φ Au fond du couloir

Le grondement du tonnerre. Le bruit sourd des gouttes de pluie sur les carreaux – et puis le fracas assourdissant d’éclats de verre sur le sol froid. Surprise, la princesse réprouve les frissons qui la gagnent et reculent de quelques pas, trouvant réconfort contre la surface du mur qui la soutient. Reprends tes esprits.

Si le jeune étalon apprécie cette traque, il arrive tout de même à bout de sa patience et éprouve un certain agacement, qu’Ana ne peut s’empêcher de remarquer avec amusement. « Essaye encore. » balance-t-elle finalement dans les airs en guise de provocation, se plaçant à un endroit stratégique où plusieurs miroirs la reflètent à différents endroits de la pièce.

En le voyant arriver, elle ne peut s'empêcher de le trouver... resplendissant. Ses yeux dansent rapidement le long de ses mécaniques, et elle se mord les lèvres. À ce moment précis, il n'y a qu'une seule chose qui la retient de ne pas détourner le regard : son visage. Ne démontrant aucune émotion la plupart du temps, il semble cette fois transpirer l'agacement. Il ne lui en faut pas plus pour jubiler intérieurement et gagner un peu plus en confiance. « ... Sinon ? » répond-elle, presque du tac au tac. Elle s'étonne. Les paroles lui échappent comme de l'eau entre les doigts.

Lorsqu'il s'approche d'elle, avec cette allure lente et dangereuse digne des prédateurs, elle le suit du regard. Bien qu'elle ne soit pas étonnée par son comportement, la princesse retient sa respiration. Le souffle de Loki finit par lui chatouiller l'échine, et tandis qu'elle réprime un frisson, ses dents parcourent la ligne délicate de son garrot. Surprise, elle sursaute et recule de quelques pas. « Tu as perdu ta langue ? » demande-t-elle, sans s'interroger sur la charge polysémique de sa question.