Dark shadow ~ R

R O C

Le géant avait quitté son île, non sans réticence, toujours terriblement agacé et incommodé de la présence des étrangers. Mais les yeux de ses espions ne lui suffisaient pas, il voulait s’assurer de lui même si sa terre était respectée, choyée, comme elle devait l’être.
Il déambule dans la forêt étrange, sa carrure immense, ombre imposante, se faufile pourtant avec une déconcertante facilité entre les arbres squelettiques.

Sa sortie ne sera pas faîte de sérénité et de quiétude comme il avait pu oser y croire une fraction de secondes, oubliant presque la présence des intrus face au calme effrayant du bois, un calme qui lui l'apaisait et le charmait. Une silhouette féminine bicolore se fraya un chemin jusqu'à lui pour venir lui faire face, le saluant simplement, l'air de rien. Roc s'immobilise, observant cette petite chose. Tout semblait minuscule face à lui. Son regard aussi noir que sa robe est neutre, impassible, bien qu'une pointe d'un mélange subtile entre curiosité et hostilité ne luit par moment dans ces abysses sombres. Bonjour. s'efforce t-il de lui rendre son salut, ne voulant pas passer pour un sauvage, ne souhaitant pas leur donner ce plaisir. Que me veux tu ? Elle n'était pas venue à lui sans raison, n'est ce pas ?

Ces étrangers semblaient tous dénués de bon sens et de respect. Ils venaient chez eux et s'appropriaient leurs terres, et ils agissaient comme si cela était la chose la plus naturelle du monde. Avaient-ils pris la peine une seule seconde de s'intéresser à ce peuple qui vivait et chérissait ces terres depuis des décennies, voir des centaines de décennies ? Roc s'en voulait encore d'avoir passé un pacte avec eux, et prenait sur lui pour ne pas mettre à feu et à sang chacun des clans qu'ils avaient établis chez eux. Et même si les siens lui en voulaient, il respectaient sa décision, et cette décision difficile, il l'avait pris pour eux, pour les protéger.
Son regard, d'un la neutralité laissait pourtant dévoiler une vague de froideur, ne quittait pas le visage de la jument aux yeux dépareillés. Tu te crois en mesure de me demander des informations et de m'imposer ta volonté ? Sa voix naturellement autoritaire tranche, sans être bourrue ni menaçante. Tsunami ne te concerne aucunement.