Carry love ▬ M

Plus les jours passent, plus l'espace vient à manquer. Le poulain se tortille et agite ses maigres jambes dans tous les sens dans l'espoir de réussir à se faire un peu plus de place. Il appuie sur la vessie, sur l'estomac, et parfois même dans les côtes de sa pauvre mère. Mais il faut le comprendre, il est à l'étroit ! Malgré les caresses de sa mère, et la voix réconfortante de son père, le petit ne réussi pas à se calmer. En plus, aujourd'hui, de puissantes contractions l'enserrent et l'étouffent. Comme si quelque chose tentait de le forcer à sortir à l’extérieur. Le poulain est plutôt docile, il n'oppose pas trop de résistance, c'est ainsi que, naturellement, le voila qui atterrit dans la mousse fraîche. Le petit ne bouge pas trop, encore sonné, mais c'est le froid mordant qui le sort de sa bulle qui lui arrache un petit hennissement pittoresque et plaintif. Le petit ouvre ses grands yeux encore ensommeillés et regarde autour de lui, l'air émerveillé. Tout trempé, il se met à trembler. Sa vision est encore floue, il ne distingue ni son père, ni sa mère, mais son instinct l'incite à se lover contre le corps chaud de sa génitrice. Il fait vraiment froid par ici.. Laissez moi re-rentrer.pense t il en tentant de ramper entre les cuisses de sa mère.

Filao. C'est son nom à présent. Le petit ne comprends pas tout mais il sait que c'est comme ça qu'il s'appellera. Le poulain se love contre sa mère et commence à s'endormir, au chaud contre son ventre doux. Malheureusement cela ne dure pas longtemps. La voila qui se lève. Le petit pousse un hennissement plaintif et regarde ses deux parents avec incompréhension. Mais on était bien là. Le petit proteste et gémit pour amadouer sa mère et qu'elle revienne auprès de lui. Elle ne semble pas coopérative. Filao regarde alors son père, avec ses yeux grands yeux triste, il avait l'air plus simple à attendrir. Plus le temps passe, plus sa vision devient nette. Il cligne plusieurs fois des yeux et se met à distinguer nettement les deux équidés. Sa mère porte une robe clair et son papa une robe foncée, aussi noir que le ciel au dessus d'eux. Et moi je ressemble à quoi ? Le petit se contorsionne pour regarder son propre corps, il est caramel, à mis chemin entre la robe de papa et maman.  

Filao ne comprends pas vraiment ce qu'on attend de lui, mais ce qu'il sait c'est que pour rejoindre sa maman et retourner au chaud, il va devoir essayer de se lever. Le poulain regarde ses grandes jambes qui ressemblent à des brindilles, comment tenir en équilibre là dessus ? Filao plie les antérieurs et lève ses petites fesses vers le ciel. Bon jusque là ça va. Il tente de déplier ses antérieurs et les écarte grand pour plus de stabilité. Bon il est debout. C'était pas si difficile. Alors, avec un sursaut d'assurance, il tente un premier pas, fait un rouler boulé et finit la tête dans les glaïeuls. Il lève des yeux horrifiés vers sa mère en mode Oh putain qu'est ce qui vient de m'arriver.