jeux d'antan

S : 23
L : 22

L'ayant vu venir, Lov n'a qu'un mouvement à faire pour l'éviter. Elle le fixe, droit devant elle. Il s'est remis de face et elle plonge dans son unique oeil. Elle est sévère, elle n'est pas là pour le ménager. Il a voulu apprendre, il va apprendre. Au prix de quelques efforts et d'une agressivité certaine de sa part, sûrement. Tu n'as pas besoin de savoir exactement où je suis. Elle tourne autour de lui au petit trot, rétrécissant ses cercles au fur et à mesure. Tant que tu me vois, tu sais où je suis, continue-t-elle, rapprochant son encolure de son poitrail. Mais n'oublie pas que quand tu ne me vois plus, tu sais aussi où je suis. Puisque tu ne vois plus que d'un oeil. Sans prévenir, elle tente de nouveau de lui mordre les flancs cette fois-ci.

S : 19
L : 20

Elle voit l'éclair de lucidité dans le regard de l'étalon. C'est ça, qu'elle veut dire. Se servir de son handicap. Il n'est une faiblesse que s'il le laisse l'être. Ne pas voir d'un côté ne signifie pas qu'il ignore où est l'autre. S'il ne la voit pas, c'est qu'elle est de ce côté, justement. Elle le teste, tournant toujours autour de lui quand il rue, la touchant dans les flancs. Elle grogne un peu mais un léger sourire s'affiche sur ses lèvres, rapidement, avant de disparaître. Peut-être l'aura-t-il vu, peut-être pas. Peu importe. Elle se fige net, devant lui, l'oreille dressée vers l'étalon, un sourire doux aux lèvres. Tu apprends vite, Sueño, souffle-t-elle, tendrement. Elle s'approche de lui, de face, l'air avenante et satisfaite. Pourtant alors qu'il n'est plus qu'à quelques centimètres, elle lui mord violemment les naseaux sans savoir s'il aura le temps de l'éviter ou non, mais même si cela est le cas, elle a quelque chose d'autre à lui apprendre. Elle recule d'un bond, le fixant. Nous sommes tous des ennemis potentiels. Ne jamais baisser sa garde. Jamais.

S : 17
L : 18

Elle ne se recule pas assez vite. Elle se prend la tête de l'isabelle en plein dans la sienne et grogne elle aussi, reculant d'un pas pour reprendre ses esprits. Sa vision s'est troublée une seconde mais elle reprend vite du poil de la bête, projetant tout son poids vers lui, épaule contre épaule.

Mais la lionne esquive rapidement son attaque. Elle revient immédiatement à la charge, s'écrasant contre l'étalon, son poitrail robuste imprimé contre le sien. Pourtant, elle ne tente aucune autre attaque. Elle cherche seulement le regard de l'étalon, dans lequel elle ancre ses prunelles dévorantes. Ça ira comme ça pour aujourd'hui, Sueño, souffle-t-elle sur le visage de l'isabelle.