Do not break my heart like that #P

L'alezane avait cherché sa fille toute la matinée pour finir par la trouver en train de se faufiler à travers les membres d'un autre groupe. À croire qu'elle s'acharnait à vouloir lui faire peur.

L'alezane se mit à examiner sa fille pour s'assurer qu'elle n'avait rien après tout ce temps loin d'elle. Elle ne vit donc pas tout de suite arriver l'ébène, mais elle lui adressa un large sourire lorsqu'il l'aperçut. Oui, c'est ma fille. Aulia. dit-elle en poussant la pouliche vers sa tante.

L'alezane leva les yeux au ciel, accompagnée d'un petit rire. Son inquiétude pour sa fille s'était apaisée en voyant qu'elle n'avait rien et la simple présence de son amie la rassurait. Et comme elle rencontrait quelqu'un de nouveau, Aulia était toute contente. Bonjouuuuur ! fit l'enfant alors que la mère posait ses naseaux sur son dos. La pouliche se mit alors à gigoter dans tous les sens pour se débattre et finit par s'échapper. Phoenix lâcha un long soupir épuisé en regardant sa fille trotter autour des deux adultes. Aulia, calme-toi ou va rejoindre ton père. lui dit-elle, néanmoins avec un sourire aux lèvres.

La jeunette sourit victorieusement à sa soit-disant tante en se mettant à trotter autour des deux grandes juments. Elle désobéissait constamment à sa mère et se faisait un plaisir à leur donner fil à retordre, à son père et sa mère. Phoenix échappa un soupir à nouveau, avant qu'elle ne se mette doucement à rire. Si j'avais su que j'épuisais à ce point mes parents... En soit, Léïne n'avait pas tort. Phoenix avait été une rebelle qui déplaçait de l'air elle aussi, mais Aulia était un mélange entre elle, Enja et Hooker. Hooker pour le physique et quelques traits de caractères, Enja pour la gentillesse et la bonne humeur et Phoenix pour l'énergie, sans doute. Cela dit, la mère ne s'était jamais sentie aussi épuisée de toute sa vie. Depuis la mise bas, elle peinait à se reposer assez pour la route et veiller sur sa fille lui pompait encore plus d'énergie. Hé, lui apprends pas des gros mots ! s'indigna la mère en rigolant en même temps que la pouliche.

Phoenix éclata de rire à son tour, encouragée par son amie. Aulia les dévisageait silencieusement avant que la mère ne lui donne une petite tape de naseaux sur le dos. Allez, va rejoindre Papa, je te retrouve plus tard. intima-t-elle à son enfant qui s'exécuta au petit trot. La rouquine reposa son regard sur l'ébène. Comment vas-tu ?

Les yeux de l'alezane se redirigèrent vers Aulia, pour s'assurer qu'elle va bel et bien voir son père et pas courser un papillon. Elle finit pas sourire à nouveau à l'ébène, contente de pouvoir lui parler après tout ce temps. Moi oui, Enja moins... avoua-t-elle, la gorge serrée. Je suis tellement désolée pour ce qu'il s'est passé...

Phoenix se laissa faire en se laissant finalement aller après tout ce temps et elle laisse une larme silencieuse couler. Elle avait tellement souffert de tout ça, elle avait cru que son monde s'effondrait. Elle avait vu tous ses proches menacés de morts et/ou blessés. Et elle ne peut se l'enlever de la tête. J'peux pas m'empêcher de penser que si j'avais pas été si transparente sur mes sentiments que rien ne serait arrivé et que si j'avais pas été là, Hooker ne serait pas aveugle.

Phoenix finit par acquiescer. Sa meilleure amie avait entièrement raison sur ce point. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'elle aurait fait sans lui... C'était presque devenu comme une drogue, de l'avoir à ses côtés. Oui, et j'aurais pas pu rêvé meilleur père pour Aulia.