The great escape

Être considérée comme une ortie ne la dérange pas. D'après Irisviel cette plante est formidable tant elle est pleine de bonnes vertues. A sa hauteur donc.
Mais lorsque la grise vient partager son masque de boue avec elle, Absinthe ne peut réprimer une moue dégoûtée. Eurk... Sa si belle robe palomino, toute tâchée de boue. Son dégoût lui passe pourtant bien vite parce qu'involontairement, les frottements d'Etosha lui font de l'effet. A moins que ce soit la boue.
- J'aurai p'têt dû te jeter la motte de terre sur les fesses , rigole-t-elle en levant les yeux au ciel.

Ebawouii tu crois quoi

Dans un sens, heureusement que la grise n'a pas l'esprit aussi lubrique que le sien. C'est très certainement pour cette raison qu'Absinthe se lâche autant d'ailleurs ; de toutes manières Etosha ne capte jamais ses allusions.
Un léger couinement lui échappe lorsqu'elle ose lui pincer le cul. Non
mais sérieux là ! Elle s'élance aussi vite à la poursuite de cette satanée grise.
- Etoshaaaaa, gronde-t-elle en allongeant sa foulée et priant pour que son souffle tienne le coup cette fois.

Qui sait, p'têt que la jolie blonde aura le loisir de lui apprendre un ou deux p'tits trucs. Héhé.
Absinthe n'a rien d'un pur sang arabe, elle non plus. Ce n'est pas pour autant qu'elle en oublierait la frime ; au contraire. De toutes façons ce n'est pas réservé aux chevaux arabes de faire leur show (même ma paint elle kiffe mettre sa queue en panache mddr).
Elle ne galope pas depuis très longtemps mais ses poumons s'enflamment déjà. Absinthe devrait s'arrêter, elle le sait. Elle décide pourtant de repousser ses limites.
- Regardes devant toi ou tu vas finir par te bouffer un arbre dans la tronche ! La gronde-t-elle.

( Véridique. Elle est en pension chez une éleveuse de chevaux arabes et elle m'a carrément demandé si elle n'avait pas du sang arabe mdddr, elle m'a dit que ma pouliche frimait plus que les siens limite   Cadeau : Ici, là aussi, et là pour finir   )


Absinthe s'est arrêtée. Elle n'a pas eu le choix, son corps a atteint sa limite. La respiration sifflante, elle cherche un arbre contre lequel s'appuyer pour ne pas s'écrouler. Ses membres sont tremblants. Heureusement, son état s'améliore rapidement et lorsque Etosha se tourne de nouveau vers elle, Absinthe semble simplement essoufflée. Plus que la normale mais pas à deux doigt de crever comme il y a à peine cinq minutes. Elle ne trouve pas la force de lui sourire. Ni de lui parler. Alors elle se contente d'acquiescer et de trouver la force de lui offrir un maigre sourire.

( Ahah oui en effet Merci pour elle )

Si elle n'était pas si mal en point, l'inquiétude d'Etosha l'aurait faite sourire. Absinthe se remet difficilement de ce nouvel élan de faiblesse mais elle parvient sans trop de peine à reprendre le contrôle sur sa respiration. Les battements de son cœur s'apaisent dans la foulée et la douleur dans ses bronches s'atténue progressivement.
- Ce n'est rien, Lui assure-t-elle, encore un peu essoufflée.
Juste histoire de la rassurer. Ses membres ont enfin arrêté de trembler. Reste plus que sa respiration encore un peu sifflante.

- De temps en temps. Souvent à l'effort, répond-elle d'une voix légèrement froide.
Elle ne va pas lui raconter sa vie et ses problèmes. Il y a déjà bien trop de personnes dans son entourage qui sont au courant. Elle ne peut pas se permettre de prendre le risque que ça s'ébruite.
- Allons récupérer la mousse pour garnir ton lit, souffle-t-elle finalement d'une voix plus chaude et agréable.
Elle récupère rapidement la fameuse mousse et attend que la grise en fasse de même pour regagner l'intérieur du camp.

Absinthe dépose la mousse au sol en arrivant dans la grotte qui sert de dortoir commun. Etosha arrive juste après et commence déjà à former son nid. Il lui faudra probablement quelques allers-retours supplémentaires pour que son nid soit réellement confortable mais pour une première nuit ça fera l'affaire. Lorsqu'elle s'excuse, Absinthe relève immédiatement les yeux vers elle.
- Ne le sois pas, dit-elle d'une voix ferme. Ce n'est pas de ta faute. Et tu ne pouvais pas savoir, rajoute-t-elle ensuite d'une voix plus douce.
Elle n'a pas envie de ressentir de la pitié. Ni de la compassion. Elle veut simplement être vue comme une personne normale. Pas comme une... Malade.
- Tu as encore besoin de moi ? Ou tu penses que ça ira ? Demande-t-elle en lui offrant un sourire.