Is your cup half full or empty ( O )

La rapace en avait marre, marre de lui, marre de tout, elle avait fait des efforts, elle faisait ce qu'elle pouvait pour comprendre comment agir maintenant qu'elle était en couple et pour ne rien arranger elle s'en prenait plein la tronche parce qu'elle avait légèrement déconné, parce qu'elle était seulement entrain de jouer. J'ai pris de la drogue, c'est de ma faute et je l'assume complètement ! Quand il lui demanda si elle l'aimait assez pour voir qu'il était juste triste qu'elle est embrassé un autre, son cœur se brisa. Cela lui faisait tellement mal. T'en connais beaucoup des personnes qui aiment tellement une personne qu'elle seraient prête à ne jamais toucher ou goûter aux lèvres ou au plaisir des chairs pendant quatres ans et qui auraient été prêt à ne jamais le faire de leur vie s'il le fallait ! Elle lança son antérieur vers la tête du mâle en essayant de la toucher, avant de prendre un galop effréné pour s'éloigner de lui au plus vite. Des larmes vinrent perler sur ses joues, chose qu'elle pensait impossible.

Le truc, c'était que ça faisait si longtemps qu'il l'aimait en secret, ça faisait si longtemps qu'il essayait de l'avoir pour lui, de lui montrer qu'il l'aimait. Ça le frustrait tellement que quelqu'un d'autre ait pu avoir ce qu'il voulait en quelques heures ce qu'il avait mis des années à avoir. Peut-être ne le montrait-il pas explicitement, mais son coeur le faisait souffrir, lui aussi. Cela dit, ses mots le touchèrent plus qu'elle le pensait. Ça, ce n'était pas faux. Mais est-ce que ça expliquait qu'elle embrasse quelqu'un d'autre, maintenant qu'ils étaient ensemble ? Il grogna en recevant sa gifle en plein visage. Il resta là, à la regarder partir pendant quelques instants, ne sachant pas quoi faire. Devait-il la suivre ou la laisser partir ? Oh, et puis tant pis. Harfang ! Il s'élança au grand galop, espérant la rattraper.

Elle courait en fuyant quoi, Onyx, mais aussi elle, ses conneries et tout ce qu'elle avait put lui dire. Elle s'en voulait déjà assez d'avoir déconner pour qu'il en remette une couche par dessus. Elle l'entendit partir et l'appeler, elle accéléra, il la rattraperait de toute façon, mais le plus tard sera le mieux, au moins le temps qu'elle se calme et que la pression redescende d'un cran. Elle entendait le bruit des sabots d'Onyx sur le sol, il était de plus en plus proche d'elle. Il devait être à un mètre ou deux derrière elle, mais elle continua de galoper tout de même. "Est-ce que tu m'aimes au moins assez pour le comprendre" ces mots tournaient en boucle dans sa tête, qu'est-ce qu'elle avait encore fait.

Il ne comptait pas la laisser partir, pas comme ça. Il s'en voudrait s'il lui arrivait quelque chose ou si elle refaisait une autre connerie. Non, il ne l'abandonnerait pas comme ça. Il força l'allure, peu importe si elle refusait de s'arrêter. Onyx galopait à toute allure pour finalement la dépasser et faire de dérapage contrôlé pour lui faire face et lui bloquer le passage.

Le dérapage de Onyx la força à piler pour s'arrêter. La vision floue, elle distinguait à peine le mâle de jais, elle n'avait pas envie de le regarder dans les yeux. Elle n'aimait pas être vue en proie à ses émotions, mais là elle avait encore des larmes plein les yeux. T'es content, tu m'a vu pleurer, c'est ce que tu voulais nan ? Elle en l'avait pas dit violemment, sa voix était brisée, elle n'aurait jamais pu avoir son ton cinglant habituel dans cette situation. Elle se doutait bien que non, qu'il n'aurait jamais voulu la faire pleurer, mais là elle voulait lui rappeler que jamais elle n'avait cesser de penser à lui, que jamais elle n'avait pensé à mal, que jamais elle l'aurait trompé, que jamais au grand jamais elle aurait offert plus à un autre qu'à lui. Elle lui avait toujours indirectement appartenu et ce depuis son arrivée dans la Tribu.

Non, il n'avait pas voulu la faire pleurer, mais son impulsivité et son énervement avait pris le dessus sans qu'il ne pense aux conséquences. Malgré tout, il se rendit compte à quel point il avait peur de la perdre, de se la faire voler. Oh, arrête, tu sais bien que non. souffla-t-il alors. Il ne savait pas quoi dire, pas quoi faire. La serrer contre lui ? L'idée lui effleura l'esprit, mais il avait peur qu'elle soit encore trop énervée et qu'elle le repousse. Alors il reste là, immobile comme un con.

Elle a tellement peur de le perdre après temps de temps où elle avait cherché à gagner une place dans son cœur. Le voir s'éloigner en quelques secondes lui avait fait tellement de mal. Elle ne savait pas pourquoi et même si elle le savait, mais entendre Onyx lui dire qu'il ne voulait pas la voir pleurer la soulageait un peu. Elle finit par s'approcher de lui et de finir de verser ses larmes contre son poitrail, au risque de se faire envoyer bouler. Je suis tellement désolée ... Elle avait articulé ces mots de manière presque inaudible.

Il la laissa venir à lui, sans bouger. Il prit un petit temps avant de la serrer contre lui. Même si la voir s'éloigner, la voir pleurer lui fendait le coeur, il ne pouvait nier le fait qu'une partie de sa confiance s'était envolée avec le baiser qu'elle avait eu avec Quartz. Ça l'avait blessé d'être ainsi placé en second plan, et il ne savait pas quoi faire avec tout ça. Lorsque ses excuses se glissèrent à ses oreilles, il resta silencieux. Lui dire que ce n'était pas grave ? Ce serait presque un mensonge. Ça va aller. répondit-il alors. Ça va aller, oui, ils ne vont pas en mourir. Onyx aura juste besoin de temps pour réfléchir. C'était si compliqué d'aimer quelqu'un.

Ce n'est pas grave. Oui. Mais elle arrivait à tout foirer même avec des efforts. Elle se demandait si elle était destinée à pouvoir aimer correctement ou si elle serait indéfiniment incapable de quoi que ce soit dans ce domaine. Il ne lui pardonnerai jamais et ça lui faisait mal. Pourquoi. Pourquoi même quand on aime, on souffre autant. Le plus amoureux doit être le plus grand masochiste de la planète si aimer est égal à la souffrance, à la peur de perdre l'autre. Est-ce que tu pourras me pardonner un jour ... Elle sait bien que non, même elle ne l'aurait pas fait, mais elle voulait y croire avoir quelque chose pour s'accrocher. Qu'as-tu fait Harfang, qu'as-tu fait ?

Il se déconnecta de la réalité, un bref instant. Son regard se perdit dans le vide alors qu'il restait silencieux afin de réfléchir. Pour un fois, il n'avait pas envie de prendre une décision hâtive, il voulait réfléchir. Ça le tuait de se dire qu'il avait attendu si longtemps pour être avec elle, mais qu'il était déjà relayé au second plan. Qui trompe une fois peut tromper deux fois, non ? Son coeur était si douloureusement comprimé dans sa poitrine qu'il en ferma les yeux et crispa la mâchoire. Oui. Mais pas maintenant. Là, je sais même pas si tu m'aimes vraiment ou si tu as réellement envie d'être avec moi... Et je ne veux pas te retenir non plus ou te priver de tes libertés. souffla-t-il. Mais si elle avait ce besoin maladif d'avoir toutes ses libertés dans une relation, lui, il n'était pas prêt à lui accorder tout ça. Il avait besoin d'être le seul et l'unique. Pas qu'elle aille jouer ailleurs.

Elle la réalité, elle l'avait encrée dans la peau, le seul moment ou elle s'était détachée de cette réalité, elle avait merdé. Signe qu'elle ne devait jamais oublier de réfléchir. Elle avait agit impulsivement, un peu comme lui - sauf en amour. Elle était vraiment horrible, et lui réfléchissait, réfléchir à quoi, à quel point elle avait merdé ? C'est bizarre de voir les rôles échangés. "Qui trompe une fois trompe deux fois" jamais, elle avait retenu la leçon, elle avait déjà assez souffert de cette situation. Harfang ne commet jamais deux fois les même erreurs. Son cœur se brisa, elle avait à peine commencée à le réparer, qu'il se déchirait à nouveau. Ce n'est pas de libertés dont elle avait besoin, elle ne savait pas ce qu'elle avait vraiment besoin. Mais sa présence à lui était indispensable de le savoir loin le faisait souffrir, de le savoir parti la faisait souffrir. Mais pourquoi, pourquoi, elle ne savait pas pourquoi lui et pas un autre. Et pourquoi aimer au juste, on souffre quand on aime. Mais on vit quand on aime. "À quoi ça sert ? Bon dieu à quoi ça sert ? Dites le moi à quoi ça sert de l'aimer si j'en souffre? Mais pourtant je l'aime."

Et la seule façon pour lui de ne pas montrer qu'il a le coeur brisé, c'est de se vêtir d'un masque neutre, se refermant complètement sur lui-même. Sûrement sait-il le mal que ça lui fait à elle aussi, mais sa vie était si bordélique avec son père, les autres... Elle avait été sa seule source d'espoir et de réconfort. Il n'en avait pas l'air, mais il y avait tout de même un coeur sous cette carapace rocheuse. La mâchoire serrée et les yeux fermés, il craignait de finir par défaillir, si bien qu'il se retourna de dos à elle. Réfléchis. On s'en reparlera. Au fond, il savait bien ce qu'il avait à faire. Mais la simple idée de briser le coeur de la blanche lui donnait envie de vomir. Son coeur était si... compliqué à comprendre. Elle avait été son amour d'enfance, d'adolescence aussi. Et maintenant qu'il l'avait eue, il ne savait plus quoi en faire. C'était si compliqué...

(on fait une ellipse ?)

(yes)

Elle l'avait toujours su, toujours vu ce cœur sous sa carapace. Elle l'avait aimé, mais elle l'avait oublié quelques instants aussi. Et ces instants de trop étaient la raison de leur dispute actuelle. Il se détourna. C'était fini. Elle refondit en larmes, sans bruits, sans émotion. Tout était vide. Il n'y avait plus rien, plus de forêt, plus d'Onyx, plus d'elle-même et plus d'émotion. Juste des larmes. Elle savait bien qu'il n'y avait pas besoin de réfléchir. Il n'y avait qu'une seule solution au bout des rails. Et ce peu importe la réflexion. Fini. Comment pouvait-il la comprendre si elle-même ne se comprenait pas. Sans réfléchir elle avait reculé d'un pas puis deux avant de faire demi tour et de rebrousser chemin dans la forêt où elle s'orienterait même les yeux fermés. Comment renoncer à ce que l'on avait recherché depuis tant de temps. Impossible. Comment renoncer à son premier amour depuis l'enfance, l'adolescence et même maintenant.

Quelques temps plus tard ...

Elle était revenue ici, sans but précis, elle était simplement revenue. Elle savait que quand elle reverrait l'héritier ce ne serait sûrement pas le plus beau moment de sa vie. Mais elle retournait dans la forêt tous les jours depuis leur dispute, se remémorant de tous les mots, tous les gestes de ce moment. Elle n'en pleurait plus s'étant persuadée de leur rupture proche.

Il s'était isolé pendant les jours qui avaient suivis leur dispute. Il n'avait pas eu envie de parler à d'autres, de devoir expliquer sa mauvaise humeur et de parler de ses problèmes de coeur. Il n'était pas sorti de l'île, se cachant ici ou là. Il n'avait pas eu besoin de beaucoup de temps pour se rendre à sa conclusion. Et la tromperie de Harfang n'avait pas été la seule cause de sa décision finale. En fait, tout se bousculait en lui, c'était flou, tellement flou... Et sa confiance avait été brisée, c'était bien vrai. Il ne savait pas comment recoller les morceaux, il doutait même que ces morceaux puissent un jour être recollé. Peut-être que tout était aligné pour que la blanche reste son fantasme d'adolescent, son premier amour, mais que ça devait se terminer, maintenant.
Onyx était lui aussi revenu là. Il ne la cherchait pas vraiment, en fait, il ne savait toujours pas comment lui dire que c'était fini. Il n'avait pas envie de voir son coeur se briser à nouveau. Et il n'avait pas non plus envie de sentir le sien se broyer encore un peu plus.

Harfang ne comprenais pas pourquoi, pourquoi le destin s'acharnait pour ne pas qu'elle soit heureuse ses temps-ci. Cela restait une source de questionnement pour la rapace. Il était là. Elle ne le voyait pas, mais il était bel et bien là. Fuir, rester ? Elle ne savait pas trop. Elle finit par décider de ne plus bouger. Au final si ce n'était pas maintenant se serait plus tard. Autant être fixée. Et puis il n'avait qu'a venir la voir et lui dire qu'il resterait à jamais le fantôme de son enfance et que tout cela était impossible. Son cœur se briserait, oui, et le sien aussi. Tout est fait pour se terminer un jour, non ? Elle ne savait plus quoi penser, de toute façon c'est fini. Et puis si il n'arrive pas à lui dire que c'est fini, elle l'aiderait à le dire, comme elle l'avait toujours aidé. Mais là c'est différent, c'est plus dur, c'est douloureux. Elle fit un pas et l'appela pour mettre tout à plat, une bonne fois pour toute. Onyx. Clair, intonation neutre, elle ne faisait que l'appeler. Putain son cœur se serre rien qu'en l'appelant, mais son visage est neutre, placide, sans émotions, elle à tout renfermer pour aujourd'hui.