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Même si la distance qu'elle installe entre eux, aussi infime qu'elle soit, lui était presque insupportable, le contact de ses lèvres sur sa peau sombre le fit oublier le fait qu'elle n'était plus contre lui. Il s'accorda une seconde pour profiter de ses gestes, lui laissant pleinement accès à sa gorge, avant de se décaler légèrement pour poursuivre ses caresses vers son épaule et son garrot, qu'il mordille doucement. De son côté, ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas autorisé à ressentir ce genre de chose, mais se laisser aller lui faisait réellement du bien.

Même s'il son esprit était complètement détendu, son corps ne le montrait pas vraiment. Ses muscles étaient contractés et ses naseaux dilatés. Il voulait rester tendre et doux, alors il s'efforçait de réprimer la fougue qui sommeillait en lui. Mais ce n'était pas nécessairement désagréable pour autant, au contraire. Qu'ils s'offrent un tel instant pansait toutes ses blessures. Elle s'aventure vers ses flancs, alors il ose progresser vers son dos. Il ne va pas très loin, mais laisse ses lèvres parcourir sa courbe dorsale, fiévreux. Et pour la première fois depuis qu'ils se sont engagés dans cette danse, il osa prendre la parole. Arrête-moi si tu ne te sens pas à l'aise. Juste pour lui signifier qu'elle était tout à fait libre de lui mettre un stop si quelque chose ne lui plaisait pas ou si elle avait simplement pas envie d'aller plus loin. Il ne voulait pas qu'elle ait peur de lui dire ce qu'elle voulait, il savait que s'ils s'engageaient vraiment dans cette direction, c'était elle qui devait le diriger.

Ses lèvres s'aventurant sur le dos de sa dorée, l'étalon s'immobilisa à sa réplique, levant son regard fiévreux vers le sien. Il était physiquement tendu, oui, mais pas pour les raisons qu'elle croyait. Il s'efforça de détendre ses muscles pour qu'elle ne s'inquiète pas, même si c'était difficile pour lui de se contenir, se retenant de piaffer. J'me retiens pour pas aller trop vite. J'ai envie que ce soit parfait pour toi. chuchota-t-il pour lui expliquer, alors que ses naseaux glissaient lentement vers ses flancs, avant de remonter dans le bas de son dos, à la limite de sa croupe. Et puis finalement, il s'écarta d'elle, un fin sourire aux lèvres. Viens. lâcha-t-il en allant vers un coin plus reculé du jardin, un recoin peu fréquenté. Il n'avait pas vraiment envie de se donner en spectacle.

Le front toujours appuyé contre sa cuisse, l'ébène reprenait doucement sa respiration, avant d'ouvrir lentement les yeux. Tout s'était enchaîné relativement rapidement et il prenait doucement conscience de ce qu'il s'était passé, un sourire un peu rêveur aux lèvres. Alors ils avaient passé ce cap, ils avaient finalement osé franchir cette étape. Il leva le regard vers elle, cherchant une réaction de sa part. Il espérait qu'elle était fière d'eux, elle aussi, et qu'elle ne regrettait rien. Parce que pour lui, c'était un poids qui disparaissait de ses épaules. Car même s'il sera toujours respectueux avec elle, il n'aura sans doute plus peur de lui refaire des avances.
Njörd se glissa contre elle, leurs peaux humides frottant l'une sur l'autre alors qu'il venait coller son visage contre sa joue, câlin. Tout va bien ? s'enquit-il dans un murmure rauque.

L'étalon poussa un petit soupir de bien-être et de soulagement en entendant sa réponse. Il s'était légèrement laissé emporter dans l'intensité de la passion et du désir alors entendre qu'elle n'en avait pas été dérangée le rassurait un peu. Il n'aurait pas voulu que leurs retrouvailles aient un goût amer. Bien évidemment. répondit-il en lui embrassant la joue. Il lui effleura délicatement le visage avec tendresse, la tête dans les nuages. Il secoua sa crinière en bataille pour la remettre en place pour essayer de se redonner une allure présentable. Il ne tenait pas à éveiller les suspicions si quelqu'un passait pas malheur. Il planta son regard dans le sien avec amour. Il aurait des millions de choses à dire et pourtant les mots de s'assemblent pas dans sa tête et rien ne franchit la barrière de ses lèvres, comme si elle lui avait jeté un sort. Elle lui faisait toujours perdre ses moyens.

Le noiraud ferma les yeux à son baiser, en savourant chacune seconde qui faisait battre son coeur un peu plus fort. Et lorsque ses paupières s'ouvrirent à nouveau et que leurs lèvres se détachèrent, l'étalon observa presque nerveusement les alentours, avant de lâcher un petit rire. Ils avaient était audacieux quand même, c'était pas vraiment intime comme endroit. Viens, avant qu'on commence à attirer les suspicions. fit-il en cherchant à l'entraîner au coeur du jardin avec lui.