vestiges lointains

L'ombre de Plum danse avec celles des ruines, dans une nuit noire, pourtant accompagnée d'une lune ronde et brillante. Elle se glisse dans les décombres, à pas de loup, cherchant un coin calme ; loin de cette impression d'être suivit, épiée.

Finalement, une odeur vient jusqu'à elle, jusqu'à ses naseaux grandement dilatés. Leïo. Son petit frère, sans lieu de sang. La grande louve fait brusquement demi-tour, à la recherche de ce bout d'homme. Le sien. Ni à sa mère, ni à son père. Le sien. Avec lui, elle ne se cache pas, elle ne fuit pas. Il doit être près d'elle, jusqu'à la mort si il le faut. Sans chercher à se faire discrète, Plum se retrouve bien vite près de lui, et colle sans retenu sa grande carcasse noire.

Ce cri, même puissant et strident, lui réchauffe au contraire le coeur. Qu'il se colle à elle un peu plus aussi. Elle est rassuré de voir qu'il ne change pas, et semble garder cette petite âme d'enfant ; elle espère qu'il reste ainsi pour l'éternité. La grande jument l'enveloppe de son épaisse encolure, le serrant contre elle presque à lui couper le souffle.

A cette instant, elle aurait pu le briser en deux, le tuer en le broyant ou en l'étouffant. Sans aucune méchanceté, ni colère ; mais pour pouvoir le plier et le foutre dans une poche invisible. Plus personne à part elle ne pourra en profiter. Il recule pour prendre son souffle, et Plum ravale son emmerdement face à ce geste. C'est toi le plus beau mon coeur. réplique-t-elle presque sévèrement, sans s'en rendre compte.

L'abandonner ? Qu'il puisse penser une telle chose fait naître un brasier énorme dans le coeur de la grande jument, qui attrape d'un geste brutal les crins de son petit frère pour l'attirer vers elle ; pouvoir le presser contre son corps, entrer en contact avec la chaleur qu'il dégage. Jamais. elle l'embrasse sur le front avec fougue, pour finalement relâcher doucement son étreinte à contre coeur. Tu as revu papa et ma.. maman ?

Plum finit par amèrement regretter sa question. Faut dire que niveau finesse, c'est pas la meilleure. Néanmoins elle l'écoute attentivement, réprimant une envie folle, idiote, horrible, de lui frapper le crane à l'aide d'un sabot et lui faire oublier cette stupide question. A sa première réponse, elle hoche doucement la tête. Ouais, pareil. étrangement, ça ne la dérange pas. Ne pas savoir qui était réellement son père adoptif, tout ce mystère autour de lui, elle adorait ça. S'imaginant milles et unes histoires trépidantes à son sujet. Puis, à l’évocation de leur mère, la femelle hausse les épaules, sans émotion. Elle décuve sûrement dans un coin. la grande noire n'avait toujours pas digérée le cinéma qu'elle avait fait à la fête foraine.

Elle m'a saoulé à la fête. et c'était le cas de le dire. Le seul sentiment qui ligote les tripes de la jeune adulte a l'égard de sa mère, reste la colère. Une haine profonde, sans pour autant souhaiter sa mort ; Aventura reste sa mère adoptive, celle qui lui à offert l'opportunité de vivre. Sinon.. dit-elle pour changer de sujet, se raclant la gorge, serrant les dents. Elle finit par dire, dune voix plus grave. T'as une copine ?

La jeune adulte ne préfère pas continuer sur le sujet maman, sujet qui fâche. Qui risquerait de détruire ce moment parfait avec son petit frère. Mais pas le temps d'en profiter, qu'il répond enfin a sa question. Réponse d'ailleurs qui 'e convient pas à la louve, qui plaque ses oreilles sous son épaisse crinière ébène. Comment ça tu sais pas ? elle grogne presque, une nouvelle haine éléctrifiant les membres de la demoiselle. Qui ose toucher à son Leio. Quand je dis que tu es à moi, je ne plaisante pas. finit-elle par dire, plus possessive que jamais.
Il était son frère, son amant, son fils, son tout.