Home or not

| faucon | du haut de la falaise, il la suit des yeux - ou plutôt, de son unique oeil. tel un cyclope infernal, traçant chaque détail dans le décor, chaque mouvement des vagues, chaque grain de sable qui s'envole. pourtant, ce n'est pas la vue qui a indiqué la présence d'etosha à faucon, mais bel et bien ses autres sens, bien plus développés que cette dernière.
après quelques instants à l'observer, il emprunte le chemin descendant vers la plage. silencieux et discret, comme à son habitude, sans pourtant aucune intention de cacher sa présence, il se dirige vers elle, aérien.

Le mâle s'approche et s'arrête près d'elle. Son unique oeil est fixé sur elle, dévorant, insistant, malaisant. Je n'ai qu'un oeil mais je vois tout fait-il avec un petit sourire un peu cruel. Décidément, tu traines beaucoup sur notre île... souffle-t-il d'un air malicieux.

Faucon la fixe, sans ciller, de cette impassibilité singulière qui fait penser qu'il ne ressent rien. Pourtant, le mâle est d'une sensibilité extrême, captant chaque émotion, chaque réaction, s'en abreuvant sans jamais les laisser filtrer au dehors. Donc, tu fais partie des Nilaak, finalement ? Son ton habituellement froid peut aisément être vu comme amer, à cet instant. Comme s'il lui en voulait qu'elle ait préféré un autre clan plutôt que le sien. Il cherche son regard puisqu'elle a semblé essayé de lui échapper.

Il la fixe toujours et un rictus un peu moqueur vient prendre place sur ses lèvres noires. Eh bien, tu te fais vite des amis, toi, dit-il un peu sèchement. Non pas qu'il lui en veuille de ne pas avoir rejoint la Tribu, ou peut-être que si ? Il ne le saura jamais. Mais quelque chose lui vient à l'esprit. Il n'en parle pas tout de suite, gardant ce détail sous le coude. Sentinelle ? Et en quoi cela consiste-t-il ?

Il sent qu'il l'a touchée, puisqu'elle ne répond pas Il a toujours été doté de cette faculté de précision ultime, d'observation extrême, lui permettant très vite de toucher juste sur quelqu'un. De cerner, de juger intérieurement. Petit, il disait que c'était grâce à son oeil-lune qui lui disait la vérité sur les gens. Aujourd'hui, il sait que cela est différent de son oeil malade et il voit plus ça comme un trait de sa personnalité. Une faculté en plus, disons. Il faut commencer en bas de l'échelle pour prétendre la gravir, clame-t-il d'une voix claire et calme.
Et, tout d'un coup, sans prévenir, il détend son encolure pour venir fermer sa mâchoire sur son épaule. Pas vraiment pour la blesser, juste pour la surprendre, même si ses dents attrapent quelques poils. Il maîtrise assez bien son geste pour ne pas ouvrir sa peau.

Il penche la tête sur le côté, ce qui lui donne un air encore plus mystérieux, plus dérangeant. Il la fixe u moment avant de répondre, l'observant réagir, se débattre intérieurement, surprise visiblement. Pour voir si tu es vraiment prête à vivre parmi eux. Il y a quelqu'un qui sera bien moins doux avec toi, là-bas. Et à peine a-t-il fini de parler qu'il lance de nouveau ses dents vers elle.

Elle s'écarte de justesse et cela arrache à Faucon un petit sourire. Il s'appelle Fléau. Il porte bien son nom Il ne l'attaque pas de nouveau mais avance de plusieurs pas vers elle. Il parait qu'il ressemble comme deux gouttes d'eau au chef. Ledit chef, Faucon ne le connait pas mais en quelques secondes, ledit Fléau lui avait raconté la moitié de sa vie, avant de soudainement vouloir se battre. Ce n'est qu'après ça qu'il avait rencontré quelques-unes de ses... victimes. Astrée, par exemple. Complètement matraquée psychologiquement. Son regard est dévorant, toujours fixé sur Etosha, surveillant ses réactions.