all the dreamers ≠

NEVAEH.
La belle colombe reste là, immobile. Elle regarde les arbres pleurer, comme le ciel pleure et comme son coeur pleure, au fond.
Elle n'a pas voulu d'un autre enfant, cette fois-ci. Trop hantée par la perte des deux précédents. Hamlet, Omaha. Partent-ils tous ? Sans dire un mot ? Juste enfuis, comme ça. Deux ombres devenues fantômes, dont elle ne saura jamais plus ce qui leur est arrivé.
Alors, elle erre. Elle erre ici, dans cette forêt, elle erre dans son esprit, aussi. Elle l'explore, le fouille, y cherche les clés pour ouvrir les portes scellées de son inconscient. Celles qu'elle avait pourtant fermé à double tour. Se jurant de ne plus y retourner. Mais son refuge imaginaire est bien plus sûr, aujourd'hui, que son environnement réel. Alors, Nevaeh, doucement, sombre dans sa douce folie. Elle sourit. Elle est perdue. Nous le sommes tous, n'est-ce pas ?
Elle observe les arbres pleurer. Elle pleure doucement, de l'intérieur, tant que ses crins en sont mouillés, eux aussi.

il faisait cruellement humide ici, et alisha souffrait légèrement du froid qui engourdissait ses membres. mais elle tournait en rond, tentant de mettre de l'ordre dans ses pensées. elle non plus n'avait pas eu d'enfant cette fois-ci, et cela lui convenait parfaitement. cela aurait toujours dû être ainsi. elle s'était confrontée à l'indifférence de budapest, et bien qu'elle se soit persuadé que cela ne faisait rien, ça lui faisait un peu quelque chose. sonic lui manquait cruellement, elle avait l'impression que la douleur ne s'apaiserait jamais. son père lui manquait aussi. elle se demandait où il avait bien disparu. ( HEIN MANON IL EST OU HAMLET ??? è_é ) quand soudain elle aperçut une présence fantômatique immobile entre les arbres. la reconnaissant entre milles, alisha s'approcha doucement de sa gramma et lui effleura les flancs de ses naseaux dans une caresse légère et tendre.

( IL EST PARTI all the dreamers ≠ 258324

éè )

Elle met un moment à la voir. Ses yeux semblent flous. Son esprit, fou. Peut-être la folie la gagne petit à petit. Peut-être a-t-elle toujours fait partie d'elle. De son essence. Après tout, c'est depuis qu'elle est enfant qu'on la traite d'aliénée. Quand elle braque son regard pluvieux – comme le temps – sur sa petite fille, elle reste d'abord sans réaction. Puis enfin, à ses caresses, une part d'elle semble se réveiller et s'animer avec sa chaleur habituelle. Alisha, mon enfant. Comment vas-tu, ma grande ? murmure-t-elle tendrement d'une voix maternelle.

( OUAIS BAH IL DEVAIT PAS REVENIR ? è_é )

le regard que sa grand-mère pose sur elle est étrange, vitreux, ailleurs. alisha frémit, mais elle connaît ce regard-là : elle-même l'a porté durant ses déchirements avec les voix. alors elle attend patiemment que les yeux de sa grand-mère reviennent à la normale, ce qui ne tarde pas à se produire. < gramma. > souffle alisha en enfouissant sa tête dans la crinière de sa grand-mère. pffou, ça sentait le poussièreux dedans ¬¬

( BAH J'AVAIS PAS DIT QUE C'ETAIT SÛR D'ABORD èé )

C'est que ça fait longtemps qu'on n'a plus fait le ménage là-dedans. ¬¬ Elle lui sourit tendrement, l'entourant de son encolure. Même si elle a grandi, elle restera à jamais sa petite fille chérie. Comment est-ce que ça va, ma grande ? souffle-t-elle sur son encolure.

( PFF TU PUES TSAIS QUOI )

tiens y avait même des araignées ¬¬ alisha soupire à la question de sa grand-mère, restant enfouie sous sa crinière neigeuse. < pff, ma vie est trop nulle. > fit-elle d'un ton un peu gamin. cela faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé.

( C'EST TOI QUI PUES )

La blanche fronce doucement les sourcils. Elle la laisse faire, ne la forçant pas à affronter son regard. Raconte-moi, demande-t-elle simplement avec une voix douce.

( HE NON JVIENS DE PRENDRE MA DOUCHE )

elle soupira et retira sa crinière des crins protecteurs, s'écartant légèrement, le regard ailleurs. < j'sais pas, commença-t-elle d'un air désinvolte, c'est pas que je suis malheureuse, mais je suis pas heureuse non plus. j'ai l'impression d'être en stand by tu vois ? > elle risqua un coup d'oeil vers sa grand-mère pour s'assurer qu'elle suivait bien. < j'ai rencontré iwa d'ailleurs. ma fille. > précisa-t-elle d'un ton très maladroit, ce qui témoignait bien de la relation qu'elle entretenait avec la pie.

( A DEUX HEURES DU MAT' ? ¬¬ )

Mais Nevaeh suit. Elle se fait vieille, certes, mais elle suit. Elle fronce doucement les sourcils. Elle se retrouve beaucoup en Alisha. Elles se ressemblent, au fond. Partagent des caractéristiques uniques. Le penchant pour la folie, la naïveté, le goût de l'aventure. Et cette impression de vivre parfois derrière un film transparent. Je ne la connais pas, avoue doucement la blanche en observant toujours sa petite-fille. Cela s'est bien passé ?

( OK J'AI MENTI è_é )

alisha a tellement l'impression d'être transparente, dénuée de toute originalité. il n'y en avait qu'un qui voyait la richesse qu'elle portait, mais il n'était plus là. < pas vraiment, fit-elle en levant les yeux au ciel, à vrai dire j'avais oublié ma grossesse. c'est fou hein ? > elle lança un regard mal à l'aise à sa grand-mère. < mon esprit avait tout simplement oublié que j'avais mis bas. je n'ai jamais voulu avoir un enfant aussi, je pense que mon esprit a voulu me protéger. > elle fronça légèrement ses sourcils en disant d'une voix presque inaudible : < j'entendais des voix ... >

La blanche se mouve vers elle. Elle l'enlace de nouveau, la câline, lui souffle de l'air chaud, comme pour l'apaiser, la rassurer. Elles ont tant de choses en commun. Le déni, l'imaginaire, la folie, la naïveté, le deuil. Ma chérie, tu sais... il ne faut pas avoir honte. Je crois que c'est normal. Que tous les esprits encore enfants préfèrent effacer les périodes dures en les rayant entièrement de la mémoire. Et en les faisant ressurgir longtemps après, lorsque l'esprit est prêt. Elle se décale un peu, pose son regard pluvieux sur sa petite fille. Les voix, je les entends aussi. Depuis si longtemps que je ne sais plus quand est-ce que ça a commencé réellement. Peut-être pendant mon enfance aussi, peut-être quand j'ai perdu mes parents. Mais j'ai appris à vivre avec. Elles sont mêmes devenues indispensables pour moi. Plongée dans une folie innocente.

(on continue, ou .. ?)

( si tu veux oui, elle pourrait lui annoncer son départ :) )

ok !

rassurée par le contact physique - alisha adore le contact physique, qu'elle repousse pourtant tout le temps, comme si elle en avait peur, comme si il révélait trop de choses sur elle - alisha ferme les yeux, frissonnant sous les caresses tendres. ce que lui dit sa grand-mère la rassure, elle se laisse aller contre son encolure pâle. < iwa ne comprends pas que je ne suis pas coupable, pourtant... elle m'en veut, et je ne veux pas lui courir après pour obtenir son pardon. > elle fut surprise d'entendre que sa grand-mère entendant des voix elle-aussi. < est-ce que tes voix sont méchantes ? > elle avait encore tellement l'air d'une pouliche à cet instant.

Alors, ne lui cours pas après. Elle reviendra vers toi, tu verras, murmure-t-elle doucement. En vérité, Nevaeh n'en a strictement aucune idée, vous savez. Mais ses longues années de vie lui ont prouvé que, parfois, ses hypothèses peuvent se révéler justes. Elle a un sourire étrange sur les lèvres à la question suivante. Cela dépend. Elles ne sont généralement ni bonnes, ni mauvaises. En ce moment, certaines me disent que je dois partir. Un moment. Elles ont toujours eu raison, tu sais.

» ≠ one day we'll be old.
» run boy run ≠
» ≠ oblivion.
» ≠ where the streets have no name.
» ≠ Attente.