[LIBRE] I love you like a love song, baby

Le silence tomba un moment, ses oreilles se dressèrent sur son crâne et l'étalon s'approcha de la jument. « Que vous ayez 9 ans ou moins, cela me paraissait tout juste impossible que vous n'ayez jamais eu d'enfants. Vous êtes belle et douce. Je suis simplement très surpris. » avoua-t-il en se collant graduellement à elle. « Vous ne voyez pas d'inconvénient à ce que je vous propose un abri? Puisqu'il va bientôt faire noir d'ici quelques heures. » expliqua-t-il, en posant son regard dans celui de la grisette, intéressé. Bientôt, le soit dit Ramsès l'aurait dans sa poche... Ce n'était qu'une question de temps.

L'étalon ne semblait aucunement posséder de mauvaises qualités d'après ce que l'on voyait à l'oeil, le soit dit Ramsès semblait un bon mâle et quelqu'un de bien. Le moucheté serra la femelle contre lui lorsqu'elle eut terminé de raconter une partie de sa vie et l'appaloosa recula par la suite, déposant un baiser sur son front. Apophis jouait son rôle tellement à la perfection, si son jumeau était là, il verrait bien que c'était lui-même et qu'il n'aurait pas à dire quoi que se soit. Son aîné serait fier et ainsi, Apophis serait que comblé. Après tout, le cadet était un étalon très possessif, seulement envers son jumeau et personne d'autres. Mais, cela ne l'empêchait aucunement à devenir son Ramsès tant aimé et puis, leur connexion fraternelle était beaucoup trop puissante pour que rien ne se produise.

« Je pourrais devenir ton premier véritable ami et peut-être... plus si cela te le dis. Je t'aime bien, Noregs. » dit-il, sérieusement et avec un regard tendre. Quel hypocrite! Apophis jouait bien la comédie. Ses projets et ses plans étaient en construction. C'était une bonne chose pour lui en quelque sorte, mais pourtant pas seulement pour lui. Pour Ramsès et Apophis.

L'étalon parut complètement froid face à cette situation avant de se jeter sur la femelle, anxieux et tenta de réparer son erreur, tremblant. « Oh, je suis tellement désolé. Je me suis laissé emporté. Pardonne-moi! » dit-il, en reculant à son tour et lui tournant le dos, il était prêt à partir. Mais, en se tournant de dos, un petit sourire narquois apparu et disparu bien vite de son visage. Ramsès commença à marcher et bien sûr, la femelle n'avait rien vu de son visage.

Le mâle cessa brusquement de marcher et tourna la tête vers la jument qui s'était enfuie. Le mâle était surpris malgré tout de cette réaction si excessive et celui-ci se mit à la pister, dans le silence. Invisible, il la suivait dans l'ombre et s'arrêta à un endroit précis pour la garder à l'oeil. Elle ne pourrait aucunement le sentir.

Au bout d'un moment, le soleil avait laissé place aux rayons de lune et les nuages, il n'y en avait aucun. C'était une soirée froide quasiment glaciale et le mâle observait la femelle quand soudain, penaud, l'appaloosa approcha, tête basse. « Noregs? » murmura-t-il, dans son dos avec un air déboussolé.

Apophis réussissait bien dans le rôle de son jumeau, c'était comme s'il l'avait toujours fait et comme s'il avait toujours été Ramsès, mais effectivement, c'était justement cela. Les deux jumeaux se complétaient et devenait l'un ainsi que l'autre en un rien de temps. L'étalon remarqua qu'elle était beaucoup troublée et celui-ci garda ses distances afin de ne pas trop la bousculer. « Évitez de repenser à ce que je vous ai dis, ce n'est pas quelque chose que vous devriez vraiment vous inquiétez ou même penser. Parfois, je ne réfléchis aucunement avant de parler et voilà le résultat qui s'en coule. Pardonnez-moi encore. C'est simplement que je n'ai jamais croisé quelqu'un dont je puisse m'ouvrir aussi facilement. » expliqua-t-il, avec un doux sourire et en contemplant son dos, puisqu'elle s'était retournée. Une proie si précieuse, le soit dit Ramsès se devait de l'avoir dans ses poches pour pouvoir aller de l'avant, dans leurs desseins.

L'ambiance devenait de plus en plus sombre et lugubre, la température baissait davantage, c'était peut-être le moment de quitter ce lieu. La jument semblait troublée et inquiète, la manière qu'elle fouettait sa queue montrait une tinte de nervosité. Mais, celle-ci frôla le museau du picoté et il renifla doucement, avant de secouer la tête. Le moucheté écouta attentivement ce qu'avait à dire la dame, sans la regarder et fixant le ciel au loin, l'orage était bien trop près. « Ce serait fort possible, en effet. » concéda-t-il, coulant un regard vers la jolie grisette aux courbes séduisantes.

Le mâle s'en approcha, mais pas assez pour la déranger ou même l'agacer, le soit dit Ramsès était plus que la perfection. C'était inimaginable ce qu'il pouvait faire et raconter, c'était le maître de la musique. « Vous savez... Il serait temps de quitter cet endroit et d'aller rechercher un lieu sûr pour la nuit. » dit-il, en prenant lentement le pas et invitant sa nouvelle conquête à le suivre. Le cadet se devait de l'avoir dans sa poche pour que la prochaine fois, se soit plus simple pour le véritable Ramsès et donc, qu'il puisse agir selon ses envies.