The other side

La joue pressée contre l'encolure du yearling, Séléné se fait pensive. Ça aussi, ça lui arrive de plus en plus régulièrement. Elle sort pourtant rapidement de ses songes, lorsque la voix d'Horus brise le silence qui s'était installé entre eux.
- Non, plus du tout, répond-elle en souriant. C'est parce que ton corps est chaud, c'est agréable. Et j'aime bien ton odeur aussi, tu sens la forêt, lui confie la tachetée en fermant à mi-clos les yeux, comme si elle voulait s'imaginer cette fameuse forêt.

Séléné prend le temps de réfléchir aux dernières minutes qui se sont écoulés. C'est vrai que c'est étrange qu'ils ne se soient pas compris tout à l'heure. Sans doute un simple malentendu.
- Je ne sais pas non plus mais je n'ai pas aimé ça. Qu'on ne se comprenne pas, répond-elle en affichant un air contrit.
Elle décolle finalement sa ganache de l'encolure d'Horus. Elle a presque l'impression que sa joue brûle et elle trouve ça étrange mais amusant. La réaction de deux corps en contact. D'ailleurs, lorsqu'elle touche l'encolure du yearling là où sa joue était posée, elle se rend compte que cette zone est également chaude.
- Dis Horus, c'est quoi ton endroit préféré pour les grattouilles ? Demande Séléné avec curiosité.

La réponse d'Horus la surprend un peu mais lui donne surtout envie d'y remédier. C'est triste qu'il ne connaisse pas son endroit de grattouilles favori ! Séléné, quant à elle, s'est vite rendu compte que c'était sur le ventre qu'elle adorait être grattouillée. Et la chose horrible, c'est que c'était assez difficile de se gratter soi-même dans cette fameuse zone.
Lentement, Séléné se détache - très légèrement - de lui. Ses naseaux effleurent légèrement son encolure, avec délicatesse. Elle ne pense pas que c'est ici son endroit favori, alors elle poursuit sa route. Puisque la majorité des équidés apprécient cet endroit - elle n'a jamais réellement compris pourquoi d'ailleurs - elle s'arrête au niveau de son garrot qu'elle mordille très doucement avec ses dents - peut-être même un peu trop timidement - un petit moment avant de s'arrêter pour relever les yeux vers lui.
- Est-ce que c'est ici ? Demande-t-elle, même si elle n'en a pas l'impression.

Comme elle s'y attendait, la réponse d'Horus est négative. En vrai, ça ne l'étonne pas parce qu'à ses yeux, Horus est un être particulier et différent des autres. Alors forcément, son endroit préféré doit être particulier aussi. Du coup, elle ne s'attarde pas plus sur son encolure et s'aventure sur la ligne de son dos. Et de temps à autre, elle lui jette un rapide coup d’œil, pour voir ses réactions.

Disciplinée et appliquée, Séléné obéit aussitôt à la demande - ou plutôt à la supposition - du yearling. Ses naseaux glissent alors le long de ses reins sans pour autant s'y attarder et rejoignent sa croupe. Elle ignore quelle partie de sa croupe il faut qu'elle grattouille alors elle s'aventure un peu partout. Elle commence par sa hanche, poursuit vers la base de sa queue et termine par sa fesse, qu'elle pince plus qu'elle ne gratte.
- Héhé, j'ai croqué ta fesse , se vante-t-elle en posant sa tête sur sa croupe.

Confortablement installée, ses ganaches rondes parfaitement calées sur le haut de la croupe musclée d'Horus, Séléné l'observe. Elle fixe cet œil à la couleur presque terne qui dégage pourtant cet explosif cocktail de vivacité et d'énergie.
- C'est vrai ? Demande-t-elle tout en laissant glisser sa ganache contre sa croupe pour repositionner ses naseaux devant ses fesses.
Elle n'attend pourtant pas sa réponse pour reprendre ses grattouilles. Elle a simplement envie de lui faire plaisir. Et puis s'il est content, elle l'est aussi. C'est ainsi simple que ça.

Sous ses dents, Séléné sent les muscles d'Horus se détendre progressivement. Elle trouve ça amusant alors elle cherche d'autres zones à mordiller. Elle s'aventure jusqu'à ses jarrets qu'elle frotte énergiquement avec ses naseaux. Puis elle se fige en remarquant que les crins noirs du yearling recouvrent sa tête.
- Tu as vu ma nouvelle crinière ? S'amuse-t-elle en redressant légèrement la tête pour chercher le regard d'Horus.