Bonté Divine...

J'errai sur les terres, le regard perdu dans l'horizon. Le chemin irrégulier me tordait les paturons régulièrement, m'échappant une grimace. La brise froide venait faire virevolter mes crins autour de mon encolure haute placée. Je soupirais, mélancolique, comme a mon habitude. J'explorai le paysage du regard, découvrant chacun de ses détails avec entrain et plaisir. Quand je parvins au bord de la falaise, il me fallut quelques temps pour réaliser que j'étais désormais en danger, mais cela m'importait peu. Au ras du gouffre, je m'arrêtais, la tête penchée vers le vide infini. De la, je pus observer les lourdes vagues d'eau salées venant se venger contre les pierres de granites qui éclatèrent a chaque violentes rafales, leur douleur m'arrivant. Je reculais, impressionné, et redressais les yeux jusqu'au ciel couvert. Les nuages ce fondaient dans sa couleur primaire, le rendant blanc laiteux. Sa lueur éclatante me brûlait les yeux et me donnait l'impression qu'il frappait contre mon crâne. Je me mordis les lèvres mais continuait de l'observer, les yeux dans les cieux. La lune s'apprêtait déjà à enchaîner, sa forme parfaitement circulaire commençant contraster avec le reste du monde. Sa présence vint m'arracher un sourire timide a son égard tandis que je fis volte face pour m'éloigner du bord et patienter plus loin, attendant avec hâte la tombée de la nuit. Pourquoi cette hâte ? Moi même, je l'ignorais. Dans la nuit, j'étais invisible, personne ne pouvait me repérer, je pouvais vivre ma vie en toute discrétion, sans avoir a justifier mes actes, démontrer mon intelligence ou camoufler mes peurs. Rapidement, elle vint a moi. Le soleil avait désormais disparu tandis que la lune était a son zénith. Tout pouvait commencer. Je m'élançais dans un galop prudent, bondissant avec agilité au dessus des obstacles se présentant a moi. Avec le temps, ma vue c'était parfaitement habituée a ce manque de luminosité, je n'avais aucun mal a me repérer, même sur des terres qui m'était inconnues. Les étoiles prirent place a leur tour, scintillants avec entrain dans le ciel obscure et désormais dégagé. Quand le terrain fut plus stable, j'augmentais ma vitesse, allongeant mes foulées et faisant rouler mes muscles sous ma peau, arquant ma divine encolure. Je ressentais un bien fou en moi, un bien qui me revenait a chaque tombé de nuit et qui disparaissait a l'aube.