papillon de nuit

Mahem suivait un énorme sphinx tête de mort au vol irrégulier, d'un pas de loup. Il attendait avec impatience le moment où l'insecte se poserait, pour pouvoir l'observer plus en détail.

Le jeunot perdait patience face à l'insecte, décidément peu prêt à se poser. Il allait se décider à abandonner ou à le tuer, quand un hennissement strident l'interpella. Mahem se tourne, puis observe. Une jument, à la robe aussi pâlotte que les ruines, se tenait là. Le brun était indécis maintenant, il ne savait que choisir entre l'iris poudré des ailes de ce papillon, ou la jolie inconnue.

A ses mots, Mahem adopte un sourire narquois. Elle avait l'air bien sûre d'elle. Mais on pouvait pas dire que ça déplaisait au jeune mâle. Il s'approcha alors sans aucune retenue ni pudeur, sans se préoccuper d'y aller un peu brusquement ou non. Il s'arrête en face d'elle. T'as bien raison. Mais qu'est-ce qui fait ta particularité ? Le brun n'avait pas de mauvaises intentions, il cherchait juste à comprendre sa nouvelle interlocutrice.

N'importe qui peut-être beau. Mais est-ce que tu es la belle parmi les belles ? qu'il insiste. Après tout, elle lui avait fait perdre son papillon, fallait bien qu'elle se rattrape. Puis les jolis minois, y en avait à foison. Alors en quoi était-elle particulière ? A sa question, le jeune grullo tourne la tête. L'insecte avait disparu. Les couleurs irisées de ses ailes avec lui. Il hausse les épaules. C'était elle qui l'intéressait maintenant, alors ça servait à rien de remettre le truc sur le tapis.

Il arque un sourcil à sa réponse. Il ne comprenait pas vraiment où elle voulait en venir, elle devait patauger dans ses pensées, plutôt absente. Lui était vierge de tout ça, il n'avait jamais eu de peines de coeur, il savait même pas ce qu'était aimer. La grise prend le pas, passe devant lui. Tu vas où ? Et c'est qui "lui" ?

Mahem n'est pas sûr de suivre son cheminement de pensée, mais il boit ses paroles. Pas parce qu'il est particulièrement crédule, mais juste parce qu'il a pas de raison de croire qu'elle lui ment. Non je connais pas de Nhorio. Et puis il repense à sa mère. C'était elle la belle parmi les belles ? C'est vrai qu'elle avait toujours eu un truc de plus que les autres, mais c'était justement parce que qu'elle était sa mère. Tu t'appelles comment ?

On m'appelle Mahem. Il avait jamais su ce que ça signifiait d'ailleurs, il supposait que sa mère l'avait appelé comme ça, sans aucune raison. Le monde est grand. Mahem aurait sûrement aucune chance de le croiser. En se baladant sur le territoire, le jeune mâle s'était rendu compte de la vaste étendue des nouvelles terres.