« The wide world is all about you: you can fence yourselves in, but you cannot for ever fence it out. »
Sans but précis, l’étalon aux traits ibériques avançait à travers les dunes. Le sable s’enfonçait lourdement sous le poids de ses pas. La chaleur qui s’émanait du sol sablonneux venait caresser les membres de l’équidé. Zurik avait toujours apprécié les endroits aux températures confortables. Longtemps confronté aux dures conditions de vie des terres nordiques, il était bien heureux et soulagé d’avoir trouvé un tel endroit. Les dunes tapissaient ce décor désertique. Qui ou quoi pouvait bien vivre ici? L’herbage chatouillait ses canons, alors que le mâle bai progressait à travers ces lieux. Son esprit paisible, ses pensées endormies. Il commençait à prendre goût à cette aventure qu’il avait entamé seul. Quitté le troupeau familial lui avait ouvert des portes. Une chance au bonheur. À la liberté. Mais chaque fois qu’il s’excitait à cette idée, la voix stricte et froide de son père le ramenait à ses racines. De longs conflits père-fils le hantaient. Cette espèce de lutte contre la survie. Il ne fallait jamais prendre pour acquis ce que la vie nous donnait. L’étalon bai s’ébroua le corps entier comme pour chasser cette image horrible de son bourreau, son géniteur. Il était le narrateur omniprésent de son existence depuis son plus jeune âge. Même s'il était bien loin, il était toujours là. Une poursuite invisible. Zurik s’arrêta un instant, aspirant l’air sec de cet endroit. Si le destin l'avait amené ici, c'était pour une raison. Une raison mystérieuse, mais si attirante. Le mâle se posta ainsi sur une dune, scrutant l'horizon de son regard obscure. Le vent vint lécher ses crins vers l'arrière, lui offrant une vision quasi parfaite de cette étendue sablonneuse.
(c) DΛNDELION
Dernière édition par Zurik le Dim 6 Jan 2019 - 18:07, édité 1 fois
Idunn
Messages : 410 Inscription : 04/08/2018
Pseudo : drey
Dim 6 Jan 2019 - 14:12
[avant l'annonce de la mort de sa mère]
Sous un soleil ardent et des rayons d'une extrême luminosité, une silhouette argenté file à la vitesse du vent entre les dunes dorées. Un corps sculpté pour la course qui traverse les bourrasques les plus violentes et les nuages de sable les plus aveuglants. La belle arabe galope depuis une bonne heure. Elle se sent ici chez elle. Ses petits sabots ne s'enfoncent pas dans le sol. Elle a l'impression de flotter. Comme sur un tapis volant, elle survole un territoire désertique auquel elle trouve un côté magique.
Zurik
Messages : 133 Inscription : 26/12/2018
Age : 28 Pseudo : coyote
Dim 6 Jan 2019 - 15:00
zurik
Zurik, déconcerté par la beauté du paysage, était immobile, au sommet de cette dune parmi tant d'autres. Il se sentait libre. Seul au monde. Et ça lui plaisait amplement. Ses yeux bistrés détaillant la scène devant lui s'arrêtèrent sur une silhouette finement dessinée qui se découpa du décor, tel un tracé abstrait. La chaleur qui s'émanait du sol venait brouiller cette image, donnant l'impression qu'il s'agissait d'un mirage. Un rêve convoité. L'étalon resta étonné devant la vitesse et la souplesse de cette forme argentée, une robe miroitant sous le soleil brûlant. Celle-ci était assez loin de lui. Trop loin à son goût. Le grand bai contracta ses muscles, prêt à dévaler la dune pour rejoindre l'imaginaire. Du moins, c'est ce qu'il croyait... une autre de ses hallucinations trompeuses. L'ibérique se lança donc à travers ce désert vallonneux, l'esprit focusé sur la silhouette devant lui. Elle semblait danser, élégamment au dessus du sable, comme si chacune de ses foulées était calculée, tels les mouvements pointus d'une ballerine. L'étalon galopait, certainement avec moins de souplesse que l'inconnue, mais toujours avec puissance et caractère. Allait-elle le voir arriver?
(c) DΛNDELION
Idunn
Messages : 410 Inscription : 04/08/2018
Pseudo : drey
Sam 12 Jan 2019 - 16:19
La forme délicate qui se découpe du paysage d'or n'est autre qu'une véritable danseuse étoile. Ses jambes fines réalisent une véritable chorégraphie, invitant mirages et grains de sable pour l'aider dans sa quête d'un ballet royal. Tout n'est que coordination parfaite, mêlant les opposés dans une formidable coupe de glace aux reflets argentés, un spectacle envoûtant dans un désert sinistre ; invitation captivante d'un spectacle unique. Pourtant, bientôt, la jeune danseuse s'immobilise. Son manège ralentit pianissimo et elle s'arrête face à l'étendue désertique qui s'offre à elle. Dressée sur ses petites tiges, elle semble survoler le sable ardent. Mais la réalité la rattrape rapidement. Idunn fait volte-face et découvre l'étalon dont les effluves venaient de parvenir jusqu'à ses naseaux.