ooh it seemed like everything was going fine

LEMON
Là, il se sentait petit, infiniment petit. Parce que ces grandes montagnes lui faisait peur. En fait, c'était là, la clé de la mort des jumeaux peut-être. La nature.

MURPHY.
Tu erres. Tu aimes bien te promener sur les terres de Budapest. Comme si dans son odeur tu trouvais un peu celle de ta mère. Comme si dans son ombre, tu retrouvais un peu tes repères. Parce que vous partagez des peines semblables. Une douleur qui se répond. Mais tu aperçois rapidement une silhouette que tu connais, et que tu n'as plus vue depuis un moment. Un ami d'il y a longtemps. Mais toujours un ami, n'est-ce pas ? Discret comme un loup, tu t'approches. Ta robe s'est assombrie à tel point avec les mois passés que tu crains qu'il ne te reconnaisse pas. Lemon, murmures-tu pour trahir ta présence, tes yeux clairs cernés par les insomnies.

Le palomino, enfin, à ses yeux c'en est plus tellement un, mais bref. L'ancien palomino selon lui, le prend de court, si bien qu'un hoquet de surprise s'arrache de sa gorge. Il ne l'a vraiment pas vu arriver, avec le ciel sombre du petit matin. Le soleil ne tardera pas à décorer le paysage. Murphy... il a l'air patraque. Lemon se doit de lui remonter le moral. Mais il comprend, il comprend ce que vit Murphy, sans trop savoir ce qu'il a vécu. Ça  fait tellement longtemps... ...ou plutôt, mon beau fils eh oui, l'avenir nous réserve tellement de surprises

Tu sens un sourire effleurer tes lèvres brunes. En effet, j'ai appris ça aussi, récemment. Amusé, tu t'approches, l'observes. Tu as l'air d'aller bien, remarques-tu avec satisfaction. T'as du mal à te dire qu'il s'est passé quelque chose entre ta mère adoptive et lui.

Aha, je trouve ça plutôt chouette !! dit-il, tout content. Bah plutôt ouais, j'ai un peu pris du gras et du poil, mais je mettrais ça sur le dos de l'hiver! Et toi, enfin, euh... pourquoi t'es brun tiens? il sait que c'est inutile de lui demander comment ça va. Entre la guerre, la résurrection de Nox, et la perte de sa mère...

D'ailleurs, ce que tu ne sais pas, c'est que ta mère a maltraité le blondinet. Qu'il a été une de ses victimes, quand elle était encore vivante. Tu frémis et souris, tâchant de ne pas laisser ton sourire fondre. C'est bien, il faut prendre des forces pour l'hiver   Tu t'ébroues, rejettes tes crins toujours aussi clairs en arrière. Je ne sais pas. L'hiver aussi, sûrement ! Tu détournes le regard.
Certains disent d'autres choses. Ils disent que c'est un peu de Brooklyn qui t'a contaminé quand elle est morte. Ou bien que tu l'as toujours eu en toi, mais qu'une partie a refait surface. Que la noirceur de sa robe et de son âme t'a dévoré une partie de la tienne aussi.

En fait, il ne sait pas que Brooklyn est sa mère. Et que Murphy est son fils. Toujours beau gosse en tous cas   avoue t-il en regardant de plus près cette curieuse robe. Il était vachement beau en fait. Et comment ça a évolué, enfin, ça va bien avec Mara, et Nox ? il avait peut de demander franchement où il en était amoureusement parlant, ayant eu quelques échos d'une relation avec Nox. Et puis, petit, il lui avait demandé si c'était possible d'aimer un garçon quand on en est un. Il a donc répondu juste, le Lemon.

Tu souris aux paroles de ton ami et hausses un sourcil. Toi aussi, mon beau Puis, tu te mets à rire. Ça fait longtemps, tiens. Tes iris se voilent un peu à sa question. Eh bien, Nox est revenu mais ce n'est plus vraiment la même chose. Comme si mon coeur le croyait toujours mort. Et Mara va s'en aller. Ta voix est restée contrôlée, pour éviter qu'elle ne tremble.

Oh, je comprends... en fait, il comprend sans trop comprendre, il comprend des choses qui ne sont pas vraiment celles qu'il devrait comprendre. C'est quand même dur, de comprendre, en soit. Je reste là, pour t'épauler mon ptit gars. déclare t-il en s'avance un peu, avec un sourire un peu tremblant agrippé aux lèvres. Ce surnom, ça faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas employé.

Tu es un peu désarçonné par la preuve d'affection de Lemon. Tu n'as jamais douté de son amitié, mais tu t'aperçois à cet instant qu'elle est sincère. Tu effleures son encolure de tes naseaux, ému. Merci, mon ami.

Tu sais, j'ai déjà une fille, mais j'accueille à bras ouvert un grand gaillard comme toi. Tu peux m'appeler Papa si tu le souhaite. Lemon est rarement sérieux, et quand il l'est, on le sent. Même si ses blagues fusent à tout va en tant normal, il juge qu'il y a un moment où les émotions doivent dominer, et les blagues rester de leur côté.

Un frisson te transperce. Papa ? Tu n'as jamais appelé personne ainsi. Tu as eu Athéna, pour remplacer Maman. Mais Papa..? Tu l'observes en silence, les mots te manquant. Ça te ferait drôle d'appeler ainsi ton ami de toujours. Tu vas rester avec ma mère ? demandes-tu doucement, d'abord.

Je resterai avec ta mère, et si ma Déesse devient Reine, je serais son Roi. n'importe où où Athéna ira, il ira. Certes, c'est toujours ambigüe entre eux deux. Mais il sait qu'il l'aime. Même si des fois je suis un peu son esclave ajoute t-il, pour ne pas tomber trop dans la morosité et la tristesse.

Tu trouves ça beau. Et étrange à la fois. Je vais avoir du mal à t'appeler Papa, avoues-tu avec un sourire tendre. Tu es heureux qu'une personne que tu affectionnes autant soit avec ta mère, à vrai dire. Un rire franc s'échappe de tes lèvres. Ma mère est une dure à cuire hein.

Elle est même surcongelée lâche t-il trop fière de sa blague pour ne pas la partager.