision. Elle se met d'ailleurs à rire légèrement, nerveusement. La dernière fois que j'ai lâché prise, j'ai eut une fille. Son ton était moqueur, sa propre personne visée par cette moquerie. Et si je n'arrivai jamais à trouver la demie mesure ? D'un coup, l'épuisement accumulé de ces derniers mois, ses tourments incessant, lui pèsent brutalement tous ensemble sur ses épaules. Elle devait s'en débarrasser définitivement.