Gravity [Spart]

Le poulain l'observe attentivement. Il avait une drôle de curiosité. Puis il répondit à ses questions. Ce regard le tétanisait et l'envoutait en même temps.
-Pourquoi tu poses ces questions alors que tu connais la réponse?
Il avait reculé d'un pas tout à l'heure, maintenant il en faisait un. Si le mâle avait voulu lui faire dumal il l'aurait fait depuis longtemps.

Si je te donne la réponse, cela risque d'être moins amusant.

Répondit-il en observant les mouvements du poulain, il aimait cette impression qu'il donnait aux autres, Spartacus ne cachait pas sa dangerosité, au contraire, il l'exposait comme un fait banal.

Fuir est une solution mais rien ne garantira ta sécurité n'est-ce pas ?

- oui c'est vrai. Si je pars tu seras derrière moi. Et ce n'est pas très prudent d'avoir son adversaire dans le dos. Ça on me l'a appris.
Il était fascinant pour le poulain de voir un imposant étalon en face de lui. C'était la première fois qu'il ressentait ça face à un adulte. Il aurait pu lui demander n'importe quoi il l'aurait fait sans réfléchir.

C'est vrai mais il ne faut pas oublier qu'il y a bien d'autres dangers et ils ne sont pas forcément physique.

Parfois, il était préférable d'analyser son adversaire et de déterminer si la fuite n'était pas plus envisageable. S'il avait été à la place du poulain, il aurait choisit cette option, son corps n'était pas construit pour le combat et cela se voyait à des kilomètres.

-ah..
Il baissa la tête. Puis il se demanda si il n'aurait pas du fuir ou tout simplement ne pas le suivre.
-j'ai fait quelque chose de mal en te suivant? dit-il avec une larme à l’œil.
Il n'aime pas déranger les personnes.

Il n'y a rien dans ce monde qui ne soit bien ou mal, tu as agis comme tu en avais envie. Parfois, nos actes apportent des conséquences, tu dois voir ce qui est le plus favorable pour toi.

De son coté, Spartacus n'avait jamais trouvé qu'un équidé le dérangeait, ils éveillaient toujours une certaine curiosité chez lui, il adorait cette sensation.

Leçon que le jeune mâle n'oubliera pas. Il hocha la tête pour acquiescer.
-c'est vrai qu'il y a beaucoup de chose à apprendre?
Il avait oublié sa peur de l'étalon. Elle avait laissé place à la curiosité.

En effet, tu peux apprendre toute ta vie sans jamais réussir à atteindre la connaissance absolue. C'est déroutant pour certains mais excitant pour d'autres.

Le faucheur passait le plus clair de son temps à essayer d'apprendre de nouvelles choses au sujet des autres, il savait que ce monde regorgeait d'équidé plus différents les uns que les autres et c'était pour cette raison qu'il avait décidé de rester ici.

-on s’ennuierait vite si il n'y avait plus rien à apprendre..
Il lui adressa un léger sourire.
-c'est quoi la première chose que tu ai appris?

La première chose que Spartacus ait appris ? Il ferma les yeux plusieurs secondes, cherchant à se remémorer des souvenirs enfuis, sa mémoire restait encore floue et il ne l'avait pas tout à fait récupéré.

J'ai appris à souffrir.

Cette image aussi brève que douloureuse parcouru son esprit tel un déchirement, il leva les yeux vers le poulain, c'était sans doute incompréhensible pour lui mais le faucheur avait encaissé un nombre incalculable de coups jusqu'à ce qu'il réussisse à dompter la douleur.

-désolé..
Il se sentit honteux d'avoir posé la question. Allait-il le battre? Il se mit en position pour encaisser un coup.

Pourquoi t'excuses-tu ?

répondit l'étalon avec un fin sourire aux lèvres, ses entraînements avaient été nécessaire pour devenir le cheval qu'il était. Avoir souffert pendant des années était sans importance pour lui, il était à présent capable d'encaisser le moindre coup sans faiblir, bien sûr, son corps n'était pas surpuissant et subissait les dégâts mais ça l'avantageait dans beaucoup de situation.

-bah euh... je sais pas.. j'ai pensé que ma question était.. déplacée..
C'était la première fois qu'il le voyait sourire. C'était encore plus effrayant que si il faisait une grimace. Ses jambes tremblaient mais il essaya de les retenir.

Tu peux me poser toutes les questions que tu désires, je n'ai ni regrets ni rien à cacher, il n'y a rien d'assez déplacer qui pourrait m'atteindre.

Spartacus aimait ce petit air effrayé qui s'affichait sur le poulain, les jeunes étaient si malléable dans leurs émotions, il pouvait aisément le faire passer de la peur à la joie rien qu'en quelques mots.

Il le trouvait de plus en plus étrange. Qu'avait donc fait ce cheval pour en arriver à ce stade? Il a l'air tellement redoutable. Buòu aussi rêver d'être comme lui. Mais le plus souvent il effrayait juste les papillons ou les mouches. En tout cas il voyait dans l'étalon un modèle à suivre.
-ça s'apprend pour être comme toi?