we are washed by the weather

H O O K E R

L'appaloosa, pour une fois, se repose dans un coin, profitant du calme du massif. En réalité, il trouve ces instants de quiétude ennuyants, et parfois même, d'une certaine manière, angoissants. Hooker a toujours eut l'habitude de vivre dans le feu de l'action, se laisser porter par l'adrénaline, vivre tout intensément, autant les bonnes que les mauvaises choses. Mais s'il ne voulait pas imploser, être réduit en cendre par son propre incendie, il devait se forcer à quelques instants de calme. Alors il broutait là, dans un coin, mais déjà l'exaspération le gagnait. Blasé, il redresse l'encolure pour voir si quelque chose d'intéressant le délivrerait de cet ennuie mortel. Et, ô joie, quelqu'un répond à son appel. Mâchonnant sa touffe d'herbe, il pointe les oreilles vers une silhouette dorée qui fonce à vive allure vers le ruisseau. Qu'est ce qu'il se passe ? Une course poursuite ? Ca palpite dans sa poitrine et il se dirige vers l'individu au petit trot, gaiement. Et une fois à sa hauteur, il reconnaît enfin Nour. Il avale alors difficilement sa boule d'herbe mâchouillée et remachouillée, ne s'attendant pas à tomber sur elle. Euh salut. Tu fais quoi ? questionne t-il maladroitement.

Hook pince un peu ses lèvres sur le côté. Il a la même pensée qu'elle au même instant, sans pouvoir s'en douter. Il se dit qu'il est censé être son père, son père adoptif, et pourtant, il ne sait rien d'elle et c'est de sa faute. N'est-il pas temps de rattraper ses erreurs ? Mais du coup, il se sent comme un gamin fautif. D'un geste du menton, il désigne son corps immergé dans l'eau. Il faut pas que le choc de température soit trop violent, sinon tu foires tout ce que tu cherches de bénéfique à faire ... conseille t-il, toujours un peu maladroit. Il commence à ouvrir la bouche, sans vraiment savoir ce qu'il allait dire, et se laisse volontiers couper la parole. De justesse, il parvient à réprimer le large soulagement qui le gagne lorsqu'elle lui propose une course, même si il n'est pas le meilleur, qu'il préfère le corps à corps, il n'est pas contre se taper un petit sprint. Ils feraient connaissances après, voilà. Il se sent tout de suite plus à l'aise, moins sous pression. Un petit sourire insolent trône à la commissure de ses lèvres. Avant chaque course, il faut déterminer ce que le gagnant gagne et ce que le perdant écope.

En la voyant sortir de l'eau sans même faire mine de répondre, il se prépare un peu psychologiquement à devoir faire un départ en trombe, au cas où elle soit un peu fourbe et essaie de le berner en prenant le départ sans qu'il ait été officiellement lancé. Mais enfaîte euh, pas du tout, elle s'effondre à moitié dans l'eau. Hook ne s'y attendait tellement pas qu'il l'observe un instant avec des yeux écarquillés de surprise, avant d'enfin réagir et se ruer sur elle.Oh putain, Nour ! Il l’attrape par les crins et la tire complètement hors de l'eau. Merde, il a aucune connaissance médicale, qu'est ce qu'il doit faire. Sa respiration s'est soudainement emballée, en proie à la panique. L'appaloosa regarde rapidement autour d'eux. Putain y à personne. A L'AIDEEEEE !! hurle t-il quand même, au cas où. Bon, ta gueule et réfléchis, réfléchis ! s'ordonne t-il à lui même. Peut être est ce foutu choc thermique dont il venait tout juste de parler ? Merde, il en sait rien mais c'est sa seule hypothèse. Il s'allonge derrière elle, place son visage sur ses antérieurs repliés pour un peu plus de confort pour elle et entreprend de la frotter vigoureusement de ses naseaux, son visage, son encolure, tout en la serrant contre lui pour lui partager de sa chaleur corporelle.

Il ne voit pas son visage rieur, est trop concentré par ses mouvements frénétiques pour la réchauffer et la stimuler. Il s'arrête brusquement lorsque son corps se met à convulser, ce qu'il croit néanmoins être des convulsions. Hook écarquille grand les yeux et se raidit, impuissant. A L'AIDEEEEEEEEE ... Mais son cri de détresse se meurt petit à petit puis brutalement lorsque la voix amusée de Nour s'élève. Il tourne le visage vers le sien, totalement … Éberlué. Elle convulsait pas du tout, elle riait. Riait de lui. Oh putain comment elle l'a roulé en beauté. Au début, il arrive pas vraiment à réagir, ne pouvant s'arrêter de la regarder avec cette face : . Je … Je … Quoi ? Il secoue la tête, reprends ses esprits. Attends, tu viens de te foutre royalement de ma gueule ? Il serre la mâchoire, se relève, lève les yeux vers le ciel quelques secondes, comme s'il tentait de maintenir une colère brulante. Il fait quelques pas, comme un lion en cage, puis tourne brusquement un regard malicieux sur elle. Cela mérite une punition. Et sans crier gare, il se jette sur elle pour lui faire une combo attaque ninja chatouille .

Hook est satisfait de son attaque surprise et éclair, il vient à bout de Nour, qui abdique dans des éclats de rire. Il se redresse avec un petit sourire triomphal, avant de plisser les yeux, l'air faussement menaçant. Refais plus jamais ça, tu m'as fais flipper .

Ses yeux noirs font écho aux siens, mais malgré tout, ils le transpercent. De nouveau, il est un peu mal à l'aise. Il doit se jeter à l'eau, faire le pas vers elle qu'il a mis tant de temps à se décider à faire. Ecoute Nour, je sais que je ne me suis pas assez intéressé à toi, que je n'ai pas été assez présent pour toi et … Et j'en suis désolé et je veux faire en sorte que cela change. Il lui sert un petit sourire en coin de bouche, un peu pincé, un peu timide, mais néanmoins, sincère. Il hausse les épaules, les gardant en l'air un instant avant de les redescendre lentement. Alooooors … Je t'écoute, je veux tout savoir de toi. Il se détend, reprend son naturel chaleureux et taquin.