Vendetta //W//

« La greffe ? » Enja accompagna son rire de bon cœur, appréciant ce moment agréable, léger, presque doux. Winterfell avait son caractère, mais elle avait appris à faire avec, et à ne pas s'offusquer de tout. Parce qu'elle avait compris que sous son tempérament assez fougueux, il riait, et surtout il aimait. « Dis, je me suis toujours demandé. Est-ce que tu as aimé maman ? » Le ton était un peu plus sérieux. Du moins, il n'était plus aussi rieur.

L'ibérique laisse échapper un rire franc, il apprécie ses moments de légèreté avec sa fille. Dans ces instants là, il a l'impression de rattraper un peu le temps perdu. Même si il sait que c'est faux. La question de Enja le déroute un peu, il gratte le sol pour trouver les mots juste. " Je ne sais pas... " commence t il en relevant doucement le regard vers elle. " ... nous nous sommes connus trop tôt. Je suis persuadé que si ça n'avait pas été le cas, beaucoup de choses ne seraient pas ce qu'elles sont aujourd'hui. " dit il d'une voix un peu nostalgique. " Je te mentirais si je te disais que j'ai aimé ta mère comme j'ai aimé Gaya, néanmoins, j’éprouve toujours un grand respect à son égard. Elle compte beaucoup pour moi. " L'étalon avance ses naseaux et vient les frotter à ceux de l'arabe, oubliant son rhume quelques instants. " Elle m'a donné une fille merveilleuse. " dit il d'une voix un peu bourru, mais l'oeil rempli d'émotion qu'il essaye en vain de cacher sous son gros toupet. Il esquisse un sourire franc.

Quand il dit que certaines choses auraient sûrement été différentes, elle ne voit pas trop ce qu'il veut dire, mais essaye de s'imaginer plusieurs scénarios possibles. Au final, aurait-elle été vraiment différente si ses deux parents s'étaient aimés dès le premier jour ? Aulia n'aurait pas été Aulia, et Gryffon n'aurait pas été Gryffon. Elle ne regrettait pas la vie qu'elle avait actuellement, ni la famille qu'elle avait. Même si ça n'avait pas toujours été aussi simple qu'aujourd'hui. Elle ne peut retenir un sourire touché quand il la complimenta, et frotta ses naseaux contre les siens aussi. « Je suis contente qu'on se connaisse un peu mieux, toi et moi. » avoua-t-elle, bien qu'un peu pudique quand il s'agissait de Winterfell. Ce n'était certes pas un attachement aussi fort que s'il avait toujours été là pour elle, mais elle était en mesure de comprendre tout ce contexte aujourd'hui. Et cela avait changé beaucoup de choses.

Winterfell frémit légèrement à la caresse de Enja. C'est la première fois qu'elle témoigne un geste d'affection pour lui et cela lui fait tout drôle. Un sentiment puissant le transperce de part en part. Un sentiment qu'il croyait avoir oublié ces derniers mois. De l'amour ? Il ne l'avouera jamais, mais c'est bel et bien le cas. Il y tient à sa petite arabe et ne souhaite que son bonheur. " Moi aussi " répondit il d'une voix un peu tremblante, puis il se racle la gorge pour dissiper le malaise. Il détourne la tête et scrute le désert avec attention. " Bon, elle arrive la Berseck ? " s'exclame t il, impatient. L'étalon tape du pied.   

ptdr cette réponse de bry tellement expéditive

Enja pointa les oreilles vers Bryséis quand elle arriva près d'eux. Elle n'avait rien perdu de son tempérament expéditif, et cela aurait presque pu l'amuser. Elle partit aussi vite qu'elle était venue, et Enja s'orienta vers Winterfell. « Bon bah... je crois que tu t'es déplacé pour rien. »

L'étalon plisse les yeux en voyant arriver une silhouette noire et masculine à travers les dunes. Ah non. C'est Bryséis. Il redresse l'encolure à son approche, tout content de la voir enfin arriver. Il est prêt. Prêt à affronter l'araignée et à lui coller la raclée qu'elle mérite. Malheureusement, la réponse de Bryséis n'est pas du tout celle qu'il attend. La berseck trace une courbe devant eux pour arriver à leur hauteur mais ne prend même pas la peine de s'arrêter. L'étalon ouvre grand la bouche, complètement ahuri. " Maiiiiiiis on avait un PAAAAAAACTE !!!! " hurle t il à pleins poumons, plus choqué qu'énervé. La noiraude disparaît aussi vite qu'elle est apparue. L'étalon rumine et frappe un cailloux pour extériorisé sa frustration. " Putain.. " ronchonne t il comme un enfant gâté privé de dessert.