*Nature morte

Ah ouais, j'adore ♥

Un silence d'or s'était installé entre nous, mais mes tremblements ne cessaient pas. J'avais le coeur au bord des lèvres, et étrangement, je paniquais à l'idée que la pouliche se fasse attaquer. Gentleman, protecteur? Je ne cherchais pas plus longtemps la raison, et avançais d'un pas plus assuré vers le corridor noir. Elle me répondit que oui, on sera riches, on avait juste à découvrir ce trésor et partir loin. Je souris à cette pensée. Un deuxième rugissement, plus effroyable encore, se fit entendre et me glaça instantanément les os. Je déglutis. « Wendy.. » un chuchotement. La peur ne pouvait plus se cacher, désormais. On pouvait encore fuir, mais je restais là, cloué au sol comme le dernier des idiots tandis qu'une silhouette noire léchait les murs, se dirigeait vers nous. Mon corps entier se trouvait sclérosé. Qu'est-ce qu'on fait? me suppliait-elle. « Fuis.. je te retrouverai » fut la seule réponse qui me parvint. J'avais toujours été le faux courageux, la mauviette qui avait peur des ombres. Aujourd'hui, j'étais comme plongé dans un état second.

J'étais au sol, j'ignorais toujours pourquoi, je sentais une force qui m'obligeait à partir. « Viens avec moi », ça résonnait dans ma tête comme un joli refrain qu'on ne saurait oublier. Mais si je partais, qui allait nous protéger? La bête aurait la force de nous poursuivre, nous traquer jusqu'à ce que l'un de nous trébuche ou ne s'épuise, et puis.. je me suis arrêté d'imaginer, à ce stade-là. Je n'avançais pas d'un seul pas, le corps pris de spasmes de plus en plus forts. La peur m'envahissait.. tandis que la bête avançait. Elle était si grosse, que j'en oubliais tous mes espoirs héroïques. J'étais bien trop faiblard pour la battre à pattes nues.. écoutant finalement les paroles de la pouliche, je pris mes jambes à mon coup et tentai de retrouver sa trace. « Wendy ! » où es-tu, tu vas bien? Mon coeur battait la chamade, et manqua deux ou trois battements lorsque je me rendis compte que le monstre accélérait l'allure. « Cette chose, elle nous poursuit.. WENDY, cours ! » j'avais si peur que l'adrénaline me portait vers l'avant. J'atteignais une vitesse incontrôlable, et la silhouette de la pie apparut soudainement dans mon champ de mire, comme le nez au milieu de la figure. La sortie se dressait devant nous - et pourtant, ça n'allait pas s'arrêter là..

La peur la rendait abominable, et je rampais à ses genoux comme un esclave. « Excuse-moi » murmurais-je désolé, en vue du vacarme que je venais de faire. La respiration de la bête était sifflante, et dérangeait les tympans. Je grinçais des dents. La peur colonisait mes membres, et chaque parcelle de mon corps répondait par un frisson d'effroi. La curiosité, plus forte encore, me forçait à zieuter la scène, et c'est là que je vis une forme disgracieuse, inconnue au bataillon, remuant ses pattes avides, en quête d'une proie à se mettre sous la dent pour le p'tit déj. J'avais ce désir mûrissant de prendre la poudre d'escampette, un instinct de survie qui m'ordonnait de fuir, se battant en duel avec la folle envie de lui refaire un second faciès. Étrangement, un peu comme dans ces contes de fées où le méchant finit toujours par débarrasser le plancher, la terreur disparut - emportant avec elle la cacophonie de Dark Vador qui empoisonnait l'air. Par crainte d'un piège - parce que oui, aux dernières nouvelles, j'étais devenu méfiant maintenant ! - mon corps refusait de bouger ne serait-ce que d'un iota. « Tu crois qu'il est.. » parti ?

Réponds quand tu le souhaites je suis hyper occupée aussi en ce moment, donc t'en fais pas.