VIP ≠ let's make this place feel like our home.

MURPHY.
La tête basse, le regard vitreux, tu es immobile depuis si longtemps que tes membres se sont engourdis. Une bruine fine tombe, sans doute retenue un peu par l'épais feuillage des arbres. Tes naseaux inspirent à fond, et ta tête se relève presque difficilement. C'est dur de ne pas courber l'échine après tout ça. Pourtant, tu as besoin d'eux. Plus que jamais, vous avez tous besoin d'être unis. Les yeux clos, tu hennis doucement, de ce hennissement qu'ils reconnaîtront tous.

Avalon fut la première sur les lieux. Elle avait le cœur lourd et le regard triste. Au fond, elle redouterait presque de voir les visages tristes et endeuillés de ceux qu'elle considérait comme sa seconde famille. Et plus que tout, elle avait peur d'être confrontée à ces places vides, là où auraient dû être Elsa et Nox. Malgré tout, et plus que n'importe qui, elle avait besoin de les revoir. Murphy était seul dans la clairière, et elle s'approcha de lui, le saluant d'une légère pression des naseaux sur sa ganache, sans rien dire.

Considérez qu'Elsa est encore portée disparue. Merci!

Mara quant à elle fut la seconde, arrivant en suivant la piste d'Avalon, naseaux au sol. Sentant leur présence proche, entendant leur souffle à la fois chaud et glacé, la palomino hennit doucement à leur encontre. Elle donna un coup de tête affectueux contre l'encolure de Murphy, puis vint se blottir contre la pommelée. Silencieuse.

Orenç marche activement. Quelque chose la conduit ici, il le sait. Ce sont eux, ce sont ses amis. Ses mis sur lesquels il comptera toujours, et ceux aussi pour quoi il consacrerait toute sa vie, et même sa mort. Parce qu'ils ne sont pas une masse, pas des gens qui se confondent dans une masse. Ils sont chacun un individu, et tous ensembles, ils sont un groupe, ils sont une famille. La plus belle famille du monde, celle que n'importe qui rêverait avoir, même le pire enfant pourri gâté, jusqu'au vieillard entouré de bonnes personnes. Lui, il n'est pas encore vieux, il a du chemin à faire, et il le fera avec ces personnes là, qu'il peut voir maintenant. L'encolure basse, il rase le sol des naseaux, marchant plus lentement, jusqu'à s'arrêter en face de Murphy, en relevant l'encolure. Un sourire compatissant se dessine sur ses lèvres. Un sourire de soutien.

( ouais mais il faut pas que Nox se pointe dans ce sujet par contre )
Tu te sens si seul.
Regarde, Solheim. Ils sont là, mais toi, tu te sens si esseulé. Leurs regards sont touchants, leur présence est indispensable ; et toi tu es absent. Tu dois être là pour eux ! Mais quelque chose t'a quitté en même temps que Nox.
Il manque à la réunion, d'ailleurs. Mais il manque aussi Iwa. Tu décides de commencer sans elle. Tu n'as pas vraiment envie de la voir, de toute façon. Tu t'avances silencieusement au centre du groupe, observant les uns et les autres. Tes poils s'hérissent doucement. Merci à tous d'être venus. Ce n'est pas un jour de fête, pour nous. Puissent nos coeurs être avec l'esprit de notre second chef de groupe, Nox. Tu sens ta gorge se serrer, mais tu t'es promis d'être fort. D'être fort pour lui, et d'être fort pour eux. Tu redresses la tête. J'ai une autre nouvelle à vous annoncer, et celle-ci est plutôt bonne. J'ai appris la mort de Brooklyn, une jument du Sud qui avait fait quelques dégâts. Peut-être certains d'entre vous l'ont croisée. C'est Ramsès lui-même qui l'a achevée. C'était.. ma mère, laisse-tu tomber, comme un cataclysme. Tu n'oses même pas les regarder. Au moins, ils sauront d'où vient cette tendance à l'ombre qui t'attire depuis quelques temps.

Ils arrivèrent, un par un. En plus de l'absence cruelle de leurs deux amis, Iwa manquait encore à l'appel. Avalon serra Mara contre elle de son encolure, et ne se défit de cette étreinte rassurante que lorsqu'elle sentit Absalom venir près d'elle. La grisette lui adressa un sourire tendre et un peu ému, avant de reporter son attention sur Murphy. Elle écouta attentivement, le coeur serré. La deuxième nouvelle ne lui paraissait pas si bonne que ça, mais elle ne fit aucune réflexion à propos de cela. Et Iwa se faisant désirer, elle finit par prendre la parole à son tour. -J'ai une nouvelle aussi, je crois. Iwa m'a dit vouloir quitter notre groupe... Je ne sais pas vraiment pourquoi. Glissa -t- elle, comme si cela pouvait expliquer l'absence de leur amie. Les raisons, au final, elle s'en doutait un peu d'après ce que lui avait dit Orenç, mais elle n'ajouta rien.

Ils ont grandit. Ils ont changé. Mais, ils sont toujours une famille, unis, soudés, les uns là pour les autres. Sauf Iwa, à en juger de son absence et des dires d'Avalon. Sauf Elsa, prise en otage. Et sauf Nox. Mara se retient de pleurer en sentant Avalon contre elle, mais resta neutre, savourant ce réconfort. Orenç et Absalom arrivent, et Mara leur envoie un sourire de soutient. Elle veut être forte, pour les siens, et présente. Alors, Brooklyn est morte? Et c'est...la mère de Murphy.... La palomino se mordit la lèvre délicatement. J'ai rencontré Brooklyn une fois. Toutes mes condoléances, même si ce n'était pas une...agréable connaissance. Puis, elle ajouta, gorge serrée: Les Jolly Rogers ont subis trop de perte, j'espère que cela va cesser. De tout mon cœur. Nouvelle pause. Elle se redresse, se reprend: Je suis dorénavant dominante des Nordiques, avec Murphy. Mais, chez les Jolly Rogers, je reste espionne. La palomino passa la parole à son frère adoptif, Orenç, le désignant des naseaux.

Il se sentait égoïste, de ce qu'il voulait avouer. De tout ce qu'il avait sur le coeur. Mais au fond, ça les concernait, eux. Un peu. Parfois, Absalom, Iwa, Avalon... Murphy peut-être. C'est peut-être pas plus mal, qu'Iwa ne soie pas là. Il ne veut plus la voir. Je, je crois que je suis homosexuel. Et je vois noir, partout. Sauf quand une petite fille est là. Elle s'appelle Alena. C'est, ma fille adoptive. Et, j'ai de plus en plus de sentiments pour quelqu'un qui est en couple, déjà, à ce que j'ai vu. Avec une fille. Alors je sais qu'on ne voudra pas de moi comme je l'aimerais, même si on m'accepte comme je suis. Il y a une légère nuance. Et c'est pour ça que vous êtes là, qu'on reste cette famille, formée d'amis. Je vous aime tous. déclare t-il, en souriant à chacun. D'abord à Absalom. Puis ses lèvres se rétractent un peu, quand il dirige son regard clair vers Avalon. Il est fou de jalousie. Mais il l'aime aussi. Mais il aime aussi Absalom. Ce qu'il adresse à Avalon reste pourtant un sourire. Puis à Mara, c'est ce sourire fraternel, qu'ils se faisaient petits. Et à Murphy, c'est un sourire de soutien, d'amitié, et de reconnaissance.